dimanche 26 avril 2015

Les Bayous, au pays de le Princesse et de la Grenouille ...

En Louisiane, un "bayou" qui signifie "serpent" ou "sinuosité" en indien est une étendue d'eau formée par les anciens bras et méandres du Mississippi. Les bayous s'étendent sur tout le sud de l'État de Louisiane, formant un réseau navigable de milliers de kilomètres de "boyaux".

Dans les bayous, un courant très lent, non perceptible, va vers la mer à marée basse et vers l'amont à marée haute. Ce lent mouvement perpétuel explique l'étrange absence de moustique.

Le bayou est un écosystème de zone humide, complexe et amphibie où domine l'eau douce, ce qui le différencie de la mangrove. La biodiversité y est riche. La végétation a développé des systèmes racinaires à l'air libre qui leur servent de "poumon", c'est aussi un véritable musée des pittoresques "mousses espagnoles" qui tombent des branches et donnent aux arbres un aspect lugubre et fantomatique...

Le bayou est un milieu où plusieurs espèces viennent se nourrir : les crevettes, les écrevisses, les lamantins, les dauphins, mais aussi les alligators, les sangliers et les raton laveurs. Des oiseaux vivent également autour des bayous, tels que l'aigrette, le héron, le pygargue à tête blanche, la buse à queue rousse et le carouge à épaulettes.

Nous avions envie de revivre les aventures de Bernard et Bianca dans le Bayou du Diable, ou "Dans la brume électrique" de Bertrand Tavernier donc ... rencontre avec le bayou, sa flore enchanteresse et sa faune ...

Ciel bleu ou couvert, flore verdoyante et eaux marrons, les teintes du bayou...

... ou guettent alligators ...

... mignons ratons laveurs ...

... alligators qui prennent le soleil ...

... dans ces multiples méandres infinis...

... ou vivent aussi les cochons !



mardi 21 avril 2015

Bâton-Rouge, le Capitole de la Capitale ...

Bâton-Rouge, 230 mille habitants, est la capitale de l'Etat de Louisiane. Ce sera une de nos escale lors de notre balade "dans les terres".

En 1699, les explorateurs français découvrent le secteur. Les écrits de d'Iberville identifient le secteur par le nom indien « Istrouma » ou « bâton rouge ». D'Iberville décrit de grands poteaux rouges érigés par les Amérindiens avec des têtes de poissons et d'ours offertes en sacrifice.

En 1718, les Français construisent un fort près de l'actuelle Bâton-Rouge afin de protéger les voyageurs.

En 1763, le secteur devient possession britannique par le traité de Paris.

En 1779, les Espagnols battent les Britanniques et s'emparent de Bâton-Rouge.

En 1810, les colons se révoltent contre les Espagnols et forment la République de la Floride Occidentale.

Vers 1810, on estime que 1 000 personnes vivent à proximité de Bâton-Rouge, qui est un port alternatif à La Nouvelle-Orléans, bien situé sur le Mississippi et plusieurs chenaux à travers la Louisiane, même s'il est situé à 230 km des côtes.

En 1849, Bâton-Rouge devient la capitale de l'État de Louisiane.

Huey Long
Ce qu'il y a d’intéressant à la lecture de ce wiki-résumé, c'est d'imaginer que 1000 personnes à l'époque, se sont révoltées contre l'Espagne et ont formé une république, la République de la Floride Occidentale. Allez essayer aujourd'hui d'expliquer aux descendants de ces gens qui se sont battus ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, que c'est pas beau d'avoir le droit de posséder une arme et que leur drapeau n'est pas beau... Personnellement je n'essaye pas.

Après la découverte des crevettes en gumbo, des ragoûts d'andouille et d'écrevisse, des tartes aux noix de pécan, c'est au tour du trio huitres/alligator/poisson-chat frits et des Hush Puppies, ces boulettes de pain de maïs frites...

Le Capitole, au coucher du soleil...


En sa qualité de capitale, Bâton-Rouge abrite le Capitole de l'État de Louisiane où siège la Législature de l'État, composée de la Chambre des représentants et du Sénat, ainsi que les bureaux du gouverneur de Louisiane et des autres institutions de l'exécutif.

Ce gratte-ciel  haut de 137 mètres avec 34 étages est le plus grand capitole des États-Unis, le plus grand immeuble de Bâton-Rouge et le septième plus grand immeuble de Louisiane. Il fut construit en 1932 dans un style Art déco à l'initiative de Huey Long.

Ce dernier, alors sénateur des États-Unis fut mortellement blessé par balle dans le Capitole (les trous faits par les balles de l'assassin sont toujours visibles sur le mur). Il mourut deux jours plus tard et fut enterré dans les jardins du Capitole.




Le long du Mississippi ...

On ne peut pas dire "Louisiane" sans dire "plantations". Nous prenons donc place dans notre Chevrolet Suburban - le premier SUV au monde avec sa première génération sortie en 1934 - et partons à la recherche du passé. Les 6 litres de cylindrée ronronnent doucement sur les jolies petites routes de "l'arrière pays" ou s'alternent curieusement industries pétrolifères, plantations de cotons, petites villes et nature pleine de vie.

"Habitation" typique de Louisiane.

Nous longeons le Mississippi qui, parce-qu'il à été de tout temps le moyens de transport évidemment le plus pratique, abrite le long de ses berges la majeure partie des activités économiques de la Louisiane. Le traitement du pétrole nous intéressant que moyennement c'est dans les plantations que nous irons nous plonger dans le siècle dernier et son histoire. Les français ayant été très présent à cette époque, ce sont donc eux qui généralement ont érigé les premières constructions et ont créé de toute pièce ce style colonial teinté de France et de "moyens du bord" en fonction des matériaux, des livraisons de matériels et de fourniture et des moyens financiers des propriétaires. En effet, certains arrivaient "aux Amériques" avec déjà un petit pactole en poche pour s'établir et d'autres y venaient pour y faire fortune à partir de rien.

Les "habitations" se succédaient le long des berges sur des terrains rectangulaires et tout en longueur, la surface servait aux cultures et la partie le long du fleuve servait de quai de transport pour les bateaux cargo ou passagers. Très bien conservées pour la plupart, ces plantations retracent fidèlement leur histoire, c'est donc sur-place que nous aurons les meilleures info sur l'ambiance de ces temps anciens ...


Intérieur très cosy ...
Bureau personnel ...


La salle à manger ...

Les propriétés faisaient face au Mississippi pour bénéficier de sa brise rafraîchissante ...

jeudi 16 avril 2015

Big Easy, big mais déguisée ...

La Nouvelle-Orléans (New Orleans en anglais) est la plus grande ville de l'État de Louisiane. Comptant 350 mille habitants et 1 millions 200 mille dans son agglomération, la ville est située sur les bords du Mississippi et sur les rives sud du lac Pontchartrain.

Fondée en 1718 par des colons français, son nom est choisi en l'honneur du régent Philippe, duc d'Orléans. Nommée capitale de la Louisiane en 1722, elle est construite ex nihilo selon un plan en damier symétrique. Elle devient peu à peu un centre commercial, exportant vers l'Europe des peaux et fourrures produites par les Amérindiens ainsi que des produits de plantations, indigotier, tabac, coton...

Héritage espagnol
Cédée à l'Empire espagnol puis reprise par la France, la ville est définitivement vendue aux États-Unis, avec la Louisiane, par Napoléon Bonaparte en 1803. En 1880, elle perd son statut de capitale d'État au profit de Bâton-Rouge.

La Nouvelle-Orléans devient dès 1910 un lieu de bouillonnement artistique et musical. Foyer de la musique afro-américaine et berceau du Blues et du Jazz, elle voit émerger de nombreux artistes comme Louis Armstrong et Sidney Bechet – tous deux nés dans la ville – et laissera même son nom à un genre de jazz.

Sa vie culturelle riche et vibrante lui vaut à cette époque le surnom de Big Easy. Dans les faits, c'est ici que toute la Louisiane bobo venait pour boire, faire la fête, courir la gueuse et s'encanailler dans les bistrots musicaux.

Héritage français
La Nouvelle-Orléans est marquée par l'héritage colonial français, que l'on retrouve aussi bien dans la toponymie que dans l'architecture ou les traditions locales - le Mardi Gras est fêté tous les ans et le symbole de l'équipe de football, les Saints, est la Fleur de Lys.

 La Nouvelle-Orléans perdra 30 % de sa population après le passage de l'ouragan Katrina le 29 août 2005, qui entraîne d'importantes inondations et destructions de bâtiments.

En dehors de ces wiki-infos, aujourd'hui, ce que nous en avons vu est une ville toujours festive, qui vit autour (et uniquement autour) de ses activités musicales mais là ou nous nous attendions à écouter du Jazz dans les atmosphères feutrées des petits bistrots dans les rues du quartier français, nous nous sommes retrouvés avec un "Jazz Fest" situé dans un stade et qui ne joue plus trop de Jazz - les têtes d'affiche 2015 étaient Elton John, les Who et Lady Gaga. Dans les rues aux relents de beuveries successives, les touristes déambulent à la recherche du cocktail le moins cher dans des bistrots ultra-climatisés jouant une musique "tout-sauf-jazz" ... On rajoute le fait que Jingle soit installé dans une marina style béton pourrave hyper chère et aux équipements minimalistes ou inexistants et loin de tout et on comprendra que nous ne conservons pas un super souvenir de cette ville que nous avons trouvée surfaite et ne vivant que sur ses acquis seuls mais qui pourtant doit mériter une deuxième chance.


Quartier français aux influences espagnoles...

Bourbon Street ou Beuverie street suivant l'heure... 

Mélanges d'époques, mélanges d'architectures...

Maisons coloniales dans Magazine street

Centre ville, Canal street le soir ...



Comme à St Val, le caz ...

Le Riverwalk, un incontournable des bord du Mississippi ...

Sur le Riverwalk ...


mardi 14 avril 2015

Nouvelle garde-robe pour Jingle !

Notre nouveau profil asymptotique ...
Lorsque un navire remonte par rapport au vent, l'écoulement du vent le long de la voile crée une pression entre le côté au vent (intrados) et le côté sous le vent (extrados). On peut considérer une voile comme un système chargé de dévier une masse d'air.
 La voile reçoit une force proportionnelle à la masse de l'air dévié et à l'angle de déviation. L'angle de déviation maximum que l'on puisse obtenir est égal à l'angle d'incidence du vent par rapport à l'axe du bateau. L'angle effectif de la déviation dépend de la capacité de l'air à suivre le profil de la voile. Si le rayon de la courbe à suivre est trop court, la dépression sur l'extrados devient trop forte, et l'air décroche (a tendance à reprendre la direction du vent).
Idéalement, une voile a donc un profil courbe, l'avant du profil étant dans l'axe du vent, et l'arrière du profil dans l'axe du bateau. La distance entre le bord d'attaque et le bord de fuite doit être la plus courte possible, afin de limiter les frottements (la traînée), tout en étant suffisamment longue pour répartir la dépression. La dépression est d'autant plus forte que la direction forcée du flux d'air s'écarte de l'axe du vent. On peut donc se permettre un rayon de courbure plus élevé à l'avant du profil que vers l'arrière. Il en résulte un profil optimal asymptotique, où le creux se situe au premier tiers du profil...

Mal à la tête ? :)

Dessiné et fabriqué en France par notre Artisan Maître Voilier favori, le transport par avion
 aux US (pays sans taxe) étant inférieur à la TVA française, cela vaut encore le coup ;)



dimanche 12 avril 2015

Faut pas rigoler dans les Rigolets ...

Fort Myers, ciel bleu, palmiers, Floride ...
Nous quittons Fort Myers avec dans l'idée de remonter le long des côtes le plus au nord possible car
le régime de vent est d'Est la journée mais tourne Nord la nuit nous imposant des sauts de puce de 50 à 60 milles journaliers.

Il y a pire dans la vie que de longer la côte Est de la Floride, même avec une météo capricieuse, mais le chronomètre s'est déclenché avec l'annonce de l'arrivée de nos prochains matelots qui embarquerons à la Nouvelle-Orléans et il est toujours "tendu" de naviguer avec un compte à rebours en arrière pensée qui élime les notions de navigation en sécurité.
Nous découvrirons lors de notre remontée des escales comme Knight Island la déserte, la belle Anna-Maria Island puis nous emprunterons la passe de Clearwater, ville de science fiction, afin de rallier les canaux longeant la côte car le temps se dégrade et il devient difficile de trouver des abris pour la nuit. Nous passerons ainsi à Dunedin et ses belles villas de bord de mer, puis à Dutchman Keys qui sera notre dernière escale avant de retrouver le Golfe du Mexique pour une traversée de 180 milles vers Port Saint Joe.

Escale en Floride

Les conditions ne sont pas des plus favorables pour partir mais rien de réellement dangereux. Des grains un peu musclés viendront gâcher un peu notre sommeil sinon plutôt une navigation "à 3 ris" assez tranquille ou de multiples dauphins viendrons agrémenter le voyage quand de beaux Wahoo viendront agrémenter nos repas. Sandrine est devenue une spécialiste des Nuggets de Wahoo, j'en raffole ...

Architecture simple mais efficace: de l'air, de l'ombre, de l'eau ...

A la hauteur de Port Saint Joe, notre destination initiale, nous décidons de prolonger le plaisir de 100 milles supplémentaires et de rallier plutôt Pensacola. Une fois sur place, pour pénétrer dans la zone abritée, la passe d'accès aux multiples courants, aux nombreux hauts-fonds et autres bancs de sable non-répertoriés nous fait payer le salaire non de la peur mais de la patience. En effet, les courants sont forts et nous sommes dans une zone à seulement 2 marées par 24h et ... nous sommes, évidemment, dans les 12h de marée descendante et le reflux nous vole les quelques noeuds qui nous manque pour naviguer sereinement.

Départ de Anna Maria au petit matin

Pensacola, patrie des "Blue Angels", l'équivalent de notre "Patrouille de France" mais version américaine sur F18 - Hornet. Ces derniers, qui s’entraînent tous les jours nous offrirons un spectacle juste au dessus de nos têtes car nous sommes ancrés à la limite de la zone militaire.

Le lendemain, nous emprunterons les canaux intérieurs pour aller de baies en baies et pour mouiller le soir dans celle de Mobile. Nous aurons aussi passé la frontière entre la Floride et l'Alabama. Les paysages dans ces méandres aquatiques abrités sont superbes, parfois tranquilles et déserts, plein de verdure et de vie sauvages, les eaux sont poissonneuses, les airs sillonnés par les Balbuzards, les Hérons cendrés et des nuées de Pélicans, les fourrés et taillis nous révèlent renards et cochons sauvages et parfois de petites villes, intégralement tournées vers l'eau et ses activités, jalonnent ces multiples cours d'eau aux embarcations variées.

La baie de Mobile
Après Mobile, nous naviguerons dans le Mississippi Sound, une zone le long de la côte et protégée par un chapelet d'iles et d'ilots qui coupe les effets de la mer sans arrêter le vent. Le bonheur des voiliers, à conditions de faire attentions aux multiples bancs de sables (encore eux!)  qui se déplacent d'une année sur l'autre dans cette zone de navigation qui affiche deux mètres de fond seulement. D'énormes péniches et autres pousseurs utilisent le canal qui est creusé au milieu de cette zone de
Plateformes pétrolières: amers remarquables ...
hauts fonds, parfois un bateau ou une flotte de pêche. Nous devons par moment, nous aussi, utiliser ce canal tant la zone est de faible profondeur et partager cet espace avec ces monstres de plusieurs centaines de milliers de tonnes. Heureusement, l'ambiance est "américaine" et donc loin du coté "gros con" de nos pénichards français ou, pire, de nos marins pêcheurs bretons et le dialogue à la VHF est, non seulement existant, mais unanimement plus que cordial et l'organisation de qui passe devant et qui passe à gauche se fait sans heurts.

Cela fait un certain temps que nous naviguons dans les eaux boueuses du Mississippi mais là, nous arrivons aux pieds du lac Pontchartrain, en Louisiane. Nous mouillerons près de Rabbit Island, l'endroit est réputé pour avoir de la place pour plusieurs bateaux mais après avoir échoué 2 fois dans la vase, nous nous sommes tenus un peu à l'écart de cet abri, pas de chance les grains vont se succéder toute la nuit... Au matin, je dois monter dans le mat - vous avez vu la vidéo - pour "diminuer" notre mat d'un mètre en inversant l'antenne VHF, en effet, nous avons 5 ponts à passer dont 1 qui ne nous permet pas de passer avec notre tirant d'air actuel, donc ... démontage.


Le premier pont est un énorme pont de chemin de fer métallique tout en longueur avec une partie au milieu qui tourne sur elle-même. Les pont ne s'ouvrent que si on les appelle à la radio:
- "CSX Bridge ici le catamaran Jingle"
- " Catamaran Jingle ici CSX Bridge, comment ça va ce matin Capitaine ?"
- " Ça va plutôt bien et vous sir ? Vous êtes de quart pour tout le week-end ? (nous sommes un samedi)"
- "Oui, mais j'aime autant comme ça je peux aller pécher en semaine... "

et bla et bla ...
- "Heu ... j'arrive près de votre pont, je heu ... "
- "Ha oui, pardon, j'ouvre ! Bonne journée Capitaine ! ".
- "Bonne journée sir".

Haaa, cette courtoisie ...

Celui-là ne s'ouvre pas ... 
Par chance nous n'aurons pas de courant contraire lors de la remontée des Rigolets ( Prononcer Rigoliz ), cette "passe d'accès" est un véritable cours d'eau qui fait 18 milles de long. Puis, enfin, nous naviguons sur le lac (!)  qui n'a de lac que le nom car c'est un lac salé qui fait 4 fois le lac Léman et sa surface s'agite comme une mer intérieure lorsqu'il y a du vent. Nous avons moins de 20 milles à faire pour rejoindre la Nouvelle Orléans. On à hâte, on va y retrouver nos parents, on va nous y livrer notre nouveau jeu de voile et nous allons nous y reposer car mine de rien cela fait 3 semaines que nous naviguons et ... nous sommes fatigués :)

La Nouvelle Orléans