jeudi 21 juin 2012

Une transatlantique ? Non, une transat tranquille ...

27 jours de mer... 27 jours de traversée océanique ... 27 jours de croisière... 27 jours de plaisir à naviguer paisiblement au rythme des quarts, à étudier la météo, à regarder la mer, à prendre des options de navigation, à regarder la mer encore... 27 jours à lire, à pécher, à confectionner le ti-punch du soir, à préparer à manger, à discuter, à échanger, à rire et à dormir... 27 jours de bonheur ou la vie est facile car celle-ci est ramenée à sa plus simple expression, les interrogations sont concrètes, les solutions sont évidentes, les joies sont simples et les erreurs sont visibles. Quand je vois que certains s'auto-décernent des médailles pour avoir "traversé l'Atlantique" en croisière, c'est que cela leur à été difficile. Nous pas, et on en est heureux, d'un coté on n'a pas de médaille, mais de l'autre on sait qu'on est véritablement fait pour naviguer et vivre sur l'eau longtemps car pour nous la mer n'est pas un défi.

Bon, comment ça s'est passé vous allez me demander ? et bien... Cool... 


 
Plusieurs éléments nouveaux pourtant pour cette navigation, tout d'abord nous naviguions en équipage. En effet, nous avons rencontré Serge (ex-Pilote Air-France) via STW qui cherchait un équipage aguerri pour ramener son bateau en Europe, lui même venait avec Gilles (ex-Champion Europe Enduro), nous avons rencontré ce petit monde à l'aéroport et avons embarqué le soir même et avons partagé les quarts. 2 fois plus de monde, 2 fois plus de temps pour soi, 2 fois plus de sommeil, 2 fois plus cool car 2 fois plus facile et puis c'est aussi 2 fois plus de blague à raconter, 2 fois plus de sujets de discussion, 2 fois plus de monde à surveiller les lignes de pêche, on pourrait aussi dire 2 fois plus sympa car 2 fois plus convivial.
 

Deuxième élément nouveau et de taille, nous naviguions sur catamaran et ça... ça change la vie ! Le but était de valider notre choix, d'une part puis de découvrir la navigation sur ces engins bizarres que sont les multi-coques. Première découverte: on peut être malade sur cata! (par gros temps quand même). Mais cela passe rapidement grâce à l'excellent repos que l'on peut s’octroyer malgré une mer agitée, en effet pas besoin de se caler dans la bannette contre la gîte, on navigue à plat, ou presque... et la magie du cata c'est ça, c'est grand, c'est large et la stabilité de forme (par opposition à stabilité de poids) fait que cela accélère dès la première risée.


Comme on s'en doutait, les premiers temps de la transat sont assez "nord", puis nous allons obliquer vers l'Est, notre destination. Les premiers jours de mise en route s'effectuent tranquillement, les quarts s'installent d'eux-même, nous sommes 4 pour 24h cela fait 6h chacun, 3 heures la nuit, 3 heures le jour. Chacun trouve sa place à bord et exploite ce qu'il sait faire puis le partage des taches communes se fait simplement, de manière évidente comme si cela faisait des mois que nous vivions ensemble.



Fidèle à mon habitude, j'exploite à fond les créneaux "pêche" et "cuisine"... Ce doit être dès le 2ème jour que la ligne tribord nous ramène du poisson, puis cela deviendra un rituel. En effet, nous ramènerons thons, bonites et dorades coryphène à une cadence telle qu'il a fallut relever les lignes à certains moment car nous avions assez à manger, malgré les portions pantagruéliques qui étaient préparées en cuisine 2 fois par jour. Car on a bien mangé, je vous le garantis, du mi-cuit de thon grillé sauce maitre d’hôtel, en passant par les carpaccios, les curry de bonite et autres saté de dorade ou tikka-massala ou tandoori ou tout simplement poisson cru...



Le vent est suffisamment soutenu pour nous faire tenir de bonnes moyennes au début, puis il nous boudera souvent, trop souvent ensuite. Ce sont dans ces moments là qu'il faut savoir apprécier "être" en mer et considérer cela comme une fin en soi car cela peut paraitre long, lent et ennuyeux. Nous ce n'était pas le cas, nous avons dévoré d'excellents polars, refait une visite dans le temps avec San Antonio, traversé l’Allemagne d'entre deux guerres avec Phillip Kerr, et avons gouté au suspens noir de Peter James... La littérature en mer, cela double les plaisirs et quand on a le temps on peut s'attaquer à de réel "pavé" et s'en délecter sans compter.



Notre route passait au beau milieu des Açores, nous le sentions venir depuis plusieurs jour avec la température qui baissait inexorablement. Nous nous sommes donc arrêtés à Horta pour un "touch-and-go" de 24h, faire le plein d'eau, de carburant et de légumes, on y a pris aussi une côte de bœuf pour changer du poisson, on a fait un bizou a nos amies de Saltimbanque, puis à Michel et Virginie sur la route du retour. 



Puis hop! Direction la vieille Europe et le Portugal. Nous embouquons le canal de Faro dans la Ria Formosa pile au lever du jour et c'est un régal de couleur qui nous est offert sur cette partie du Portugal que nous ne connaissions pas.


 
Puis tout s'enchaine assez vite, le bateau est mis au chantier, nous passons 1 journée à découvrir cette petite ville mimi comme tout, une bonne bouffe à terre tous ensemble et zou, nos prenons l'avion pour Paris, puis retour vers nos terres bretonnes... Nous resterons en métropole pour environ 4 mois, sauf moi qui retournera au Marin 15 jours en Aout pour l'expertise de Jingle et les premiers travaux. D'ici là, nous ferons notre maximum pour vous tenir au courant des évolutions ... 

A bientôt !

1 commentaire:

  1. Ben y avait longtemps qu'on avait pas assisté à un massacre de gentilles bestiollles... jolies photos en tous cas... mise à part celle de not druide dans son king size.....vive le club med....

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