lundi 16 janvier 2017

Raid Furtif à Ténérife

Le charme des petits aéroports...
Nous allons laisser Jingle, seul comme un grand à la marina Rubicon, pendant une semaine. En effet, l'idée est d'accompagner nos parents sur leur escale retour : Tenerife !

Départ en avion pour un vol inter-îles (50mn), escale à Santa Cruz, l'actuelle capitale, un saut à La Laguna, l'ancienne capitale puis traversée de l'île pour Las Galletas, près de l'aéroport  puis retour en Ferry (15h avec escale à Gran Canaria).

Aux 15ème siècle, l'île de Tenerife était située de manière tellement idéale sur le chemin vers le nouveau monde que les Espagnols à la conquête de l'Amérique ne voulaient pas laisser cette terre plus longtemps aux mains des aborigènes. Après avoir déjà conquis les autres îles de l'archipel des Canaries, Alonso Fernández de Lugo débarqua en 1494 dans la Bahia de Añaza. Il y fit construire un fort qui lui servit de base lors de son combat contre les Guanches. C'est seulement au bout de deux ans qu'il parvint à soumettre les premiers habitants de l'île. En signe de victoire il fit ériger une croix en bois qui donna son nom à la cité: Santa Cruz.



Au 18ème siècle, elle fut l'objet d'une tentative de conquête par la marine anglaise commandée par Nelson qui y perdit son bras. Très profonde, la rade est assez spacieuse et peut contenir dix à douze vaisseaux de guerre.

En 1812 elle fut nommée capitale de Tenerife, remplaçant La Laguna. A cette époque, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, géographe français décrivait ainsi la ville :  « Sainte-Croix est le ramassis de la plus vile canaille ; la moitié de ses habitants, demi-nus ou vêtus de haillons, blessent les yeux par leur sale impudicité ; des filles perdues obstruent les rues, et des moines remplissent les cabarets et les mauvais lieux. » . Cela s'est amélioré aujourd'hui, les filles ne sont plus perdues ...

La marine traditionnelle internationale est toujours présente ...

Depuis 1982, Santa Cruz de Tenerife se partage avec Las Palmas de Gran Canaria le siège du gouvernement de la région autonome des Canaries. Les deux villes se relaient tous les quatre ans pour assurer cette fonction.


Architecture audacieuse pour l'auditorium à l'entrée de la ville et plus traditionnelle pour le centre ville...



Et encore plus ancienne, sur San Cristobal de La Laguna:



Une dernière balade dans les rues animées de Santa Cruz de Tenerife, qui est aussi le plus grand port d'Espagne et qui offre une vie citadine nocturne variée et dynamique.


Puis ce sera le retour vers Lanzarote, via Gran Canaria ...

Notre sentiment sur Tenerife est assez vif, certes nous venons de la belle et préservée Lanzarote qui donne l'impression de vivre au pays des Bisounours, mais tout de même! Tenerife est aujourd'hui défigurée par une anarchie de construction en béton défiant toutes les lois du bon sens et d'une absence sidérale d'un quelconque concept d'harmonie et/ou d'esthétique: c'est laid. Une fois passées les limites de Santa Cruz, le reste de l'île c'est entre bidon-ville et néo-soviético-n'importe-quoi  barbouillé de teintes pisseuses aux abords crasseux et dégueu ... Voui, c'est un peu fort comme description mais c'est hélas la réalité. Dans le sud de l'île, c'est malheureux à dire mais ce sont les constructions gérées "collectivement" par les système hôteliers et autres sociétés de locations de propriétés qui apportent une touche d'harmonie et de "propre" dans le cloaque de béton sans intérêt qu'on trouve partout ailleurs ...

Nous en avons été les premiers déçus, nous ne remettrons plus les pieds sur l'île excepté Santa Cruz.

Le départ ...

lundi 9 janvier 2017

Cactacées xérophytes expliquées aux néophytes...

C'est à Guatiza, dans le nord de Lanzarote que se trouve le "Jardin de Cactus", Cactées ou encore Cactacées ...
Je vous épargne une recherche dans le dictionnaire: le terme xérophyte définit aujourd'hui une plante vivant en milieu aride, capable de résister à de grands déficits d’eau.

Le jardin réunit plus de 1400 espèces de cactus du monde entier. Facilement reconnaissable depuis la route grâce à un gigantesque cactus métallique qui marque l'entrée, ce "cactarium" (et oui, on peu dire ça, ça fait savant) est aussi l'ultime ouvrage de César Manrique sur l'île.

On à profité de la proximité de la nature dans les sentiers pavés dans ce lieu calme construit en forme d'amphithéâtre pour se balader paisiblement et découvrir les nombreuses variétés de cactus, plantes quasi emblématiques de l'île.


Le respect pour l'environnement naturel est une des clés de l’œuvre architecturale de César Manrique, et se reflète dans ce jardin, entièrement intégré dans le paysage. Un moulin à vent en hauteur est un des meilleurs endroits pour une vue panoramique du jardin. La très jolie terrasse du petit restaurant nous accueillera pour déjeuner ...



- remerciements aux contributeurs photos&texte -

dimanche 8 janvier 2017

Pause café à St Bartolomé ...

l'ayuntamiento de San Bartolomé
San Bartolomé est une commune de la province de Las Palmas dans la communauté autonome des Îles Canaries en Espagne.

5200 habitants sont heureux de vivre dans ce charmant village paisible au cœur de l'île.
Une généreuse  et belle place centrale protégée du vent accueille la mairie (en photo) et l'église San Martin.

 En longeant les palmiers de la place, le petit café "la Plaza" propose de bons cortados parfaits pour une pause café ...

samedi 7 janvier 2017

Vins typiques des cépages volcaniques ...

Comment l'île de Lanzarote, si sèche, si aride, si "volcanique" produit-elle des vins blancs sec, moelleux et sucrés aussi délicieux et des vins rouges incomparables aussi typés, aussi corsés ?

Un volcan s'éteint, un verre de vin s'éveille ? Peut-être mais pas uniquement :

Plusieurs réponses:

1) - La première est la « géria », un trou conique creusé dans des couches naturelles de gravier et sables volcaniques de plusieurs mètres de profondeur, au centre duquel on plante une vigne. Chaque pied de vigne est planté à une profondeur suffisante, parfois plus de 10m, pour que les racines atteignent le sol arable qui recouvrait la région avant l'éruption de 1730. Une légère pente vers le pied de la vigne conduit les gouttes de rosée et le peu d'humidité nécessaire à sa croissance.

2) - La seconde sont les "zocos". Le sol où poussent les vignobles est recouvert d'une couche de lave séchée provenant de l'éruption du Timanfaya. Des milliers de petits murets semi-circulaire, les zocos, ont été patiemment érigés par les viticulteurs. Ils sont formés de roches volcaniques et entourent chaque cep de vigne planté en leur centre. Ils protègent la vigne du vent sec et chaud de la région puis retiennent l'humidité de la nuit jouant un rôle thermorégulateur.




3) - Le vin produit sur l'île est, à 75%,  du Malvasía Volcanica, l’un des plus anciens cépages au monde. Celui-ci se décline en plusieurs variétés du blanc sec au rouge en passant par un blanc moelleux et un rosé. Ce cépage, savamment assemblé avec du Syrah, du Merlot, du Moscatel,..., donne un vin qui depuis 1993 possède son appellation d'origine contrôlée.


La principale région viticole, la Géria, s'étend au centre de l'île de Lanzarote et au sud du parc national de Timanfaya sur une bonne quinzaine de kilomètres entre les villages de Mozaga et la vallée uvale d'Uga ;) .

Les rangées régulièrement construites des zocos, cavités circulaires teintées de vert, d'ocre et de noir forment un paysage unique au monde. La Geria en est tellement spectaculaire qu’elle concourt actuellement pour le prestigieux Prix du Paysage du Conseil de l’Europe et pourrait bientôt être inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.


Plusieurs bodegas situées le long de la route qui va donc d'Uga à Mozaga permettent la dégustation et l'achat des différents crus. Nous nous sommes sacrifiés - on ne recule devant rien - pour nous permettre, non seulement de goûter à quelques-uns de ces trésors gustatifs mais aussi et surtout (...) mieux connaitre cet aspect culturel de l'île non négligeable. Un musée du vin, le Museo del Vino El Grifo, dépeint les difficultés des producteurs face aux difficultés climatiques et à la géologie particulière de l'ile, puis à conservé les outils retraçant l'évolution technologique du process de vinification. En revanche, les récoltes sont toujours faites à la main.



Extraits des écrits de Jean-Paul, notre chroniqueur:

"Etape à la Bodega El Grifo (Le Griffon, né de l’accouplement réussi d’un aigle pour le bec et d’un lion et qui protège Bacchus en Italie et Dionysos en Grèce envers les ligues antialcooliques) avec un complet museo Veni, Vidi , Vini pour la dégustation finale . Elle est entourée d’un petit mais merveilleux jardin de cactus."


Les appellations les plus connues sont La Geria (pas la meilleure), El Grifo (excellents blancs), Stratus (Divin), Bermejo (Délicieux), La Grieta (Viellis sous la mer), Rubicon, Yaiza, etc ...





César Manrique, encore et toujours: c'est lui, qui à dessiné le logo de la bodega "El Grifo" ainsi que l'étiquette du vin blanc demi-doux, qui était son vin préféré...



- remerciements aux contributeurs photos&texte -

jeudi 5 janvier 2017

Ventre à table au centre de la Terre, ventre à terre au centre de la table ...

Le restaurant ...
La "Cueva de los Verdes" est un tunnel de lave qui à été sécurisé et éclairé que l'on peut aujourd'hui visiter sans matériel d'exploration spécifique.

Sa formation est le fruit de l'activité éruptive du volcan de "La Corona" qui remonte entre 3000 à 5000 ans. Cette éruption a formé un vaste tunnel volcanique de plus de 6 kilomètres de long, appelé parfois tunnel de l'Atlantide, qui relie le cône volcanique et l'océan.

Pour mener à bien l'aménagement et le déroulement de la visite souterraine de plus d'un kilomètre de cette grotte, il a été fait appel à l'artiste local Jesus Soto qui créa le parcours intérieur et l'éclairage. Le site fut inauguré en 1964. La température de la grotte est constante et proche de 19 °C.

Il est difficile de voir qu'il s'agit d'un reflet sur la surface d'un "lac" de quelques cm de profondeur...


Les "Jameos del Agua" situées en aval du tunnel sont, elles, des cavités souterraines se trouvant dans la commune de Haria et aménagées par Cesar Manrique.

En surface, une surprenante piscine blanche est entourée de palmiers. À l'extrémité ouest, une salle de concert d'une capacité de 600 places a été aménagée. L'acoustique y est naturellement excellente. Un restaurant au milieu des roches nous offre une carte séduisante, nous nous laisserons séduire.

Oasis improbable au cœur des roches noires ...

Extraits du récit de Jean-Paul, notre chroniqueur familial :

"11h,  arrêt rituel pour le café de midi à Guatiza avant de plonger dans le gouffre Cueva de Los Verdes , impressionnante enfilade de 7 km de tunnel (1km pour nous) , boyaux , diverticules , salles galactiques avec stalactites , propices à déclencher des douleurs articulaires ou sciatiques . La salle de concert résonne hélas de la voix d’une guide parlant l’anglais comme une vache espagnole. Et tout le monde se fait avoir au lac miroir : le gouffre n’a que quelques cm de profondeur.
14h Où manger ? Tentons Los Jameos del Agua. C’est pas loin mais la route taillée dans la lave empêche tout croisement. Tout le monde cherche l’entrée et plonge dans la cavité immense qui cache un immense resto style Manrique, sa première réalisation bluffante. Le service est à la hauteur des lieux fantastiques, un peu fantasque. Et c’est bon !"


Génie de l'éclairagiste, magie des lumières et reflets sur une flaque d'eau ...

Gouffre au centre de la terre... ou vit une espèce endémique de crabes aveugles...

- remerciements aux contributeurs photos&texte -

mardi 3 janvier 2017

Le Diable nous invite à table ...

Lanzarote est comme les autres îles des Canaries, une terre volcanique, mais il y a moins de 300 ans, en 1730, les éruptions ont duré 6 ans et ont changé le paysage du sud de l'île pour toujours. Des dizaines de cratères ont craché des rivières de lave et des roches incandescentes en faisant gronder la terre et terrorisant ses habitants.



Ces éruptions, qui ont créé le Parc National de "Timanfaya", ont été les plus longues et les plus importantes de l'histoire des Îles Canaries. Ce phénomène dramatique nous offre aujourd'hui un spectacle visuel impressionnant et vaste. La quasi-absence de végétation et de vie animale, la rugosité des formes et la variété des couleurs, comme les rouges, les ocres, les noirs intenses et les oranges, sous le ciel bleu azur nous transporte sur une autre planète. Cette pure beauté sauvage est inscrite comme réserve de la biosphère de l'UNESCO.



Dans de rares endroit du monde il est possibe de manger dans un restaurant construit autour d'un four-grill alimenté par la chaleur émise par un volcan. L'un d'eux est le restaurant El Diablo, situé sur l'îlot terrestre de Hilario, colline qui aura résisté à l'attaque des rivières de lave. Le four en question est un puit vertical ouvert dans la roche sur lequel on grille des viandes, des poissons et autres lapins...

Un autre des grands attraits de ce restaurant est son design signé Manrique. Grand défenseur de la nature, il a su profiter de ces décors infernaux pour embellir une île aujourd'hui protégée. Les fenêtres du restaurant offrent des vues sensationnelles sur les Montagnes de Feu.


 Au milieu de la salle de restaurant, une carcasse d'arbre calcinée, seul vestige de cette période de destruction totale de la vie, Manrique à voulu rendre hommage à cette résistance de la nature...


Baies vitrées panoramiques ...


- remerciements aux contributeurs photos&texte -