mardi 18 mars 2014

Flash Escale : les copains à Cuba !


Un "Flash Escale" reprenant quelques images prises par nos soins et par nos amis venus nous voir ... Peu d'images sous-marines, car, à Cuba, j'ai délaissée ma caméra pour mes fusils lors de mes incursions en milieu aquatique ...

lundi 17 mars 2014

Pardonnez nous, Seigneur, car nous avons beaucoup pêché ...

 Une fois nos formalités de départ accomplies, nous quittons la proximité de Marina Siguanea et allons nous planquer dans la baie de San Pedro, un peu plus au sud et mieux protégée. En effet, un front froid arrive avec ses 40 noeuds, nous patienterons avec 60m de chaine déroulés pour la circonstance. 
Deux jours plus tard, nous pouvons appareiller, nous commencerons par traverser la baie de Siguanea puis arrondir la cardinale nord de la pointe des Français aux hauts fonds menaçants pour ensuite contourner l'île par le sud. Nous décidons de rejoindre d'une traite Cayo Largo et de passer sous Cayo Mathias, Campos, Cantiles, Rosario et les innombrables îlets les entourant, pour mieux y revenir plus tard. La météo et la bascule de vent aura été plus rapide que nous et c'est avec 30 noeuds dans le nez que nous finirons cette étape de quelques 120 milles. 
Nous embouquons le chenal d'accès au lagon turquoise puis allons mouiller à l'abri de la plage Sirena, longue bande de sable blanc. Dans ce mouillage quasi parfait visuellement, nous passerons 4 jours à nous baigner, nous balader sur cette superbe plage et finir l'ouvrage de couture commencé depuis quelques jours, des tauds de protection (pluie et vent) latéraux. Puis, direction la marina par le chenal au balisage capricieux. Ô surprise, nous arrivons dans une "vraie" marina, et oui, des pontons flottant, des catway et de jolie passerelles en aluminium, le tout de fabrication française. Ô surprise encore, des bateaux... 
En effet, depuis notre départ de la Havane un mois plus tôt nous n'avons pas croisé une embarcation. Sont amarrés, les 4 à 5 voiliers de day-charter habituels qui emmenent les touristes patauger près de la barrière de corail, 3 cata de charter loués à la semaine et un cata de voyage avec un couple espagnol à bord, Carpe Diem un bateau français arrivant de Colombie sera notre voisin le lendemain. Nous glissons le long des catways, et aussitôt 3 ou 4 agents nous viennent en aide pour l'amarrage. Bienvenue à Cayo Largo! 

La marina de Cayo Largo...
Cayo Largo est "ze" place touristique par excellence, l'île à été équipée d'un aéroport international, d'une dizaine d'hotels de grand standing (norme cubaine) et d'une marina pour permettre aux étrangers de venir profiter des plus belles plages de Cuba. En effet, la côte sud de l'île n'est qu'un long serpentin de plages parfaitement blanches aux eaux parfaitement turquoises qui attirent Canadiens, Italiens, Français, etc. La totalité des activités de Cayo Largo est orienté vers le tourisme, hotels, bars, dancing, plongée, excursions... Nous n'y resterons que pour attendre nos amis valériquais, Frank et Laurent. Une fois ceux-ci à bord nous partons pour Trinidad, en effet, il y a tout à Cayo Largo sauf la possibilité de faire un approvisionnement correct (même en eau!). Ce sera à nouveau 30 noeuds qui accueillerons nos invités pour leurs permières 24h de navigation, heureusement la ville de Trinidad et ses soirées fiévreuses nous ferons oublier le mauvais temps...


Nous partirons ensuite vers les îles du bien nommé "Jardin de la Reine"... En dehors de quelques pêcheurs nous n'apercevrons pas ame qui vive dans ces eaux, en tout cas pas humaines car langoustes et poissons (Pagres rouges, Capitaine, Barracuda...) serons nos invités à quasiment tous nos repas. Les iles isolées, parfois vierges, sont désertes. La population locale n'est représentée que par l'espèce animale, pélicans, iguanes, jutia (rongeur de la taille d'un chat), hérons cendrés, aigrettes... Nous y ferons promenades, grillades sur feu de camp et baignades... Ici, plus de garde frontière, plus de déclarations, plus de formalités, ce sont juste des centaines d'iles inhabités, du corail, de l'eau turquoise, des poissons... Un paradis...

Plutôt farouches globalement, ces iguanes se laissent approcher placidement ...
Nos amis nous quitterons bronzé malgré une météo assez moyenne dans l'ensemble, celle-ci en effet ne changera pour nous apporter les prémices du printemps qu'a leur départ. De retour à Cayo Largo, nos problèmes de silent-blocs du moteur babord sont réglés, nous pouvons repartir vers les îles en direction de Mathias, c'est dans un de ces mouillages que nous retrouverons par un pur hasard nos amis de longue date Georges et Vali de Yeratel. Aussitôt, parties de chasse sous-marines, grillades, guitare et "petit train mexicain" sont au programme. Puis nous commencerons a croiser du monde, des français essentiellement, Brimbelle et Zen, puis Amphitrite. Les programmes sont différents, certains font de l'Est pour rejoindre les Antilles, d'autres viennent de Panama et font une boucle avant d'aller estiver dans le Rio Dulce et dans les Îles de la Baie au Honduras. Chasse, grillades, apéros et échanges de tuyau, de bons procédés, de cartographie. Nous découvrirons ainsi, grace à Vali et Cathy, le Kefir et le Kombucha qui accompagnent, agrémente et égaye désormais notre alimentation de façon saine.

Méfiez-vous, leur tactique de chasse à deux est désormais éprouvée, les Bonnie and Clyde du récif sont au point ...
Les fameux Jutias, mignons a voir ... de loin !
A un moment il faudra tout de même aller voir les autorités, en effet, nos 3 mois de visas se terminent et nous aimerions rester un mois de plus dans ces îles paradisiaques. Nous obtiendrons un 4ème mois sans effort et repartirons le passer vers la barrière de corail en direction de l'Ouest. L'ambiance à bord est rythmée de façon souple, yoga, petit dèj, guitare, lecture, chasse sous-marine, déjeuner, lecture, parfois sieste, guitare, entretien du bateau et travaux d'amélioration, musique, baignade, apéro au soleil couchant, grillade, puis lecture ou film... Le tout au milieu d'un nulle part couleur turquoise, nous ne demandons rien de plus...
Sandrine rapporte une prise au bateau ...
Nous retrouverons nos amis américains J&L sur leur ketch avec lesquels nous avons navigué de concert aux Bahamas l'année dernière. Nous poursuivons nos langoustes-party, nos grillades de Mérou ou de Pagre sur les îles désertes de ce sud cubain dont nous ne nous lassons pas.


Actuellement, nous sommes revenus à Cayo Largo pour effectuer nos formalités de sortie du territoire, en effet les 4 mois sont passés, dont 3 dans les îles du sud. Que dire de ce paradis sauvage, désert et rustique ?... Que c'est un paradis sauvage, désert et rustique, qu'on adore la vie qu'il nous offre, la vie simple... Rappellez-vous nous écrivions déjà ceci sur la première page du blog de Traou-Mad en 2009:
 
Le monde d'aujourd'hui nous encourage à un certain retour aux choses simples, un retour aux valeurs essentielles afin de retrouver la vie, la vie simple, la "vraie" vie à laquelle nous aspirons.
La mer, notre terrain de jeu, est devenue notre monde permanent pour y trouver la vie rustique qui permet de recentrer les préocupations dans un monde ou, à notre avis, l'essentiel est hélas à l'ombre du superficiel...
 
Dans ces innombrables îles du sud Cuba, nous touchons du doigt ce mélange de simplicité et de rusticité qui rend cette vie de Robinson si agréable à qui sait se contenter de l'essentiel...
Un Pagre, qui à le malheur d'avoir une chair délicieuse ...
Nous allons donc repartir pour quelques semaines dans les Jardins de la Reine "à la Pirate" car notre visa sera terminé (hou les vilains...) puis nous commencerons à regarder les fenêtres météo pour orienter nos étraves vers notre prochaine destination: les îles Caïman ...


Le barracuda, un fort pourcentage de notre consommation globale de poisson
La sérénité des îles perdues ...


Picnic sur la plage ...
Un crustacé très fréquemment rencontré... surtout à table !




Jingle... seul ...
Cuba ??? Nous on aime beaucoup ...
Cayo Largo, vue du bateau en ce moment ...
Rencontre avec les pêcheurs cubains, et récolte de langoustes avec eux ....



Que demander de plus ???
Image devenue désormais quotidienne, le retour de la chasse ...
Ce spi, bien que petit pour Jingle, nous aide dans les petits airs...








Ce Pagre nourrira 10 personnes autour de notre table ce soir ...
Goutez au Mérou grillé une fois et vous deviendrez chasseur sous-marin ....
Malgré son aspect étonnant, ce mollusque est délicieux, le Lambi !

samedi 1 mars 2014

L'île au 100 noms

Cinéma d'un autre temps... 4 films y tournent en boucle...
Nous sommes début Janvier et le temps s'améliore légèrement, mais les fronts froids qui se succèdent nous rappellent tout de même que nous sommes en hiver. En effet, 30 à 40 noeuds de vent sont courants et nos mouillages, ainsi que nos navigations, doivent se faire avec prudence.
Début d'après-midi, vent léger, nous filons grand-largue en direction de la Isla de la Juventud, le vent passera travers puis bon plein, nous arriverons le matin dans la baie de Siguanea. C'est dans cette même baie que Christophe Colomb mouillera en 1494 lors de la découverte de l'ile. Il la baptisera San Juan Evangelista. Cette fois-ci pas de carnage parmi les indiens habitants de l'île, les Siboney, car ceux-ci ont quitté l'île quelques siècles auparavant, seules quelques peintures rupestres prouvent leur présence.
L'île sera rebaptisée Santiago par le premier administrateur de Cuba au 16ème siècle. Oubliée des colons elle devient vite un repaire des différents pirates agissant dans le secteur, parmi eux quelques grands noms de la flibuste, Francis Drake, Henry Morgan et Jacques de Sores. Dans les chroniques de l'époque (du 16ème au 18ème siècle), elle sera rebaptisée "la Isla de los Piratas" (pas besoin de traduire...). On entend dire, mais c'est à prendre avec des pincettes, que c'est cette île-ci qui aurait inspiré Stevenson pour son Île au Trésor en 1883, ce n'est pas la première île dans laquelle nous entendons ceci donc prudence...

Décoration cubano-soviétique pour cette place au charme réservé à ceux qui aiment le béton ...

En 1830, les autorités espagnoles reprennent le controle de l'île et la nomment Colonia Reina Amélia, créent la ville de Nueva Gerona et y implantent un bagne. En 1898, quand Cuba acquiert son indépendance, les américains excluent l'île du territoire Cubain mais en 1925 elle est restituée, sous le nom de l'Île des Pins. Cuba y ouvrira un "pénitencier modèle" l'année d'après, qui accueillera Fidel et ses fidèles (désolé, il fallait que je la fasse) en 1953.
C'est après la victoire de Castro en 1959 que celui-ci décide de développer cette île dépeuplée et sinistrée, il y envoie donc des milliers de jeunes "étudiants-travailleurs" cubains et étrangers pour défricher des hectares de plantations d'agrumes, construire des dispensaires et des "centres universitaires". Ce sera dorénavant la Isla de la Juventud, l'île de la Jeunesse. L'idée est d'en faire un campus à la communiste, auto-suffisant et enseignant autant les matières scolaires que les bienfaits du travail collectif. Les affichent présentent de jeunes enthousiastes et instruits quittant leurs blocs dortoirs construits par leurs soins pour rejoindre leurs durs labeurs aux champs, la binette sur l'épaule, le sourire de ceux qui ont tout compris et un foulard rouge noué autour du cou... Hélas, l'idée une fois confrontée à la réalité ne fonctionnera que très mal. L'île n'accueillera dans son "centre de l'internationalisme communiste" que des "étudiants" du tiers-monde puis cessera toute activité lors de la chute du bloc communiste. 

La boucherie, déserte et vide, pourtant accueillante ...

Quartiers résidentiels de Nueva Gerona, pour peu qu'on quitte la rue principale...

Aujourd'hui, tous les blocs dortoirs et les centres universitaire sont à l'abandon, faute d'intérêt et de maintenance, les panneaux de propagande hier fièrement implantés sur les toits n'ont pas résisté au dernières tempêtes et pendouillent, rouillés et inutiles. On ne trouve plus que des plantations abandonnées et en friche, seules quelques fermes subsistent et des travailleurs (plus étudiants du tout) arrivent à sortir une production non-mécanisée de type mono-culture de cette terre pourtant fertile. Quand on y était c'était le moment de la tomate, on a donc acheté de la tomate, c'est bête, on aurait aussi aimé des ananas et des bananes...

Mode de transport "bio" ...

Dernier soubresaut d'autorité, les gardes frontières demanderons a ce que nous allions les chercher en annexe afin qu'il viennent sur le bateau pour le fouiller et remplir les documents nous autorisant à débarquer, ce sera le même cinéma à notre départ. Une fois à terre, la "marina" n'est en fait qu'un quai en béton ou sont amarrés les bateaux de plongée du "complexe hôtelier" d'à coté. En réalité très peu de monde dans ces blocs de béton décrépis mais le personnel et au complet, payé à nettoyer des chambres vides. Le bus du personnel fait la navette et sert à tout le monde, nous l'emprunterons donc pour aller à Nueva Gerona, la capitale de l'île. Ambiance bon enfant dans le bus autant qu'en ville, peu de circulation car peu de véhicules, les vélos et les voitures à cheval font concurrence aux camions transformés en transport de personnes, la ville parait suspendue en dehors du temps, comme oubliée par le continent. Elle se débrouille donc seule avec le désormais universel Système D et l'entraide de ses habitants pour pallier à la pauvreté générale et au manque de tout. Nous n'y trouverons pas grand chose et, après une pizza (cubaine...) et une bière (cubaine aussi...) nous paierons notre addition (3 CUC soit 2 euros!) puis nous rentrerons au bateau... avec nos tomates...

Les gamins pratiquent le sport national, le baseball, dans la rue... comme tous les gamins du monde ...

La poste ...

Le magasin général, ne vous trompez pas sur sa taille, il est aussi profond que large...

Un vieux Ford américain recyclé en transport ...