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AaaaRrrrGhhh ... |
Bactéries ! Le mot qui fait se hérisser les poils de tous les marins qui naviguent sous les tropiques...
Notre réservoir gas-oil nous indiquait une contamination
depuis quelques temps. Nous en étions à devoir remplacer filtres et pre-filtres (x2 moteurs) toutes les deux heures de navigation. Le traitement chimique n'a hélas rien
résolu, cela fait 11 ans que des gas-oil d'origines diverses (Cuba, Bélize, Honduras...) y sont
stockés et, de plus, les températures ambiantes + taux d'humidité = condensation.
On imagine tout d'abord la solution radicale: le remplacement du réservoir.
Le truc, c'est que ce contenant de 400 litres à été installé au moment
du montage du bateau et ne peut donc pas sortir autrement que tronçonné
en plusieurs morceaux... et qu'il va falloir phosphorer un peu pour
faire rentrer le prochain: on envisage donc un "réservoir-double" que l'on connectera une fois installé à son emplacement initial ... Les devis (2600€ brut) nous font adopter une autre solution: le nettoyage, récurage avec dératisation à la clé !
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Les bactéries, visibles sur le filtre du décanteur... |
On à donc commencé par enlever le gas-oil de la cuve, puis transféré/filtré/traité et mis en bidons avec ajout de biocide dose choc.
Puis on à rempli le réservoir d'eau afin de se débarrasser du risque déflagrant (délires) dû aux vapeurs gasoileuses, puis tracé/percé/découpé/ébarbé une jolie trappe (250x350) nous donnant accès à la totalité des deux parties internes.
Puis on à rempli le réservoir d'eau afin de se débarrasser du risque déflagrant (délires) dû aux vapeurs gasoileuses, puis tracé/percé/découpé/ébarbé une jolie trappe (250x350) nous donnant accès à la totalité des deux parties internes.
Ensuite, vidange et extraction de la boue constituée d'eau, de vieux gas-oil et de bactéries mortes... un plaisir de patauger la-dedans par 32°...
Bonne nouvelle: notre biocide (catégorie professionnelle, fabriqué à Haïti et étrangement introuvable en métropole) est efficace...
Puis le nettoyage/récurage s'est révélé être une véritable punition: vidage de la boue liquide à l'éponge, grattage et raclage des boues solides à la spatule, finition des angles au tournevis fin puis brosse métallique, tuyaux passés au furet, aspirateur puis nettoyage des parois à l'essence. On laisse sécher 24h puis on badigeonne de biocide, deux fois...
On façonne une trappe, on découpe un joint nitrile, on taraude le réservoir (26 fois...) puis on boulonne et hop magie, c'est fini ! 😃
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Prise de cotes |
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Nouveau design à 2600 balles |
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Découpe de l'ouverture, scie cloche et scie sauteuse |
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Vidange |
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Fabrication de la trappe et de son joint nitrile |
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Taraudé, boulonné, terminé :) |
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Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus :
La contamination du gas-oil est causée par une activité microbienne. Outre les bactéries il s'agit également de champignons et de levures.
- Ces micro-organismes sont présents dans tous les produits pétroliers mais à un dosage de moins de 500 unités par ml ils ne représentent aucun risque.
- En dessous 8°C aucune croissance ne peut se produire mais 20° C la prolifération commence et s’accélère pour atteindre son apogée autour de 40° C. Il faudra atteindre la température improbable de 60°C pour voir de nouveau les indésirables retomber en léthargie.
- Il faut de l’oxygène pour voir la multiplication microbienne démarrer. Plus la surface de gas-oil en contact avec l’air est importante plus le risque est élevé.
Certains indices de contamination peuvent nous alerter:
- Olfactive: la contamination provoque dégagement gazeux qui altère l’odeur caractéristique du gas-oil.
- Sonore: avec, pour les réservoirs sans évents ou évent bouché, un bruit de surpression très prononcé à l’ouverture du réservoir (à ne pas confondre avec un bruit de dépression, lui, tout à fait normal).
- Visuel: apparition d’une couleur tirant vers le marron un peu trouble. Mais surtout présence de "limaces" gélatineuses dans les décanteurs et les filtres.
Chacune de ces alertes se traduit par un réservoir envahi par une masse visqueuse qui prolifère très rapidement, bouche les canalisations, les décanteurs, les filtres et peut s’insinuer jusqu'à l’intérieur de la pompe à injection et l’endommager gravement.
Il est très difficile de se débarrasser de cette contamination. En effet, il s'agit de bactéries qui ont déjà résisté aux biocides des raffineries et donc plutôt résistantes. De plus, même après un traitement efficace on peut retrouver, cachées dans les endroits inaccessibles quelques individus qui vont proliférer à nouveau. Donc ... il faut aller les chercher et faire un traitement de choc !
BONJOUR
RépondreSupprimerQUEL BOULOT MAIS DE TEMPS EN TEMPS IL FAUT BOSSER !!!
CLAUDE