samedi 29 décembre 2012

Vent, vitesse et contrastes

Antilles, pays des arc-en-ciel...
 Nous quittons le tranquille (pour une fois) mouillage de Porthmouth ou nous n'avons, cette fois, pas dérapé... Certains navigateurs cyclo-atlantiques s'en rappellent... Il faut dire que nous avons un peu de pression quant à l'image des Capitaines de catamarans à redorer, en effet, ceux-ci sont généralement des "marins à la petite semaine" et sont sur des bateaux de location et ... il mouillent comme des sabots, il faut bien le dire. Je n'hésite donc pas à contrôler le bon "piochage" de la Delta de 25Kg et de ses 40 mètres de chaines couramment déroulés par une bonne marche arrière lente mais franche. (Sois rassurée Camille, tu peux mouiller derrière nous ;))

Nous avons une vingtaine de miles à parcourir, nous attendons sagement l'arrêt des grains qui nous ont ponctués notre nuit. Cela nous offre, en revanche, de belles couleurs et de beaux arc-en-ciel. Puis zou, nous mettons le cap sur les Saintes... Nous quittons le mouillage en même temps qu'un Lagoon 420 et qu'un Océanis 400, les 22 nœuds qui nous cueillent au début du canal nous invitent à prendre un ris, la mer n'est pas trop formée, nous sommes à 50 degrés du vent et une vitesse moyenne de 8.5 nœuds s'affiche au speedo, le Lagoon prend 2 ris et reste sur place et l'Oceanis se battra vaillamment pour nous suivre mais dans des conditions de gîte "inconfortables". Il lâchera l'affaire en abattant (abattre: s'écarter du lit du vent) à mi-parcours. Les grains se succèdent, nous sortons donc nos petites vestes de pluie tropicales et découvrons et apprécions Jingle. Une leçon de prise: ne pas tarder à prendre un ris avec des grand-voile de 65m2, les efforts sont énormes et il faut du biceps si on tarde un tantinet à mettre la bonne toile.

Joli ciel contrasté à l'approche d'un grain

Nous arriverons pour la première fois de jour aux Saintes, l'arrivée par le sud est toujours un peu préoccupante avec ses ilots déchiquetés, ses haut fonds et ses passes labyrinthiques, l'Anse Fideling est "occupée", les bouées de l'Ilet Cabrit toutes prises (10), nous nous dirigeons donc vers le pain de Sucre et mouillons par 18m de fond. L'eau est cristalline et nous appelle immédiatement... 2 superbes paquebots "5 mats" de croisière quitteront la baie sous nos yeux à l'heure de l'apéro, joli spectacle ...
Le Pain de Sucre est un mouillage un peu rouleur, nous apprécions encore ce matin les caractéristiques du catamaran à être peu sensible à ce type d’inconvénients.
A l'abri, plus de 20 nœuds de vent d'Est au moment de lever l'ancre nous annoncent que la journée sera sans doute ventée. De plus, les grains qui se succèdent vont venir perturber cette remontée vers la Guadeloupe qui doit se faire au près. Ce sera grand-voile à 2 ris et 2 tours dans le génois qui seront nécessaires pour étaler des vents jusqu'à presque 30 nœuds sous les grains. Devant nous un Lagoon 500, comme nous, tire courageusement ses bords pour remonter vers la "PP", bouée atterrissage et entrée du chenal. Encore une fois, inutile de mettre trop de toile, ça force mais n'accélère pas. En revanche, une fois réglées, les 13 tonnes du bateau allongent la foulée, la coque au vent se lève jusqu'au quillon... 9,7 nœuds au speedo, nous "dévorons" le Lagoon.
Les grains s'éloignent lorsque nous pénétrons dans le chenal, nous larguons tout ce que nous avions pris (le Capitaine est en mal de manœuvres avec ces mois de non-navigation) et glissons sur l'eau lisse de la rade de Pointe à Pitre, 16 nœuds de travers nous propulsent puissamment et nous pouvons découvrir et affiner quelques réglages qui compenseront l'état lamentable de notre garde-robe.

Ciel du soir aux Saintes à l'heure de l'apéro (photo prise des transats arrières)

Nous arrivons à la marina du Bas du Fort, et je dois dire que je n'ai jamais été aussi bien reçu dans une marina française (les anglo-saxons savent ce qu'est un bateau, ils savent donc ce qu'ils font). Appel VHF, un marin en bateau et le responsable du ponton à terre nous attendent... Car, hummm, la place qui m'est attribuée est la dernière près des roches affleurantes, je dois y aller en marche arrière et m'amarrer sur pendille à l'avant (une première)... et bien, un catamaran de 13 tonnes, ça se manœuvre très bien. Il faut juste abandonner l'idée des réactions des monocoques et l'écartement des 2 moteurs (7m50 !) fait le reste... Ça parait simple, hein ? :)

Jingle sagement amarré à la marina...


vendredi 28 décembre 2012

Jingle fait sa star ...

Nous avons croisé Fanny, l'aquarelliste déjà connue de nos services, à Sainte-Anne. Jingle, le tout-nouveau-sur-l'eau s'est prêté au jeu et à pris la pose comme une vraie star pour se faire croquer...

Profil bâbord

Profil tribord

mercredi 26 décembre 2012

C'est reparti !

En effet, c'est reparti comme avant !
Ce matin départ du mouillage face aux plages du Carbet direction la Dominique, un joli arc-en-ciel nous annonçait une belle journée... sous les averses ! Nous avons slalomé entre les grains et la pluie pour cette navigation, ceci nous a permit de tester nos vestes de quart "tropicales" légères, étanches et respirantes.
55 miles nous attendaient,  lever à 6h30 (comme au chantier) puis départ vers Porthmouth. Première traversée de canal avec premières accélérations de vent sur Jingle, premières prises de ris, premiers dauphins et premières grosse houle de NE. Nos premiers 8 noeuds sans forcer assis confortablement et au sec (d'eau de mer seulement !)...et premier retour de pêche bredouille ...
Ce soir mouillage dans cette baie quasi-déserte que nous avons connue beaucoup plus peuplée, apéro sur les transat et ... Ô surprise, 30 minutes de connexion internet au beau milieu de l'eau... Génial !

Départ des Anses d'Arlet et arrivée aux plages du Carbet

Jingle au Carbet

Arc-en-ciel double et complet, s'il vous plait !

samedi 22 décembre 2012

Drisse, led et dessalinisation ...


Un petit saut hier dans le Cul de Sac du Marin (et oui, c'est son nom véritable) pour faire venir à bord Didier, le technicien de chez Caraïbe-Marine spécialiste de la dessalinisation car nous avons investi dans cette machinerie complexe de traitement d'eau de mer par phénomène d'osmose inverse qu'est un déssalinisateur (un "dessal" dans le langage du marin qui ne veut plus bafouiller) ! La garantie constructeur ne fonctionne qu'après le contrôle de l'installation par le technicien, sa mise en route et ses essais car j'avais effectué moi-même l'installation. J'ai eu les félicitations du spécialiste puis ... ça fonctionne ! La magie de la technologie: le soleil alimente nos batteries via les panneaux solaires puis la machine fonctionne et nous fabriquons notre propre eau douce... Autonomie quand tu nous tiens...
Nous en avons profité pour faire des essais de manivelle de winch électrique et monter a nouveau dans le mat pour changer notre feux de mouillage par de la led, économe en électricité et au fonctionnement automatique.
Tant qu'a faire à être la-haut, j'ai remplacé la drisse de GV... Casse-tête... en effet, comment changer une drisse avec laquelle on monte au mat pour changer cette même drisse (balancine inutilisable pour monter sur un cata) ??? On monte en tête, on s'y installe, on s'y amarre (ou on s'y accroche comme on veut) et on sort un cutter pour couper la drisse et on coupe... Glups, ça fait quand même un drôle d'effet... puis changement de la manille de mat et enfilage/tréfilage/tarabiscotage des drisse et poulies (drisse mouflée) puis remise en place des 60 mètres de cordage puis raccrochage sur la drisse et descente sur le pont...

mercredi 19 décembre 2012

Allo ? A l'eau !

Typo revue et corrigée
Vous voulez des nouvelles de l'avancement des travaux ?

Décrassage, lessivage, javelisation terminé.
Rangements cuisines, chambre, modifiés et multipliés (équipets, étagères...)
Mise en place du bar (ouf, on est sauvé)
Cabine avant tribord: démontage ancienne cabine, modification des éléments structurels, mise en place nouveau plancher, création trappes 2 niveaux, mise en place éléments de rangement, tiroirs et penderie
Cabines avants: adaptation et modification éclairage.
Salle de bain tribord 1: élimination ancienne douche et ancien lavabo, démontage WC, création trappe accès réseau électrique, montage lavabo résine, éléments de rangement et colonne de rangement.
Salle de bains tribord 2: remplacement pompe et mise en place nouveau système de distribution d'eau
Adaptation support du four (remplacé), modification et optimisation de l'aération.
Renforcement des menuiseries de placards
Mise en place convertisseurs (180W et 2KW)
Support transat imprégné et installé
Remise en route système eau douce et mer, nettoyage filtration et remplacement colliers
Remplacement et remise en place passe-coque, vanne et colliers
Redécoupage des des planchers pour meilleurs accès fonds
Révision wc x3
Dessalinisation : création et mise en place support pompe basse pression, support filtration, disjoncteur et tableau electrique puis mise en place du dessalinisateur et raccordement en eau de mer (entrée) et eau douce (sortie).
Révision serrures et mise en place poignée coffre arrière et capots moteurs
Remplacement ancre et chaine, remontage du davier, remplacement du système de sécurité.
Remplacement cordages
Démontage et remplacement rollers de génois
Mise en place, génois, GV et lazy bag
Remplacement feux tête de mat
Démontage enrouleur génois pour vérification étai en sortie de sertissage (chat échaudé...)
Pose de 2 marches en tête de mat (le confort à 20m de haut ça compte!)
Calage de la bome
Réglage du mat
Traitement osmose terminé
Gel coat extérieur, meulé, enduit, poncé et re-gelcoaté, puis polishé
Déco mise en place...

Puis ce fut la mise à l'eau, non que les travaux soient terminés mais nous avions un peu notre saoul de vivre parmi les moustiques et patauger dans la poussière-boue (suivant le taux d'humidité). Un petit hic technique de dernière minute (pompe primaire gas-oil à remplacer) puis direction l'anse Caritan en face de Ste Anne. L'ancre plonge, la chaine se déroule, la patte d'oie se tend, le bateau tiens par 4m de fond et ... plouf! C'est a notre tour de plonger à l'eau et retrouver les joies nautiques et  la vie "à bord d'un bateau qui flotte". Nous poursuivons les travaux, je ne vous donne pas la liste, je n'ai pas assez de place, mais dans un cadre radicalement différent et avec des impératifs temps nettement plus souples.

Allez quelques photos: 
Faillençages, éclats et autres impacts à traiter ...

Dernières bulles et impacts

Couche de gelcoat au pistolet avant ponçages

Prêt à prendre la mer !

Madame la marquise à déjà pris ses aises
 
Le ... dressing ...

La salle de bains 1

Au ponton de Caraïbes-Gréement pour réglage du mat... premières manœuvres de port avec rafales 3/4 avant ...

 

Le carré commence à prendre vie ...

Comme la cuisine...

On a même notre sapin de Nwel (Noël en créole), le même que nous avions en transat l'année dernière, puis notre bébé baobab africain (et oui, un vrai!) offert par Pinpin et Gégé qui à été mis en terre depuis 5 jours...

jeudi 22 novembre 2012

C'est pas des vacances !

Il fait trop chaud (35° dès 6h30), on dégouline de sueur toute la journée, nous devons travailler sans aucune aération dans le bateau car l'air est pollué par les poussières de fibres de verres qui sont poncées et meulées sur les coques (la notre et celles alentours), nous baignons dans une atmosphère mélangée d'eau de javel et d'acétone avec une touche d'insecticide, la nuit nous dormons dans une reconstitution de Pearl Harbour et ce sont les moustiques qui gagnent, ce qui fait que le matin nous ne comptons plus nos piqures qui s'ajoutent à nos urticaires dus aux irritations de fibre de verre sur tout le corps... Nous n'avons pas d'eau courante et nous devons nous doucher dans un endroit ou il serait indécent d'y laisser son chien en punition, on y patauge dans cette boue noirâtre propre à la couleur du sol du chantier et on s'y bagarre avec les moustiques et autres bestioles...
Comme dit Sandrine, on est pas beau à voir mais on est content quand même... Allez savoir ...Pas de masochisme, juste une vie de navigateurs qui préparent leur bateau, c'est dur mais ce n'est qu'un (pas si) mauvais moment à passer...

PS: Nous n'avons pas de connection internet en ce moment alors pardon pour notre manque de constance :)


La "déco" temporaire de Jingle, stratification des œuvres vives visibles et patch de mastic sur œuvres mortes

Le capharnaüm propre à tout emménagement ...


dimanche 4 novembre 2012

Parés à embarquer !

El Creator

Comme vous l'avez certainement lu dans la dernière parution du magazine "Voiles & Travaux", la dernière collection "Fast Forward" de la célèbre marque "JINGLE" vient d'être présentée au récent Salon du "Grenier/Atelier" de Carnac.
Des foules entières de VIP, journalistes internationaux et médias télévisés se bousculent pour, enfin, découvrir la gamme longtemps tenue secrète et qui va inonder le monde de la mode sur les pontons chics et les aéroports des Caraïbes. 
Mais, spécialement pour vous, ici, nous avons tenus à vous en faire une présentation succincte mais globale de l'énigmatique collection "FF" *
*(Fast Forward NDLR)

L'ensemble est réalisé en bache PVC 650gr résistant aux rayons cosmiques, double rabat avec fermeture velcro rendant les éléments étanches aux aspersions, dragonnes et bandoulières en sangle épaisse et sécurisante, poignées "Grip-Control" en tuyau d'arrosage de la Nasa, coutures suifées et résistantes aux UV

Collection "Bagage"
Les membres d'équipage-Mannequin-Mécanicien-Cuisinier-Décorateur-Capitaine-Régleur-Animateur-Pêcheur-...

Celle sans laquelle rien ne serait rien...
Les dessins au crayon ...

mercredi 17 octobre 2012

On est au bout du rouleau ... de tissus !

Les dernières pièces détachées et les relations dans le cercle
Même les bonnes choses ont une fin... et nos travaux de sellerie arrivent à leur fin eux aussi. En fait pas "tous" nos travaux de sellerie car certains nous attendent patiemment sur place. En effet, la sellerie de l'intérieur du bateau, le carré, n'est pas encore faite puis nous aurons les rideaux occultants à mettre en place sur les hublots de pont et de coques. Puis viendra le temps des aménagements ou bon nombre de rangements seront fait en ... tissus ! Et oui, un catamaran ça va vite mais le prix à payer est une guerre sans merci contre le poids donc on risque de limiter les bois peints et lourds et autres systèmes de fixation en métal pour des structures suspendues en tissus technique (Une idée de Sandrine).
En attendant, nous avons terminé les coussins du cockpit et nous nous attaquons, pour la dernière ligne droite, aux "transats" positionnés sur le bain de soleil à l'arrière, ce n'est pas le plus facile car les formes sont complexes mais nous nous imaginons déjà allongés dessus en train de siroter un délicat breuvage face au soleil couchant dans une crique tranquille et le courage, l'ingéniosité et le savoir-faire viennent facilement...

mardi 16 octobre 2012

Préparatifs de départ ...

On vient de faire le point avec la société de composite qui s'occupe du SAV de Fountaine-Pajot. Elle a pris de l'avance, aussi la date cible de remise à l'eau est fixée à la fin du mois prochain, notre départ vient donc 3 semaines avant, soit aux alentours du 10 Novembre.

Le compte à rebours est donc enclenché...

mercredi 10 octobre 2012

Travaux : déco mais boulot !

Jusqu'ici nous étions dans le "lourd", le "gros", le "rough"... de la voilerie quoi. Mais maintenant nous attaquons la sellerie ... et, léger euphémisme, c'est un métier ! Certes, je le découvre et je trouve toutes nouveautés passionnantes, mais, il m'est nécessaire de pratiquer intensément une activité sportive tous les matins pour rester zen avant de commencer mes ouvrages créatifs ... Toute la difficulté réside dans le détail et la finition, jusque là, j'ai pas peur, mais quand il s'agit de tissus "léger" (du Sunbrella quand même) et que les replis et les recoins et les toutes petites coutures sont toutes fines, j'avoue avoir un mal de chien à ne pas m'énerver. Je doute faire ce métier très longtemps... A moins que je m'améliore ...


Traçage des pièces, puis découpe au fer des différents matériaux - Sandrine découd une de mes bêtises ...

vendredi 5 octobre 2012

Travaux, vitesse de croisière !

Fidèlement accompagnés de notre Sailrite, nous reprenons donc nos travaux. Nous avons profité de la semaine d'attente pour finaliser nos achats techniques et autres éléments que l'on ne trouve qu'ici et expédier l'ensemble par colis aux Antilles.
S'enchainent les assemblages du taud de barre/protection des organes de commande et électronique extérieure, puis de la capote du poste de barre et enfin du "monstre", c'est a dire le lazy-bag (pièce située sur la bome et retenant la voile une fois celle-ci affalée). En chiffre, c'est simple, c'est 14m2 de tissus, 15m de dacron, 6 matéraux différents, le tout pour 5,4Kg ! Et oui, bateau de 44 pieds = bome de plus de 6m ... Mais hier soir, après une semaine de travaux exclusivement dessus, nous l'avons terminé. Nous allons conserver cette cadence et nous attaquer à la sellerie proprement dite, nous avons reçu le tissus Sunbrella qui agrémentera notre espace de vie extérieur sur le bateau.

Travaux du Lazy-Bag, prise de patron, gabarit de découpe, préparation des éléments renforts, glissières des joncs en fibre, fermeture éclair, ralingue...

On remarquera la petite touche "perso" avec le symbole "Fast-Forward" (Avance Rapide), élément constitutif du logo de Jingle (avec Play, Stop et Eject), cousu sur l'avant du Lazy-Bag . Le détail c'est essentiel !


Traçage des pièces, taud de protection 3D, capote du poste de barre, ambiance laborieuse et ciel breton d'octobre...

Timing made in USA

On l'a vu dans notre dernier message, tout était prêt pour les travaux de sellerie/voilerie, le matériel était là, le team était dans les starting-blocks... Mais hélas dès les premiers points de couture, la machine à coudre, pourtant de bonne facture, nous a gentiment expliquée que le niveau des premiers travaux correspondait à 150% de ce qu'elle savait faire. On risquait de casser, au mieux de fausser la machine, et puis de ne pas pouvoir assembler nos pièces de tissus (on est à 320 gr/m2, c'est très épais)... Nous faisons donc le tour des possibilités d'achat d'une nouvelle machine, une machine capable de réaliser les travaux que l'on envisageait... Hélas, un tour d'horizon complet nous apprend que cette machine n'existe pas, ou pas en France. Rapidement, nous lançons nos recherches outre-Atlantique et commandons une machine à coudre "Sailrite", une véritable machine professionnelle portable, d'une robustesse légendaire. C'est du matériel américain sur base coréenne, c'est du solide. Incroyablement solide, une fois à poste dans notre grenier/atelier une semaine après la commande, le fonctionnement de la machine tient d'avantage du comportement d'outil agricole que de la machine à broder, c'est fait pour le "lourd". Elle absorbe les épaisseurs de tissus, dacron, bache et plastique avec une régularité déconcertante. On lui a donné jusqu'à 6 épaisseurs de tissus + 4 épaisseurs de dacron + 2 épaisseurs de bache et notre "Sailrite" à cousu sans broncher ce centimètre de matériau.
Elle a sauvé notre timing qui commençait salement à déraper... 


lundi 17 septembre 2012

Travaux Acte I - Scène 2

Le voyage retour de Martinique se fera avec les bagages remplis de la sellerie du bord: capotes de soleil, taud de protection, lazy-bag et sièges extérieurs...

Arrivés en Bretagne, c'est une virée chez Rault à Vannes pour commander notre tissus, puis on trouvera sangles de toutes dimensions, velcro, fermetures à glissières, fil à coudre anti-UV, aiguilles de 110, puis équipés de la machine "tout métal" de belle-maman on commence nos ouvrages dans le grenier de Carnac, transformé pour l'occasion en atelier. Démontage, prise de patron, remontage et couture...





jeudi 16 août 2012

Travaux, Acte I - Scéne 1 ...

Voici Jingle !
Nous sommes le 16 Aout, le Capitaine prend l'avion direction Le Marin en Martinique pour être présent lors de l'expertise de Jingle. Nous avons mandaté Fred Morel, marin expérimenté (15 ans skipper pro, numéro 1 sur les bateaux de Régis Guillemot) et le plus ancien expert maritime de la région, son nom plane sur les pontons avec le respect que l'on se construit avec de nombreuses années de travail de qualité. Dès la rencontre avec l'homme, j'ai confiance. Nous passerons 2 jours complets à étudier le bateau sous toutes ses coutures, nous partageons le même sens de la mer, c'est hors saison, il va donc prendre son temps. Essais moteurs, essais en mer, visite du gréement, essai de tout tout tout, prise de notes, contrôles, vérifications, analyses des huiles... la totale. En ressort une liste de choses à faire faire ou à faire, maintenant ou plus tard, obligatoirement ou accessoirement. C'est net et clair.
J'ai en plus de tout ceci mes propres travaux à réaliser, aménagement de notre coque propriétaire, réseau 220, électronique à compléter, plan de pont à revoir, etc... mais surtout et avant toutes choses un gros lessivage de l'ensemble. C'est obligatoire pour "bien se sentir chez soi" mais aussi pour que la main passe partout et "touche" (je suis un tactile) toutes les parties du bateau. C'est donc parti pour démontage de tout ce qui tremble, vibre et qui ne tient pas bien an place, puis tout ce qui est rouillé, pas beau, pas indispensable. Puis, perception des gants Mapa, du seau bleu et de Vigor, mon pote propreté pour un décrassage complet!

Les premières images de Jingle - Marina du Marin - Martinique.
Les 2 semaines vont ainsi passer vite, entre boulot sur le bateau qui aura commencé par l'enlèvement de toute l'ancienne déco de coque et passage complet à l'acétone, et recherche de fournisseurs de matériel (menuiserie, plomberie, etc...).

Sellerie, housses et coussins sont démontés, réparés, lessivés        -        Le seau bleu et le "nettoyeur"       -        Livraison du nouveau four









 
     
A mon départ, Jingle sortira de l'eau pour qu'on lui administre son traitement anti-osmose typique des bateaux sortis des ateliers rochellais de ces années-là. Les technicien SAV de chez Fountaine-Pajot vont commencer le rabotage des oeuvres vives, un rabotage profond sur 1cm, puis séchage (2 mois) et stratification époxy (tissus bi-axial) et gel-coat. Nous allons en profiter pour faire refaire tous les impacts et autres fissures, puis tant qu'a faire à sortir l'acide et l'huile de coude, faire un polish complet des coques. Ca ce sera en Novembre car, en attendant, le bateau sèche...

Le Blender aura trouvé sa place     -     Épisode de nettoyage     -     Destructif de la cabine avant Tribord

jeudi 21 juin 2012

Une transatlantique ? Non, une transat tranquille ...

27 jours de mer... 27 jours de traversée océanique ... 27 jours de croisière... 27 jours de plaisir à naviguer paisiblement au rythme des quarts, à étudier la météo, à regarder la mer, à prendre des options de navigation, à regarder la mer encore... 27 jours à lire, à pécher, à confectionner le ti-punch du soir, à préparer à manger, à discuter, à échanger, à rire et à dormir... 27 jours de bonheur ou la vie est facile car celle-ci est ramenée à sa plus simple expression, les interrogations sont concrètes, les solutions sont évidentes, les joies sont simples et les erreurs sont visibles. Quand je vois que certains s'auto-décernent des médailles pour avoir "traversé l'Atlantique" en croisière, c'est que cela leur à été difficile. Nous pas, et on en est heureux, d'un coté on n'a pas de médaille, mais de l'autre on sait qu'on est véritablement fait pour naviguer et vivre sur l'eau longtemps car pour nous la mer n'est pas un défi.

Bon, comment ça s'est passé vous allez me demander ? et bien... Cool... 


 
Plusieurs éléments nouveaux pourtant pour cette navigation, tout d'abord nous naviguions en équipage. En effet, nous avons rencontré Serge (ex-Pilote Air-France) via STW qui cherchait un équipage aguerri pour ramener son bateau en Europe, lui même venait avec Gilles (ex-Champion Europe Enduro), nous avons rencontré ce petit monde à l'aéroport et avons embarqué le soir même et avons partagé les quarts. 2 fois plus de monde, 2 fois plus de temps pour soi, 2 fois plus de sommeil, 2 fois plus cool car 2 fois plus facile et puis c'est aussi 2 fois plus de blague à raconter, 2 fois plus de sujets de discussion, 2 fois plus de monde à surveiller les lignes de pêche, on pourrait aussi dire 2 fois plus sympa car 2 fois plus convivial.
 

Deuxième élément nouveau et de taille, nous naviguions sur catamaran et ça... ça change la vie ! Le but était de valider notre choix, d'une part puis de découvrir la navigation sur ces engins bizarres que sont les multi-coques. Première découverte: on peut être malade sur cata! (par gros temps quand même). Mais cela passe rapidement grâce à l'excellent repos que l'on peut s’octroyer malgré une mer agitée, en effet pas besoin de se caler dans la bannette contre la gîte, on navigue à plat, ou presque... et la magie du cata c'est ça, c'est grand, c'est large et la stabilité de forme (par opposition à stabilité de poids) fait que cela accélère dès la première risée.


Comme on s'en doutait, les premiers temps de la transat sont assez "nord", puis nous allons obliquer vers l'Est, notre destination. Les premiers jours de mise en route s'effectuent tranquillement, les quarts s'installent d'eux-même, nous sommes 4 pour 24h cela fait 6h chacun, 3 heures la nuit, 3 heures le jour. Chacun trouve sa place à bord et exploite ce qu'il sait faire puis le partage des taches communes se fait simplement, de manière évidente comme si cela faisait des mois que nous vivions ensemble.



Fidèle à mon habitude, j'exploite à fond les créneaux "pêche" et "cuisine"... Ce doit être dès le 2ème jour que la ligne tribord nous ramène du poisson, puis cela deviendra un rituel. En effet, nous ramènerons thons, bonites et dorades coryphène à une cadence telle qu'il a fallut relever les lignes à certains moment car nous avions assez à manger, malgré les portions pantagruéliques qui étaient préparées en cuisine 2 fois par jour. Car on a bien mangé, je vous le garantis, du mi-cuit de thon grillé sauce maitre d’hôtel, en passant par les carpaccios, les curry de bonite et autres saté de dorade ou tikka-massala ou tandoori ou tout simplement poisson cru...



Le vent est suffisamment soutenu pour nous faire tenir de bonnes moyennes au début, puis il nous boudera souvent, trop souvent ensuite. Ce sont dans ces moments là qu'il faut savoir apprécier "être" en mer et considérer cela comme une fin en soi car cela peut paraitre long, lent et ennuyeux. Nous ce n'était pas le cas, nous avons dévoré d'excellents polars, refait une visite dans le temps avec San Antonio, traversé l’Allemagne d'entre deux guerres avec Phillip Kerr, et avons gouté au suspens noir de Peter James... La littérature en mer, cela double les plaisirs et quand on a le temps on peut s'attaquer à de réel "pavé" et s'en délecter sans compter.



Notre route passait au beau milieu des Açores, nous le sentions venir depuis plusieurs jour avec la température qui baissait inexorablement. Nous nous sommes donc arrêtés à Horta pour un "touch-and-go" de 24h, faire le plein d'eau, de carburant et de légumes, on y a pris aussi une côte de bœuf pour changer du poisson, on a fait un bizou a nos amies de Saltimbanque, puis à Michel et Virginie sur la route du retour. 



Puis hop! Direction la vieille Europe et le Portugal. Nous embouquons le canal de Faro dans la Ria Formosa pile au lever du jour et c'est un régal de couleur qui nous est offert sur cette partie du Portugal que nous ne connaissions pas.


 
Puis tout s'enchaine assez vite, le bateau est mis au chantier, nous passons 1 journée à découvrir cette petite ville mimi comme tout, une bonne bouffe à terre tous ensemble et zou, nos prenons l'avion pour Paris, puis retour vers nos terres bretonnes... Nous resterons en métropole pour environ 4 mois, sauf moi qui retournera au Marin 15 jours en Aout pour l'expertise de Jingle et les premiers travaux. D'ici là, nous ferons notre maximum pour vous tenir au courant des évolutions ... 

A bientôt !