jeudi 15 août 2013

Passage à l'Ouest ...

Nous quittons Annapolis sans hisser de toile car comme depuis un moment, il n'y a pas de vent ...
Peu importe la race du cheval, l'important est de voyager. Nos chevaux, 60 en l’occurrence, sont donc mis a contribution en vitesse de croisière lente (1500 à 1900 trs/mn). Il nous faut 2 jours pour rallier Chesapeake City, MD donc inutile de regarder les marées et les courants, nous les aurons alternativement contre et avec nous.
Nous franchirons notre deuxième pont, le Chesapeake Bay Bridge ( à ne pas confondre avec le Chesapeake Bridge à l'entrée de la baie et qui est un pont tunnel). La navigation,des plus calme, se fera sous pilote mais avec une veille permanente, en effet, les courants traversiers des rivières auxiliaires créent des remous type machine à laver ou un pilote ne peut que conserver le cap, ce qui n'est pas suffisant pour rester sur la route. De plus, les cargos commencent à se rapprocher car les berges de la baie se ressèrent. C'est plus joli mais on est un peu plus "serrés" pour se croiser.

Le soir on se trouvera un mouillage sauvage dans l'une des incalculables ramifications des affluents.

Le Chesapeake Bay Bridge, ne pas confondre avec le Chesapeake Bridge ou le Chesapeake City Bridge ....

Le lendemain, après quelques milles, nous serons obligés de suivre le chenal pour éviter les zones "shallow" (avec peu d'eau). Seules les barques de pêche peuvent dorénavant aller s'aventurer dans les zones aux faibles profondeurs. Nous continuons notre petit bonhomme de chemin tranquillement, la rivière est maintenant devenue de taille telle que nous voyons le paysage défiler de chaque coté. 3 à 4 noeuds de courants sont alternativement nos amis ou pas. Nous sommes en pleine nature, quelques maisons sont construites sur des terrains donnant sur la rivière mais assez clairsemées dans l'ensemble.

Paysage de notre mouillage sauvage dont nous ignorons le nom...

D'énormes convois poussés ou tractés nous croisent, des "sport-fishing boat" nous dépassent à grande vitesse mais à bonne distance. Plus loin la "circulation" devient réglementée, on s'approche du canal donc balises multi-information, bornes d'alignement nous facilitent la navigation. Un truc drôle, la priorité est, bien entendu, donnée aux navires commerciaux et donc tous les autres bateaux sont encouragés à passer le canal le plus vite possible, donc pas de limitation de vitesse... Ce qui fait la grande joie de ces "cigarettes", véritables bolides aquatiques propulsés par 2,3 ou 4 moteurs V8 ou V10 en échappement sec. 
L'heure de l'apéro ...
Nous arriverons en vue, de Chesapeake city en début d'après midi, nous sommes samedi et cet endroit charmant est le coin a visiter du week-end et le rassemblement de ces puissantes "cigarettes", du coup les choppers Harley Davidson et les vieilles Chevrolet de 67, Ford Mustang 1969, Ford T des années 50 converties en "Hot Rods" font pareils et s'offrent en spectacles aux amateurs de chromes et de flammes. Cette toute petite ville, possèdent tout de même ses propres pontons (gratuits pour 2 nuits), son dinghy dock et offre concerts de Rock'n'Folk et de Country Music (nous sommes à la latitude du Kansas). Nous nous faufilerons (autant qu'un cata de 13m puisse le faire) a travers cette activité pour rejoindre le fond de la petite baie réservée au mouillage, ici encore fort tirants d'eau à proscrire, nous passerons à 1m20 pour 1m20... La pioche croche rapidement en face des US Army Engineers Corps qui entretiennent le canal, puis nous irons découvrir l'architecture de cette petite ville pleine de charme. Le soir, nous serons au comptoir face au pont et au canal... et le lendemain sera consacré aux engins motorisés à la mécanique chromée, au pneus ultra-large et aux peintures travaillées. C'est l'Amérique.



Pour sortir de la baie de Chesapeake city, nous surveillons les courants car nous attaquons le canal en lui-même et il n'est pas stupide d'attendre le bon moment pour les avoir avec nous. 25 milles de voyage en train, c'est peu l'impression que cela donne, nous filons moins vite qu'un TGV certes mais affichons un 8 noeuds sans forcer et, installés sur des rails, nous laissons la paysage défiler.
Concentration intense ...
Les ponts se succèdent sans se
ressembler, l'eau est lisse et de toutes façons la navigation à la voile est interdite sur cette portion. Un Ketch typique américain nous doublera avec ces coques à clins et son cul canoë mais sinon seul un gros convoi nous croisera dans ce petit matin d'un dimanche embrumé. Nous atteindrons Delaware City, DE à la mi-journée et nous commencerons à descendre la Delaware River, nous espérons atteindre un point à mi-chemin avant le soir. Toujours pas de vent, nous glissons lentement sur un miroir...

Paysage typique vu des vitres du train ...

C'est là, que c'est arrivé...
Nous étions à l'intérieur, moi dans la coque bâbord quand une étrange odeur nous parvient aux narines. Je sort immédiatement pour apercevoir une fumée blanche importante sortir de l'échappement et puis le moteur cale avant que j'ai eu le temps de l’arrêter. On n'ouvrira le capot que pour constater la surchauffe du moteur, il fume, de l'huile s'échappe par des endroits normalement étanche dont le plan de joint de culasse. Mon diagnostic grossier nous fait savoir que le moteur ne redémarrera pas sans l'aide d"'un mécanicien qui lui aura ouvert les entrailles d'abord. Nous le laissons refroidir et nous dirigeons vers le mouillage prévu sur un seul moteur. Slalom entre les crab-pots (casiers a crabes) et les hauts fonds puis mouillage. 

Chesapeake city vu de notre mouillage...
Le lendemain, le vent s'est levé, pas beaucoup, 15 noeuds mais suffisamment pour montrer du doigt l'inutilité de n'avoir qu'un seul moteur sur un catamaran: on tourne en rond mais on avance pas droit. Envoi de génois rapidement histoire de contrer ce couple de rotation et nous pouvons imaginer quitter notre endroit. Nous tirons un bord ainsi jusqu'a l'autre rive du Delaware puis pour corser le tout un orage arrive au loin, les avis météo pleuvent à la VHF, nous retraversons une zone de crab-pot de l'autre coté du fleuve puis mouillons dans un mouchoir de poche. Nous resterons bloqué ainsi 2 jours en attendant que le vent de 25 noeuds se calme et nous permette de manœuvrer dans ce terrain de mines.... 

Base des US Army Engineers Corps. Il font un travail remarquable.
 Ce matin, pétole, une bonne pétole comme on aime bien quand on est handicapé... Le truc est que le bateau ne devient maniable qu'a partir de 2,5 noeuds, il faut donc avancer en tournant en rond car on a qu'un seul moteur puis quand on atteint la vitesse de maniabilité de 2/3 noeuds on peut légerement incliner sa trajectoire et aller ... en ligne droite ... Génial non ?

Nous prenons la direction de Cape May, le port de pêche sportive le plus important de la cote Est, qui heureusement possède un spécialiste Volvo ... donc on en saura plus au prochain numéro ...

La plus vieille maison de Chesapeake
 

Panorama de notre balcon ...

1 commentaire:

  1. Très belles photos panoramiques, je ne suis jamais allée a Chesapeake. Ca à l'air très mignon en tout cas avec ces anciennes maisons victoriennes.

    Laura

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