vendredi 19 janvier 2018

40.000 Milles et même pas mal !

Nous sommes de retour en ce début d'année 2018 sur Jingle. Nous venons de passer 1 mois en Terres Bretonnes, "retour aux sources" vous allez me dire, sincèrement je ne sais pas de quoi est faite cette "source" mais elle fait augmenter le taux de gamma GT de manière inquiétante...

Nous sommes ravis car, même si nous n'avons pas (encore) eu le temps de voir tout le monde, nous avons pu faire le tour des popottes et voir parents, enfants et amis. Nous retournerons en pèlerinage en Terre du Milieu cet été pour finaliser nos visites...

Nous quittâmes Carnac sous la pluie et le vent, une tempête avait commencé à pointer son nez et ne nous à pas quitté jusqu'à la limite sud du pays Basque. Louvoyer en bateau cela n'est déjà pas très drôle mais alors en véhicule break sur autoroute, c'est épuisant, et toujours pas drôle...
Le lendemain nous étions sur Madrid et quelques heures de vol plus tard, de retour aux Canaries sur Lanzarote. Temps un peu couvert mais 20°, Jingle piaffait tout seul dans son box, on à raccordé les réseaux et tout est reparti !

Trajet Total depuis notre départ de St Valery soit en fait : 40.300 milles nautiques

Début d'année, moment idéal pour les nettoyages et les bilans ...

J'ai pris la partie "électronique", ça fait super sérieux, un brin mystérieux et quand je fais ça on me fout la paix :) ... Un truc super bien avec l'électronique, enfin deux même, c'est qu'elle à une super bonne mémoire et est très précise. Je me suis amusé... Non, pardon je recommence: je me suis donné pour mission d'établir un rassemblement de données géographiques constituant une base quantitative analytique.

En clair, j'ai rassemblé sur une même carte notre parcours depuis notre départ, il y a presque 8 ans ... C'est plus simple quand on le dit comme ça mais c'est moins mystérieux du coup ...

Ci-dessus, la carto "globale" qui rassemble nos péripéties aquatiques puis ci-après les trajets par années (on a dit analytique quand même)...
Vous remarquerez (peut-être) un "lissage" des trajectoires les rendant +/- rectilignes, c'est une simplification informatique pour alléger les fichiers (imaginez, le GPS fait un point toutes les 3 ou 4 minutes donc au bout de 8 ans, c'est lourd ...)

2010-2011 : 9304 milles nautiques
 Fin 2010, La Manche, Angleterre, Iles Scilly, Bretagne (Hivernage et fin de préparation) puis, 2011, îles Bretonnes des Glénan à Hoedic, puis Noirmoutier, Ile-d'Yeu, Ré, Oléron, Royan, Bordeaux, puis pays Basque, Cantabrie, Asturies, rias de Galice. Ensuite Portugal, Porto Santo, Madère, Maroc puis Canaries, les iles du Cap Vert et ... la Transat jusqu'à la Barbade...
Une soif de milles, de découverte et de palmiers nous motivait beaucoup à l'époque. Notre façon de voyager à évolué depuis mais nous étions jeunes ...


2012 : 5605 milles nautiques
 Cette année là sera particulière et forte en émotions, en effet, nous découvrirons avec ravissement ces tant attendues, rêvées et espérées Antilles. Nous n'aurons de cesse de monter et descendre le long de l'arc antillais, puis ce sera le changement de bateau. Au revoir Traou Mad, notre "boite à rêves", celui à qui on a donné sang et eau (et un peu de sous quand même) et qui nous à servi de tremplin vers l'aventure, nous avons pleuré en le quittant. Puis place à Jingle, plateforme à vivre sous le soleil, qui nous attendra sagement quand nous rentrerons en métropole en convoyant un Léopard 42.


2013 : 5899 milles nautiques
Premiers tours de chauffe sur notre nouvelle monture. Ravissement de tant d'espace à vivre que nous partagerons avec amis et famille, mais aussi premiers grains blancs, premiers ris tardifs et donc premières casses. Premiers vrais coups de tabac lors de dépressions à 50 nœuds mais aussi découverte des précieuses Iles Vierges, de l'authentique Porto Rico, puis le paradis des Bahamas... Et puis le rêve de gosse qui met les larmes aux yeux: les Etats Unis, la révélation choc de l'ensemble de notre voyage.
Nous monterons jusqu'à New York (un ennui moteur nous empêche de monter dans le Maine) et redescendre en traînant nos coques par le convivial New Jersey, le Delaware, la baie de Chesapeake, l’étonnant Maryland, la belle Virginie, les Carolines du Nord et du Sud, la mystique Georgie puis la Floride et le bout du monde avec son quotidien hors du temps: les Keys jusqu'à Key West. Puis direction Cuba.


2014 : 2218 milles nautiques
Cuba, ce mélange de deception et de ravissement. Non, ce qu'on nous dit ce n'est pas vrai, oui les gens sont pauvres, oui le pays est en ruine, oui il faut que le système change... Une révolution peut-être ? Pour le bien du peuple ce coup-ci ? D'autre part, découverte d'une gentillesse pure et authentique, un peu d’imbécillité administrative mais on n'en voit partout, mais aussi, une fois arrivés dans les îles du sud, le gros choc et encore un rêve de gosse réalisé : vivre comme des Robinsons sur des îles désertes. Pas un chat en vue pendant des mois, aller chasser son poisson dans une eau cristalline et le faire griller sur la plage avec le bois ramassé puis sieste du juste au soleil sur le sable blanc et chaud (un peu pourri a cause de la proximité d'Haïti) et enfin rafales de rhum avec les amis avant le dodo puis recommencer indéfiniment sans se soucier du temps qui passe ... Le Bonheur.

Un saut rapide pour déposer un chèque aux Iles Cayman puis les Iles de la Baie - Honduras - haut lieu de plaisirs simples, de bonheur authentique et de rencontres multiples. Ceux qui sont arrivés jusque là ont navigué et ont des choses à raconter, à partager.

La période cyclonique se fait pressante et nous irons nous mettre à l'abri dans la mecque secrète des voyageurs sillonnant dans cette partie des Caraïbes: le Rio Dulce. Ce fleuve serpentant dans les montagnes du Guatemala abrite en son cœur le Peuple de l'Eau. Belle découverte que ce lieu et folles rencontres inoubliables ...


2015 : 4423 milles nautiques
 Une saison complète à l'abri du Rio Dulce puis nous remontons les côtes coralliennes, requinesques et langoustiennes du Bélize, ses fonctionnaires corrompus. Ensuite le Mexique et sa rigueur administrative impressionnante mais simple puis traversée du golfe du Mexique, la dilettante Floride côte ouest, la chaleureuse Alabama, l’envoûtant Mississippi et la complexe et mystérieuse Louisiane... Décidément on adore.
On passe à deux doigts de la foudre au retour mais la redescente vers le Rio se fait agréablement ...


2016 : 8639 milles nautiques
 Nos moteurs sont à remplacer, les variables "budget" et "confiance" font pencher l'équation vers un retour en métropole. Ce n'est pas si loin :) (on se prendra quand même deux dépressions à 50 noeuds) et puis on en profitera pour remplacer deux ou trois trucs important... Gréement, hublots, trampoline... Ce sera au final un gros refit de plusieurs mois, en effet, le travail en temps masqué ne fonctionne que très mal quand il s'agit de son bateau et si on veut être sur tous les fronts, de toutes les batailles, cela prend du temps ... Puis l'hiver arrive, on se dit qu'on finira l'année prochaine et on part sous le soleil des Canaries ...

2017 : 4208 milles nautiques
 Une très belle (re-)découverte et nous sommes tombés sous le charme des Canaries. Toutes les îles ne seront pas abordées, mais nous savons maintenant ce que nous aimons, le beau et l'authentique...

Nous retenons Lanzarote, sa richesse culturelle, sa beauté graphique (et graphite), ses vignobles puis Las Palmas, seul intérêt de Gran Canaria mais qui vaut véritablement un arrêt prolongé, voire très prolongé, ses plages, ses restaurants, et surtout sa vie (réelle, pas son activité de resort touristique) en font un endroit tourbillonnant et charmant au final. Puis l’île de La Palma, dont le ciel est inscrit au patrimoine de l'Unesco (!),  haut lieu de randonnées, cette île aux multiples visages séduit par sa diversité et sa générosité.

Puis, route des écoliers pour rentrer en Bretagne, Madère que nous re-découvrons avec bonheur, une île nouvelle depuis notre dernière visite, prévoir son materiel de rando pour bien la connaitre et découvrir ses trésors invisibles. Puis les Açores, avec l'île de Sao Miguel, ses balades et son centre ville charmant et animé.

Puis Bretagne, travaux-bateau-travaux jusqu'en Novembre puis départ avant les grands froids. Descente gentille et tranquille vers l'archipel des Canaries à nouveau ou nous allons passer un an...


Conclusion : Nous avons parcourus une moyenne de 5400 milles nautiques par an ...
Vous savez quoi ? Rien ne sert de courir, il faut vivre intensément. Il est facile de faire de la distance quand on navigue au large 24/24 mais est-ce là le plaisir ? Certains disent que oui. Nous non. Nous affichons certes un compteur qui peut faire rêver le plaisancier et/ou le régatier mais est-ce là ce que l'on recherche véritablement ? Le bonheur ne se trouve t-il pas dans la découverte de paysages, de vies différentes, des autres, de soi ? Dans la découverte de situations rocambolesques mémorables ou de longues siestes sereines?
Ce bilan est révélateur, l'année la plus forte, la plus heureuse pour nous à sans doute été 2014, l'année ou nous avons le moins navigué.
Le kilométrage n'est pas donc nécessaire à notre bonheur, nous naviguons donc il avance en même temps que nous mais n'est pas obligatoire et ce n'est certainement pas un compteur de bonheur...









3 commentaires:

  1. Ulysse ne navigua pas autant hésitant peut etre entre le chant des sirenes et l appel de penelope
    Plus facile aussi sur une mer plate
    Jean paul

    RépondreSupprimer







  2. Que de chemin -et de chemins- parcourus depuis 2010. On ne se lasse vraiment pas de vous suivre via internet et de lire vos récits qu'on adore et qu'on attend chaque fois avec impatience ! Bons vents et à bientôt

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,
    des mois sans nouvelles... tout va bien ?

    Mario (ex-Wahoo)

    RépondreSupprimer

N'oubliez pas de signer votre commentaire, soit en inscrivant votre nom dans "Nom/URL" soit en choisissant "Anonyme" et en signant à la fin de votre commentaire.