lundi 29 juillet 2013

Eaux lisses vers Annapolis ...

Annapolis, capitale de l'État du Maryland.

La ville abrite la prestigieuse Académie Navale d'Annapolis (en anglais United States Naval Academy) et le St John's College. Dans cet institut d'enseignement supérieur d'un genre particulier, l'apprentissage est libre, guidé mais non dirigé, basé sur des discussions avec des érudits et sur des recherches et lectures personnelles.

Aujourd'hui, Annapolis est célèbre pour son architecture géorgienne (elle regroupe le plus grand nombre d'édifices du 18ème siècle d'Amérique) et le nautisme, le salon nautique d'importance "américaine"se déroule annuellement en Octobre.

Coucher de soleil sur le Capitole d'Annapolis...

Son histoire commence vers 1650 où des dissidents de l'église exilés de la Virginie fondent une colonie sur la rive nord de la rivière Severn. Elle est nommée Annapolis en l'honneur de la princesse Anne ( plus tard reine d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande). La ville demeure jusqu'en 1800 un port négrier où sont débarqués les esclaves, vendus par la suite aux planteurs de tabac ou de coton du Sud.

Port de pêche prospère, Annapolis deviendra temporairement la capitale des États-Unis après la signature du traité de Paris en 1783. Mais, en dépit de sa candidature, la ville n'a pas conservé ce rôle de manière permanente. Au lieu de cela, il a été décidé de créer une capitale de toutes pièces: Washington, DC.

Une Goëlette affale sa voile d'avant devant nous à l'heure de l'apéro...

Nous quitterons notre havre de verdure en direction de cette ville, premier pas vers la civilisation avant Baltimore. Près de 50 milles serons effectués dans la journée, la baie est calme, le vent aussi, nous glisserons sur une eau lisse comme un miroir ...
Le soir, nous embouquerons le canal d'accès et arrivons dans une "petite" ville par rapport a ce que nous imaginions. En effet, pas de building, pas d'échangeurs bruyant et grouillant de voitures... Nous découvrons des bords de rivières bordées de maisons individuelles, des marinas à dimensions humaines. Seuls l'école navale aux superbes bâtiments et le trafic intense de voiliers et de bateau-taxi nous confirment que nous sommes bien arrivés. Ici, comme ailleurs aux États-Unis, on a le droit de mouiller partout ou cela ne gène personne. A Annapolis, toutes les rues se terminent sur l'eau, c'est devant l'une d'elles que nous immergerons notre ancre. Le soir approche, les lumières de la ville s'illuminent... Vivement demain que l'on aille arpenter les ruelles de cette jolie ville !

Vue de notre mouillage coté terre au petit matin...

dimanche 28 juillet 2013

Tiki Bar sur Patuxent River...

La rivière Patuxent ("Pawtuxunt" en Indien) est un affluent de la Baie de Chesapeake dans l'état du Maryland. Il y a 3 principales rivières, le Potomac passant par Washinton DC, le Patapsco passant par Baltimore et au milieu des deux, le Patuxent.

En face de l'endroit ou nous avons mouillé, une alcôve de verdure et d'eau...

Toujours le même piège, c'est censé n'être qu'une escale d'une nuit et puis... quand vient le soir, les ombres s'allongent puis estompent les formes, les lumières s'allument et rendent le paysage différent et nous charment. Le lendemain, pour des raisons de réalité (poubelles à déposer) nous nous promenons dans les rues calmes de l'île Salomon, haut lieu ostréicole, c'est dimanche alors belles voitures et motos sont de sortie et déambulent comme nous sous le soleil du Maryland.

Maison de briques et de bois... et de bateaux...
Puis nous irons explorer les innombrables bras de rivières bordés de maisons au charme desquelles nous sommes déjà sous l'emprise. Aucune ne se ressemblent, ni en taille, ni en couleur, ni en forme et pourtant elles sont toutes parfaitement intégrées dans les méandres qui serpentent en pleine nature. Le bois servant principalement à leur construction y fait beaucoup. Chacune à son ponton, plus ou moins élaboré suivant l'intérêt nautique de chacun, quand certains sont devenus simplement des terrasses aquatiques, d'autres sont le support d'un voilier pour le sport et d'un bateau moteur pour se déplacer et des canoës car nous sommes en pays d'origine indienne.


Les maisons du centre ville sont jolies aussi...





Puis le soir venu, la transhumance des promeneurs et des locaux s'effectue et tout le monde se rejoint au Tiki Bar pour l'apéro, ce bar de plage est à la fois simple, rustique et convivial, le secret des endroits ou on se sent bien immédiatement, du bois grossier, du sable par-terre et je ne parle pas des sculpturales silhouettes des serveuses ... Anecdote, nous sommes dans le Maryland, pays des plantations de tabac, donc dans les bars (heureusement de plein air) il est autoriser de fumer... le cigare ! Certains jeunes et moins jeunes ont donc leur "barreau de chaise" coincé entre les dents et en discutent comme d'un bon vin...






Nous en profiterons (aussi) pour adapter le bateau au système de gaz américain, en effet, ici personne pour nous échanger nos bouteilles françaises (bien entendu) et il nous a donc fallu basculer en "Propane" qui contrairement à ce que l'on pourrait penser n'en est pas. C'est, en effet, un mélange butane-propane  qui à sa propre pression, son propre détendeur et ... ses propres raccords (d’où l'adaptation à faire). Mais fouiner dans les rayons des "hardware" et discuter pour avoir la pièce rare qui manque à mon installation est un sport que je pratique depuis longtemps, aussi, comme nous dirions bilingues nous sommes dorénavant "bigaz"...

jeudi 25 juillet 2013

Halte sur la Potomac River ...

Le titre sonne comme un roman à l'eau de rose et il y a un peu de ça ... Nous avons remonté de quelques milles la rivière Potomac (de l'Indien "Patawomeke", l'endroit ou on fait du commerce) qui nous mènera à l'Automne jusqu’à Washington. Une simple étape initialement ... puis le bar est sympa et le petit resto propose de succulents crab-cake et la gentillesse de la serveuse n'a d'égal que son tour de taille, preuve que l'on y mange à sa faim et ça fait déjà 2 jours qu'on est là ...


Nous avons mouillé au milieu de l'affluent par 10 pieds d'eau, peu de courant, quelques bateau de pêche vont remonter leurs casiers et les locaux sortent le soir en voiliers traditionnels de sport... c'est tranquille ... et au beau milieu de cet écrin de nature... internet haut débit!

Au fait, vous a t-on dit que nous étions sur les traces du Captain John Smith ? ... Oui oui le petit copain de Pocahontas ...


mercredi 24 juillet 2013

Deltaville... Une tornade de calme ...


Deltaville ... Sans doute un des endroits les plus joli et agréable que l'on ai jamais vu jusqu'ici. Des méandres d'eaux calmes enserrent des propriétés joliment et patiemment entretenues. Cela sent l'eau de rivière et l'herbe fraichement coupée. Devant chaque maison se trouve un ponton, à son extrémité un ou deux bateaux attendent leur prochaine sortie. Le vent calmé par les frondaisons, rend la vie immobile et sereine. La chaleur rend la brise du soir la bienvenue et frise la surface de l'eau lisse subtilement perturbée par le mouvement des poissons.


Nous nous prendrons un banc de sable dans le canal d'accès, puis, rapidement désensablés (question d'habitude sans doute... :/ ), nous irons mouiller entre des voiliers traditionnels américains par 6 pieds de fond... Peu de place donc peu de chaine.

Des saveurs de Golfe du Morbihan ...

Nous irons découvrir Deltaville à pied, malheureusement nous serons vite confronté à la gentillesse locale qui, ayant l'habitude de voir / de vivre parmi / d'être des "boaters" s’arrêtent pour nous emmener à la poste, au petit supermarché du coin, ou a tout autre endroit ou on veut aller, quitte a faire un détour pour nous éviter de marcher sous le soleil et on en profite pour faire un brin de causette...
Déja, les bras vide, les voitures s’arrêtent rapidement mais alors quand nous sommes sortis du magasin avec une bouteille de gaz à la main ... je n'ai pas eu le temps de faire 10m !



Les voitures sont énormes, principalement des pick-up de marques américaines (Ford, GMC, Chevrolet...) les routes sont larges et pourtant tout le monde roule lentement. C'est interdit de faire autrement bien sur comme chez nous mais ici c'est respecté... par respect, non du flic car il n'y en a pas, mais par respect de la vie humaine et de la qualité de vie que cela implique. Pas besoin de passages "piéton" quand chacun se sent concerné.



Deltaville, nous avons même été voir le prix des maisons a vendre, pour vous dire comme on a aimé ce coin tranquille qui à, malheureusement, été, en partie, dévasté par une tornade en 2011. Plus aucune séquelle n'est cependant apparente car tout le monde s'est rapidement attelé à la reconstruction de l'ensemble des édifices privés et publics. Une ambiance aussi amicale, fraternelle ne nous a pas laissés indifférents... mais... nous continuons notre voyage pour le moment ...

dimanche 21 juillet 2013

Hampton, de la mer vers l'espace...

Hampton la guerrière ... enfin c'est l'impression qu'elle donne en arrivant dans son quartier avec la plus grande navale mondiale (100 vaisseaux dont 5 porte-avions, 5 sous-marins) et sa base aérienne, les deux en perpétuel entrainement, se révèle être une "petite ville" sympathique...

Nous sommes mouillés dans le centre ville (pour une fois qu'une ville américaine en a un!) et profitons de cette proximité pour nous promener souvent le long de ses artères et ruelles aux construction de briques rouges et de bois peint.
Ses nombreux bars aux ambiances sympas et chaleureuses nous aurons vite attrapés, nous sommes si
faibles, et le premier bar devant lequel nous nous sommes arrêtés annonçait sur une pancarte sur le trottoir " Alcohol! Because we've never seen a nice story beginning with somebody eating a salad". (Ici on vent de l'alcool, parce-que nous n'avons jamais vu de belles histoires commencer avec quelqu'un qui mange une salade!)... difficile de ne pas se faire de copains dans de tels endroits...

Sandrine découvre le pilotage...





Nous visiterons le Musée de l'Air et de l'Espace (Virginia Air and Space Center), Hampton abrite la base aérienne de Langley mais est aussi le berceau de la NASA (ex-NACA) et le "Langley Research Center" est toujours actif. Des avions partout, des vrais, on peut les toucher, on peut monter dedans et toucher aux boutons... le paradis des enfants que nous sommes. Des documentaires super bien faits, des simulateurs pour avion, vaisseaux spatiaux et autres engins lunaires aussi didactiques que sympathiques. Du début des ailes en papier jusqu'au aux projets interstellaires du futur, tout y est. Nous n'aurons pas assez du temps que nous avions prévu et nous y retournerons pour aller se faire une séance "I-Max" de cinéma en 3D. Sandrine nous à choisi "Air Racers": ces bolides aériens qui se font la course au ras du sol à des vitesses effrayantes... Les filles aiment la vitesse et le bruit des moteurs puissants...
Overdose d'avions...

Puis nous irons faire une croisière (...) . Ca peut paraître bête comme ça, mais si... nous sommes allés faire le tour de l'embouchure de la Hampton River, haut lieu de la construction navale et on peut aller voir les bateaux de l'US Navy de près...En fait nous avons acheté un ticket pour le musée de l'air et avec on a le droit a un tour en bateau, alors nous avons ainsi profité des explications historiques de notre guide.

Un de ces fameux "school bus" devant le Space Center
Nous avons visité aussi le Fort Calhoun en face du Fort Monroe, tenu en état par les Rangers qui nous font découvrir l'histoire de manière vivante. Architecture française, soit dit en passant.

Puis, l'envie de bouger nous fera feuilleter nos cartes marines...







Maison du centre-ville

2 des 5 Portes-avions, 6000 hommes d'équipage par bateau...

Nous ferons le plein de gas-oil avant de partir,  jolie marina...









jeudi 18 juillet 2013

Instants de vie à bord de JINGLE ...




Nord Bahamas – Hampton USA – 680 milles - 4 jours de navigation bien contrastés : 24h de pétole, 24h de baston, 24h au triple galop et 24h de temps de demoiselle...

JINGLE élu 4x4 de l'année ...

Nord Bahamas – Hampton USA – 680 milles - 4 jours de navigation bien contrastés : 24h de pétole, 24h de baston, 24h au triple galop et 24h de temps de demoiselle...

Nous quittons donc notre petit port bahaméen avec la tristesse de quitter cet archipel enchanteur mais nous savons que nous allons y revenir l'hiver prochain. Dernière navigation bahaméenne, comprenez slalom entre les bancs de sable et les têtes de corail non repérées, puis nous hissons la toile cap vers les Zétazunis ... Hélas, le peu de vent encourageant que nous avons au début s’essouffle rapidement et les 2 Volvo sont mis a contribution... un peu ... beaucoup ... Le lendemain matin, nous sommes toujours au moteur, overdose de moteur. Nous étions en manque d'énergie, ce n'est plus le cas, nous étions en manque d'eau, ce n'est plus le cas, overdose d'énergie et d'eau. A l'avant du bateau, nous avons même installé un brumisateur avec le jet d'eau contre le vent et nous jouons comme des gosses à se faire mouiller en sautant sur le trampoline... c'est bon d'être un enfant... Notre accumulateur de pression en profite pour nous déclarer une fuite dans un endroit inconfortablement placé mais qui sera jugulée à l'époxy.


Un lever de soleil ... Impossible de s'en lasser ...


 Le vent se lève... un peu... beaucoup. Des grains menaçant nous entourent et crachent leur mauvaise humeur en grondant... On les surveille en modifiant notre route de notre mieux. Changement de quart, le vent s'est bien levé, nous sommes sous 1er ris-foc4/5, je précise a Sandrine de bien surveiller un grain qui nous "chasse" et se rapproche. J'ai à peine le temps de m'allonger quand le tonnerre se fait entendre, mes yeux refusent de se fermer et mes oreilles restent aux aguets. Les éclairs se multiplient et quand j'entrouvre les rideaux pour jeter un œil, c'est apocalyptique. C'est une juxtaposition de toiles d'araignées électriques et je vois la foudre tomber un peu... beaucoup trop près du bateau. Je monte, on empanne et on file à 90° de l'axe du grain et de notre route par conséquent. Le grain de derrière semble se calmer et un autre se forme devant, re-empannage et prise de ris. Le vent s'est levé, la mer aussi. Le ciel n'est qu'un nébuleuse d'encre noire et anthracite, ou pourrait toucher les nuages, les embruns nous fouettent à l'horizontale, la mer devient un peu... beaucoup... très très grosse, 3ème ris-foc 1/5. Nous sommes évidemment passés en mode "combat" avec tenues appropriées, les cirés sentent un peu le moisi mais pas pour longtemps...

Après le coup de vent ...
La pluie frappe les visages et se mélange aux embruns salant ainsi et rinçant tour a tour les lèvres. Je remercie cette étincelle de lucidité que j'ai eu plusieurs jours avant qui m'a fait réinitialiser tout le système de pilotage automatique et de revoir tout le paramétrage... ça fonctionne, ne reste plus qu'a gérer les déferlantes afin de n'être ni trop de travers par rapport aux crêtes, ni trop en piqué lors de des longues et affolantes glissades entre 12 et 14 nœuds. On règle les voiles, on peaufine le réglage du pilote, ça tient bien mais il faut tout de même être présent et barrer pour être bien sur les vagues. Ces dernières deviendront réellement impressionnantes car le vent à dépassé les 40 nœuds établis, c'est un sentiment de vertige qui nous atteint parfois devant les montagnes d'eau qu'il faut escalader puis dévaler, nous estimons les creux à 6m (entre 5,5 et 7,5m on l'apprendra plus tard), les déferlantes passent pas dessus le bateau... C'est humide ...

On est ravis du comportement sécurisant de Jingle, en effet, dans ces conditions ou pourra même border un peu (... pas beaucoup) pour gagner en réactivité en sommet de vagues pour mieux passer. Nous conserverons approximativement notre route initiale, c'est une chance car c'est la houle avec ses déferlantes régulières qui commande. Dans ces conditions dantesques, il est bon d'être en hauturier avec de l'eau à courir car on peut abattre ou lofer sans crainte. Cela va durer 20 heures – c'est un Force 9 – On à des surfs a plus de 15 nœuds sous 3 ris.

Le temps va finir par se calmer un peu (... pas beaucoup) en se stabilisant dans les 30-35 nœuds. L'état de la mer passera de "grosse (7)" à "très forte (6)" suivant les critères météo puis "forte (5)". La mer restera "illisible" tant elle est démontée, c'est un véritable champs de mine sans cohésion, seule de régulières lames viendront donner un sens à ce terrain accidenté. Là encore, nous serons très satisfait du comportement de JINGLE qui, tel un 4x4 surpuissant (on est à 11 nœuds de moyenne) franchira ce type de mer avec agilité. Nous avalerons ainsi les milles des 24h suivantes au triple galop. Malgré cette ambiance "course au large" à bord, on commence à récupérer du manque de sommeil. Le gros du coup de vent étant passé, les esprits basculent du mode "franchissement" au mode "navigation" avec tout le plaisir de voir le bateau filer en laissant un sillage de dragster derrière lui malgré les coups de bélier des vagues contre les coques.

This is US-Navy Warship 95, please keep a safe distance ...

Puis le temps se calmera... un peu ... puis beaucoup... les ris seront largués les uns après les autres. Passant d'une extrême à l'autre, nous nous retrouvons en configuration "petit temps" avec toute la toile dehors et 10 nœuds de vent qui viennent heureusement se positionner au petit largue (60° du vent apparent) – c'est la seule chose vraie que les fichiers grib avaient prévu – et une houle résiduelle plein arrière bien rondouillarde qui nous berce gentiment. Puis le Gulf Steam se met de la partie (jusqu'ici de travers) et nous offre parfois 1 à 2 nœuds. Les lignes de pêches sont mises à l'eau et après 3 échecs (dont 2 de très belle taille), une Coryphène daignera partager notre repas du soir. C'est ainsi, en glissant littéralement sur un miroir que le vent tombera encore quant nous serons en vue des côtes américaine (Virginia Beach) le lendemain. Les 2 Volvo seront donc mis a contribution pour les dernières heures. Nous franchissons la ligne des 12 milles des eaux territoriales américaines, nous hissons donc le "Stars and Stripes" en pavillon de courtoisie (doublé du "Québec" pour la libre circulation)... Nous sommes aux États-Unis ...

Terre terre... Notre premier regard sur Virginia beach ...

Nous embouquons les chenaux d'entrée et croisons des vaisseaux de l'US-Navy qui sortent pour exercice quotidien. Ils nous préviennent à la VHF qu'ils sont en exercice et qu'il est préférable de conserver une distance de sécurité... pas de soucis, nous ne sommes pas de taille pour engager autre chose que des négociations de toutes façons ... Ça ne rigole pas, tout le monde est a son poste de combat, mais les marins nous saluent à notre passage. Les portes-avions, la chasse aérienne et les différents bâtiments de soutien seront de la partie et nous offrirons un spectacle que, enfants, nous avions toujours rêvé de voir. A noter que la base de Norfolk ou nous arrivons est "la plus grande base navale du monde" doublée d'une base aérienne à quelques milles de là. Nous poursuivons notre chemin dans le dédale balisé pour passer le pont-tunnel de Chesapeake bay, nous sommes accompagnés par de grands bancs de Raies Pastenague de belle taille. Les autorités se mettrons en contact avec nous pour les premières formalités, la gestion du trafic et nous souhaitent la bienvenue aux États-Unis. Les bouées de chenal se succèdent et nous font longer les portes-avions puis passer un autre pont-tunnel et nous amènent devant l'embouchure de la Hampton River que nous remontons tranquillement. 

Hampton, l’hôpital vu de la rivière ...

Hampton, la ville la plus ancienne des États-Unis, nous offre son architecture authentique aux façades lambrissées et de briques rouges. Nous remontons ainsi jusqu’à Hampton Downtown, le quartier centrale de la vieille ville, passons devant les marinas à 100$ la nuit et déposons gentiment notre ancre (gratuite) entre les très jolies construction de l'Université et du Marine Center. C'est calme, reposant, les hérons, les Bernaches (Oies) et les tortues l'ont compris. Nous téléphonons aux autorités pour nos formalités d'entrée sur le territoire, nous n'avons ainsi pas besoin de nous déplacer ce sont eux qui viennent (Border Protection - Field Operation). Anecdotique, l'officier censé venir à bord ne savait pas que nous étions ua mouillage et qu'il fallait monter avec moi dans le dinghy pour traverser la rivière et monter a bord de Jingle. Visiblement plus habitué à la terre ferme qu'aux embarcations pneumatiques instables, cela s'est terminé par des "Hooooo my Goodnesssssss" et des éclats de rires. Ambiance déja détendue en arrivant à bord puis nos visas américains permanents ont renforcés son sentiment de sécurité. Un coup d'oeil rapide a bord de pure formalité et la rédaction des documents à été rapide et conviviale. "Hooooo my Goodnesssssss" une fois de plus pour le retour de l'officier sur le quai et hop, nous sommes en règle. Facile, non ?



L'Optimist, mondialement connu, est américain ...
Nous passerons le lendemain a nettoyer le bateau, en effet, on ne franchi pas un Force 9 en oubliant de verrouiller un capot de pont sans représailles aux dégoulinures salines. Puis nous aurons un accueil charmant au Marine Center d'à coté avec le traditionnel :"D'ou venez vous- woaw d'aussi loin – c'est génial – vous restez aux US longtemps – woaw super, alors soyez les bienvenus aux Etat-Unis", cela reviendra comme une ritournelle dans les magasins, dans les musées, ... puis nous gouterons au "Soft shell crab" (crabe à carapace molle) propre à la baie de Chesapeake dans un de ces "dinners "sortis des années 60, avant de retourner sur notre bateau entouré des voiles des gamins du coin en Optimist...

Nous sentons déjà que nous allons adorer les États-Unis un peu, beaucoup, passionnément...



jeudi 11 juillet 2013

A la découverte de l'Amérique ...

Le titre fait un peu "Tintin"... Mais c'est un peu ce qui nous arrive...
Nous allons, en effet, naviguer les prochains jours en direction de l'embouchure de la Baie de Chesapeake.

Nous serons donc "out of connectivity", alors les parents, les amis ne nous en voulez pas si nous ne répondons pas à vos messages ...

Pas de soucis à se faire, la tempête tropicale "Chantal" qui nous menaçait ces derniers jours s'est résorbée. La météo est plutôt bonne (jusqu'ici), le moral est au top, les lignes de pêche sont prêtes et nous sommes suffisamment reposés pour attaquer nos quarts de nuits...

A bientôt ... (See you soon)...

lundi 8 juillet 2013

2 ris, foc 3/4

L'équipage féminin du bord en pleine action, en effet, il y a du vent entre 24 et 27 noeuds, nous sommes donc sous 2 ris et foc aux 3/4 et filons bon train au petit largue... Cela se passe entre New Providence Island et Great Abaco Island, une navigation de plus de 60 milles sur le même bord, le temps d'affiner les réglages pour noter une moyenne de 8.6 noeuds (sans surfs, nous sommes au près).
 
 

Notre mousse-Capitaine en second est en pleine concentration pour étudier le ... heu ... enfin le... heu.. je ne sais pas moi, on lui demandera... Elle est en pleine action en tout cas !

On aura battu notre record de prises avec quelques chose comme 3 barracudas et 2 thazards qui, faute à la vilaine ciguatera qui sévit encore par ici, seront rebalancés à l'eau (toujours vivants)...
 
Attention à ses mimines quand on décroche un Barracuda, ses assauts sont violents ...
 


Déplanifier la planification...

Faire sert à défaire... Enfin pas tout le temps sinon on n'avance à rien. Mais quand on ne sait pas trop par quel bout crocher dans quelque chose, et bien on commence par mettre un truc en place qui servira à être modifié. Notre dernière ébauche de planification vient donc d'être déplanifiée comme il se doit si l'on s'en réfère à la technique ci-dessus.


Deux faits majeurs en sont les raisons ...  heu ...majeures. Le premier est qu'on est restés trainer nos savates un peu sur Porto Rico et aux Bahamas, je tenterai bien d'échapper à notre responsabilité avec des: "Vous savez ce que c'est, de jolis paysages, des gens sympas, une bande de potes, quelques barbecues et poissons grillés et on a pas vu le temps passer..." . Il y a beaucoup de ça, il est vrai, mais ça ne nous dégage en rien en responsabilité. Nous sommes des touristes et en assumons les lourdes conséquences du fait que aimons nous promener sur cette belle planète le nez en l'air.
Le deuxième point est celui-là indépendant de notre volonté et de notre responsabilité (pour une fois):
 la saison cyclonique. Nous avons rencontré des voyageurs récemment qui ne s'en occupe qu'a moitié, ça les regarde, personnellement je m'en voudrais salement si je venais à me retrouver coincé dans un sale coin avec des vents de 70 nœuds et les 2 ancres en train de déraper sur du sable corallien tout ça pour être resté trainer à l'apéro plus que nécessaire... J'aime l'apéro mais j'aime encore plus mon bateau !
Face au danger potentiel, je ne vais pas imiter mon ami Randy, ancien routier américain, qui déclare quand on lui demande comment il fait pour dormir sereinement pendant 6h la nuit quand il navigue seul sans radar (!...): "This is not that I don't care, it's just that I don't want to worry!" (ce n'est pas que je m'en fout mais que je ne veux pas me faire de soucis) et donc on ne va pas remonter les côtes Américaines tranquillement comme prévu (planifié) précédemment mais tirer tout droit vers une zone "à l'abri" (statistiquement), soit au nord du Cap Hatteras pour découvrir un endroit dans lequel nous avions de toutes façon décider de passer beaucoup de temps: la Baie de Chesapeake (chaise à pic). Cet estuaire couvre plus de 165000 km2 (1/4 de la France) et est arrosé de plus de 150 rivières et fleuve, son bras principal faisant plus de 300km de long a lui seul... De quoi se promener en bateau ... Cet endroit, de plus, possède en ce qui nous concerne d'autres intérêts que de produire les fameux Crabes Bleus (on vous le confirmera) et d'offrir son accès via un pont-tunnel des plus grand au monde (28km), en effet, les noms de Annapolis, Washington, Baltimore et Philadelphie sonnent joliment à nos oreilles...

Rosie's Yacht Club and Marina, et le village de Grand Cay en arrière


Après avoir tirer quelques joli traits de sillages dans des eaux peu profondes, cette fois nous avons même laissé un petit "sillon" dans la passe nord du Bight d'Abacco qui calait 1.20m (pile comme nous !), nous sommes actuellement à Grand Cay Island, tout au nord des Bahamas. C' est dans ce joli petit port coincé entre 2 îles que nous allons tenter de faire un peu d'approvisionnement de frais et d'attendre une fenêtre météo favorable pour rallier Hampton, notre destination américaine. Les vents ne sont pas violents en ce moments et c'est bien l'ennui car nous avons du chemin à parcourir et il va falloir nous déshabituer aux 8 à 9 noeuds de vitesses de croisière que nous offraient les eaux protégées sous le vent des îles.

En attendant, on bricole, on nettoie, on classe de la musique, on lit, on fait de la confiture, etc...

On se trouve là ou est la petite croix orange...
On à rêver d'y venir, alors vous comprendrez qu'il est difficile d'en partir ...


dimanche 7 juillet 2013

Dix Mille Milles !



Non que nous soyons à la recherche d'un record car nous sommes loin derrière beaucoup de voyageurs hauturiers mais c'est avec autant de satisfaction que de surprise que nous venons de nous rendre compte que nous avons dépassé les 10.000 milles nautiques à naviguer ensemble...

En effet, notre "loch" précise 11.063 milles de découvertes. Découvertes au pluriel, car nous avons du découvrir notre premier bateau, puis un deuxième bateau, mais aussi et surtout "nous" découvrir. La découverte individuelle et du couple se fait irrémédiablement à bord d'un bateau, car se dire que l'on est un voyageur et que nous sommes fait l'un pour l'autre est mis a rude épreuve sur un bateau et la sentence est immédiate. En ce qui nous concerne, bien que notre rythme "social" de croisière ait bonne vitesse et bonne allure, n'allez pas croire que nous vivons en permanence dans un monde de Bisounours, ce serait mentir que d'omettre la présence de quelques réflexions bien senties dues aux tensions du fait de la fatigue, du stress, du manque de sommeil ou du caractère de cochon de certains membres d'équipage même dans les plus hautes fonctions (parait-il ...). Le tout est que "l'ensemble " reste globalement harmonieux.

Puis nous avons découvert la vie en mer, celle qu'on ne peut hélas pas connaitre avant d'essayer, celle qui consiste à vivre sur son bateau en navigation pendant des jours et des jours sans voir la terre ni avoir accès à son confort. Celle-ci consiste à se créer et se régler une vie propre, un rythme en harmonie avec les éléments et les impératifs de la navigation, la journée puis la nuit. Elle demande aussi de l'imagination, de la créativité et une bonne dose de richesse intérieure pour se suffire de si peu d'espace, même si le terrain de jeu est grand.

Nous avons découvert des gens aussi. "Les" gens du vaste monde de la plaisance, de ceux qui font des sauts de puce pendant quelques mois et repartent se faire une santé dans leur pays d'origine jusqu'à ceux qui vivent non-stop sur leur bateau, ceux aux budgets de ministre (même en retraite) et ceux "low budget". Puis il y a les "simples" qui se retrouvent le soir même de leur rencontre à bord de ton bateau et les "compliqués" qui mettent une semaine a dire bonjour... Pourrait-on dire qu'on retrouve finalement un peu la même segmentation que parmi les "terriens" ? Et bien, un peu oui, sauf (heureusement) dans les endroits les plus reculés, les endroits ou il faut investir de sa personne autant que de temps pour y accéder. De toutes façon, nous avons appris rapidement une chose essentielle, c'est de faire le tri. On préfère les gens sympas, tout simplement.

Puis, bien entendu nous avons découvert des endroits j'allais dire "merveilleux", oui mais pas "que" merveilleux. Il est de ces endroits ou le charme n'opère pas, soit parce que ce n'est pas le bon moment (de notre fait ou pas), soit qu'on s'attendait à "autre chose" et il faut donc se désaccoutumer à l'idée initiale puis revenir plus tard, soit que ce qui existe ne nous intéresse tout simplement pas. Certains endroits sont moches et ont un charme fou grâce à l'ambiance des gens qu'on y trouve et vice-versa. Personnellement, nous avons un avantage énorme car même seuls et dans un endroit moche, on arrive a se sentir bien, on met de la musique, on cuit un far et on sort un bon bouquin pour aller se caler dans une bannette et sentir les mouvements de l'eau et le plaisir nous submerge ...
Heureusement il y a aussi des endroits ou "tout est bon comme dans le cochon", et je crois que notre traversée pourtant rapide des Bahamas nous a remis les pendule à l'heure sur le sujet. En effet on y retrouve gentillesse et amabilité car nous sommes en dehors des "circuits touristiques à vacanciers" car bien que l'archipel des Bahamas soit connu mondialement, il compte plus de 700 îles et îlots disséminés sur environ 260 000 km² dont seule une vingtaine sont habitées il est donc facile de trouver "son" île déserte et merveilleuse !

Le bilan de ces 10.000 milles que nous venons d'écrire à l'encre turquoise est que nous sommes prêts pour les 10.000 suivant et les 10.000 d'après !

jeudi 4 juillet 2013

Shallow and narrow ...

Carangue et Vivaneau
"Shallow and narrow ...", c'est ainsi qu'un copain rencontré aux BVI m'avait présenté les Bahamas. Il avait raison, il n'y a pas beaucoup d'eau (enfin pas partout) et les dangers sont toujours (trop !) proches.

Aujourd'hui nous avons navigué entre Highbourne Cay et New Providence Island... c'est une grande "dalle" de sable et de corail, elle est plate (heureusement) et n'offre que peu d'eau pour une navigation de 60 miles (soit 8h), environ 3m50 en moyenne, parfois 5m, parfois, 1m80 ... de quoi faire frémir les grands tirants d'eau. En fait, même nous (avec nos 1m20), nous n'étions pas si fiers (comme depuis le début de nos nav aux Bahamas) car les vagues sont à prendre en considération dans le calcul de "combien il reste d'eau sous le bateau". De plus de nombreux zig-zag sont a effectuer entre les têtes de corail qui diminuent encore la hauteur d'eau et augmentent le stress... Mais... Ça passe !

Un bon point tout de même, on peut pêcher des poissons de roches qui vivent habituellement dans des hauteurs d'eau inacceptables pour les voiliers...

Et puis, on est sympa, on vous offre 37 secondes de navigation avec nous ...