Arrivée dans la brume ... |
Le ciel se dégage pourtant en arrivant à notre dernière escale de Fuerteventura, Morro Jable (prononcer Morro Rablé) nous mouillons dans la petite baie devant le port car il n'y a pas de place à l'intérieur.
En effet, des travaux de rénovation ont limité le nombre d'emplacement et impossible de garer notre camion de 7m40 de large, même pour quelques nuits.
Le soir, peu de temps après le coucher du soleil, nous aurons à souffrir de plusieurs heures de vent catabatique dépassant les 40 nœuds. Quand on regarde bien la topologie des massifs montagneux situés immédiatement au dessus de la baie, on aperçoit de longs couloirs abrupts et vertigineux et on comprend aisément ces accélérations de vents lors du refroidissement des couches d'air supérieures.
Le lendemain matin, après une courte nuit, nous décidons de lever l'ancre. Le mouillage n'est pas serein et, de plus, une dépression (petite mais pile sur nous) pointe le bout de son nez. Pour couronner le tout, le vent qui descend des montagnes volcaniques au dessus est chargé d'une poussière, non seulement noire mais également abrasive...
Nos voisins de la première nuit ... |
Le vent est faible mais bien orienté pour traverser le passage de 60 milles entre les îles de Fuerteventura et Gran Canaria, donc ... Go !
Il est 8h30 quand nous prenons la route, 20 nœuds plein cul puis rafales à près de 30 nœuds pour passer la pointe déchiquetée de l'île, la Punta de la Cruz, la pointe de la Croix, elle porte bien son nom celle-là tiens ... Puis le vent se calmera et refusera même une fois éloignés des effets de proximité de la terre.
Une cinquantaine de milles seulement nous séparent de Las Palmas... La houle croisée inconfortable du début laissera place à un rythme de vague plus serein qui se compliquera à nouveau en approche du port.
Une brume englouti l'île au fur et à mesure de notre progression, espérons qu'on y voit clair en arrivant ... L'idée est d'aller trouver une place dans la baie réservée à cet effet, puis le lendemain aller voir à la marina pour trouver une place.
Quand on arrive dans ladite baie, personne ! Oups, c'est louche, c'est bien qu'il n'y ait personne car c'est facile d'y trouver une place mais c'est louche. On met l'annexe à l'eau et on aura confirmation de la loucheté du truc en arrivant au bureau, nous sommes hors période d'autorisation et c'est interdit de rester au mouillage pour la nuit...
- Vous avez de la place? "
- Non
- On peut rester là ou on est ?
- Non
- Bon... Qu'est-ce qu'on peut faire ?
... c'est là qu'il faut faire preuve de finesse entre amabilité et confiance, on est gentil mais on à envoyé un courrier deux semaines avant pour prévenir de notre arrivée, donc on va, tous ensemble, trouver une solution. Les deux (gros) soucis de cette marina, c'est qu'elle est immense et deux qu'il existe une organisation qui brille par son absence, ç'en est déroutant.
Donc, procédons par ordre (car il est tard): Où peut-on se mettre pour passer la nuit car la brume est maintenant épaisse, il fait nuit et le trafic des cargos est continu, donc on ne part pas... On se trouvera une place sur le ponton d'accueil, on bloque quasiment l'accès mais à cette heure-ci il n'y a plus beaucoup de trafic dans la marina.
Notre place "provisoire" ... |
Il faudra attendre le lendemain et la venue du chef de la désorganisation, pour avoir de meilleures nouvelles. Il nous trouvera une place provisoire au Club de la Vela Latina (là ou nous étions l'année dernière) puis nous "promet" une place dans la marina dès que cela se libère. Dans combien de temps ? On ne sait pas. On s'en fout, le but du jeu était de ne pas se retrouver à la porte, maintenant qu'on est à l'intérieur y'a plus qu'à s'accrocher...
Trois jours plus tard, on viendra nous voir pour nous dire qu'ils nous ont "trouvé" une place ... On est ravis. Au bureau, on confirme notre réservation de place en payant immédiatement pour... 3 mois !
Installés ! :) |