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Cinéma d'un autre temps... 4 films y tournent en boucle... |
Nous sommes début Janvier et le temps
s'améliore légèrement, mais les fronts froids qui se succèdent
nous rappellent tout de même que nous sommes en hiver. En effet, 30
à 40 noeuds de vent sont courants et nos mouillages, ainsi que nos
navigations, doivent se faire avec prudence.
Début d'après-midi, vent léger, nous
filons grand-largue en direction de la Isla de la Juventud, le vent
passera travers puis bon plein, nous arriverons le matin dans la baie
de Siguanea. C'est dans cette même baie que Christophe Colomb
mouillera en 1494 lors de la découverte de l'ile. Il la baptisera
San Juan Evangelista. Cette fois-ci pas de carnage parmi les indiens
habitants de l'île, les Siboney, car ceux-ci ont quitté l'île
quelques siècles auparavant, seules quelques peintures rupestres
prouvent leur présence.
L'île sera rebaptisée Santiago par le
premier administrateur de Cuba au 16ème siècle. Oubliée des colons
elle devient vite un repaire des différents pirates agissant dans le
secteur, parmi eux quelques grands noms de la flibuste, Francis
Drake, Henry Morgan et Jacques de Sores. Dans les chroniques de
l'époque (du 16ème au 18ème siècle), elle sera rebaptisée "la
Isla de los Piratas" (pas besoin de traduire...). On entend
dire, mais c'est à prendre avec des pincettes, que c'est cette
île-ci qui aurait inspiré Stevenson pour son Île au Trésor en
1883, ce n'est pas la première île dans laquelle nous entendons
ceci donc prudence...
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Décoration cubano-soviétique pour cette place au charme réservé à ceux qui aiment le béton ... |
En 1830, les autorités espagnoles
reprennent le controle de l'île et la nomment Colonia Reina Amélia,
créent la ville de Nueva Gerona et y implantent un bagne. En 1898,
quand Cuba acquiert son indépendance, les américains excluent l'île
du territoire Cubain mais en 1925 elle est restituée, sous le nom de
l'Île des Pins. Cuba y ouvrira un "pénitencier modèle"
l'année d'après, qui accueillera Fidel et ses fidèles (désolé,
il fallait que je la fasse) en 1953.
C'est après la victoire de Castro en
1959 que celui-ci décide de développer cette île dépeuplée et
sinistrée, il y envoie donc des milliers de jeunes
"étudiants-travailleurs" cubains et étrangers pour
défricher des hectares de plantations d'agrumes, construire des
dispensaires et des "centres universitaires". Ce sera
dorénavant la Isla de la Juventud, l'île de la Jeunesse. L'idée
est d'en faire un campus à la communiste, auto-suffisant et
enseignant autant les matières scolaires que les bienfaits du
travail collectif. Les affichent présentent de jeunes enthousiastes
et instruits quittant leurs blocs dortoirs construits par leurs soins
pour rejoindre leurs durs labeurs aux champs, la binette sur
l'épaule, le sourire de ceux qui ont tout compris et un foulard
rouge noué autour du cou... Hélas, l'idée une fois confrontée à
la réalité ne fonctionnera que très mal. L'île n'accueillera dans
son "centre de l'internationalisme communiste" que des
"étudiants" du tiers-monde puis cessera toute activité
lors de la chute du bloc communiste.
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La boucherie, déserte et vide, pourtant accueillante ... |
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Quartiers résidentiels de Nueva Gerona, pour peu qu'on quitte la rue principale... |
Aujourd'hui, tous les blocs dortoirs et
les centres universitaire sont à l'abandon, faute d'intérêt et de
maintenance, les panneaux de propagande hier fièrement implantés sur
les toits n'ont pas résisté au dernières tempêtes et
pendouillent, rouillés et inutiles. On ne trouve plus que des
plantations abandonnées et en friche, seules quelques fermes
subsistent et des travailleurs (plus étudiants du tout) arrivent à
sortir une production non-mécanisée de type mono-culture de cette
terre pourtant fertile. Quand on y était c'était le moment de la
tomate, on a donc acheté de la tomate, c'est bête, on aurait aussi
aimé des ananas et des bananes...
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Mode de transport "bio" ... |
Dernier soubresaut d'autorité, les
gardes frontières demanderons a ce que nous allions les chercher en
annexe afin qu'il viennent sur le bateau pour le fouiller et remplir
les documents nous autorisant à débarquer, ce sera le même cinéma
à notre départ. Une fois à terre, la "marina" n'est en
fait qu'un quai en béton ou sont amarrés les bateaux de plongée du
"complexe hôtelier" d'à coté. En réalité très peu de
monde dans ces blocs de béton décrépis mais le personnel et au
complet, payé à nettoyer des chambres vides. Le bus du personnel
fait la navette et sert à tout le monde, nous l'emprunterons donc
pour aller à Nueva Gerona, la capitale de l'île. Ambiance bon
enfant dans le bus autant qu'en ville, peu de circulation car peu de
véhicules, les vélos et les voitures à cheval font concurrence aux
camions transformés en transport de personnes, la ville parait
suspendue en dehors du temps, comme oubliée par le continent. Elle
se débrouille donc seule avec le désormais universel Système D et
l'entraide de ses habitants pour pallier à la pauvreté générale
et au manque de tout. Nous n'y trouverons pas grand chose et, après
une pizza (cubaine...) et une bière (cubaine aussi...) nous paierons
notre addition (3 CUC soit 2 euros!) puis nous rentrerons au
bateau... avec nos tomates...
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Les gamins pratiquent le sport national, le baseball, dans la rue... comme tous les gamins du monde ... |
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La poste ... |
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Le magasin général, ne vous trompez pas sur sa taille, il est aussi profond que large... |
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Un vieux Ford américain recyclé en transport ... |
Nous avons repris goût aux reportages photos et articles et attendons la suite.
RépondreSupprimerHeureusement que vous dormez et mangez sur Jingle !
Bisous très fort à tous les lecteurs restés dans la pollution.
Maryvonne
coucou
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