Antilles, pays des arc-en-ciel... |
Nous avons une vingtaine de miles à parcourir, nous attendons sagement l'arrêt des grains qui nous ont ponctués notre nuit. Cela nous offre, en revanche, de belles couleurs et de beaux arc-en-ciel. Puis zou, nous mettons le cap sur les Saintes... Nous quittons le mouillage en même temps qu'un Lagoon 420 et qu'un Océanis 400, les 22 nœuds qui nous cueillent au début du canal nous invitent à prendre un ris, la mer n'est pas trop formée, nous sommes à 50 degrés du vent et une vitesse moyenne de 8.5 nœuds s'affiche au speedo, le Lagoon prend 2 ris et reste sur place et l'Oceanis se battra vaillamment pour nous suivre mais dans des conditions de gîte "inconfortables". Il lâchera l'affaire en abattant (abattre: s'écarter du lit du vent) à mi-parcours. Les grains se succèdent, nous sortons donc nos petites vestes de pluie tropicales et découvrons et apprécions Jingle. Une leçon de prise: ne pas tarder à prendre un ris avec des grand-voile de 65m2, les efforts sont énormes et il faut du biceps si on tarde un tantinet à mettre la bonne toile.
Joli ciel contrasté à l'approche d'un grain |
Nous arriverons pour la première fois de jour aux Saintes, l'arrivée par le sud est toujours un peu préoccupante avec ses ilots déchiquetés, ses haut fonds et ses passes labyrinthiques, l'Anse Fideling est "occupée", les bouées de l'Ilet Cabrit toutes prises (10), nous nous dirigeons donc vers le pain de Sucre et mouillons par 18m de fond. L'eau est cristalline et nous appelle immédiatement... 2 superbes paquebots "5 mats" de croisière quitteront la baie sous nos yeux à l'heure de l'apéro, joli spectacle ...
Le Pain de Sucre est un mouillage un peu rouleur, nous apprécions encore ce matin les caractéristiques du catamaran à être peu sensible à ce type d’inconvénients.
A l'abri, plus de 20 nœuds de vent d'Est au moment de lever l'ancre nous annoncent que la journée sera sans doute ventée. De plus, les grains qui se succèdent vont venir perturber cette remontée vers la Guadeloupe qui doit se faire au près. Ce sera grand-voile à 2 ris et 2 tours dans le génois qui seront nécessaires pour étaler des vents jusqu'à presque 30 nœuds sous les grains. Devant nous un Lagoon 500, comme nous, tire courageusement ses bords pour remonter vers la "PP", bouée atterrissage et entrée du chenal. Encore une fois, inutile de mettre trop de toile, ça force mais n'accélère pas. En revanche, une fois réglées, les 13 tonnes du bateau allongent la foulée, la coque au vent se lève jusqu'au quillon... 9,7 nœuds au speedo, nous "dévorons" le Lagoon.
Les grains s'éloignent lorsque nous pénétrons dans le chenal, nous larguons tout ce que nous avions pris (le Capitaine est en mal de manœuvres avec ces mois de non-navigation) et glissons sur l'eau lisse de la rade de Pointe à Pitre, 16 nœuds de travers nous propulsent puissamment et nous pouvons découvrir et affiner quelques réglages qui compenseront l'état lamentable de notre garde-robe.
Ciel du soir aux Saintes à l'heure de l'apéro (photo prise des transats arrières) |
Nous arrivons à la marina du Bas du Fort, et je dois dire que je n'ai jamais été aussi bien reçu dans une marina française (les anglo-saxons savent ce qu'est un bateau, ils savent donc ce qu'ils font). Appel VHF, un marin en bateau et le responsable du ponton à terre nous attendent... Car, hummm, la place qui m'est attribuée est la dernière près des roches affleurantes, je dois y aller en marche arrière et m'amarrer sur pendille à l'avant (une première)... et bien, un catamaran de 13 tonnes, ça se manœuvre très bien. Il faut juste abandonner l'idée des réactions des monocoques et l'écartement des 2 moteurs (7m50 !) fait le reste... Ça parait simple, hein ? :)
Jingle sagement amarré à la marina... |