lundi 14 avril 2014

Escale Caïman technique !


Les Caïman, TOM britannique est pavillon de courtoisie.
On ne va vous dire qu'on n'était pas bien dans notre petit bout de paradis... Mais, un matin, Jimi mon compagnon de chasse et de voyage, me fait part de l'éventualité de se faire pincer par les autorités 3 semaines après avoir fait notre sortie "légale" du territoire... il a raison, c'est chaud ! Nous commençons donc à regarder les fichiers météos et envisager notre départ pour les îles Caïmans ...

Une semaine après, un front froid se présente, nous décidons donc de profiter de ce flux de nord pour partir. Nous appareillons vers midi en imaginant une vitesse moyenne de 6 nœuds, ce qui nous fera arriver vers midi le lendemain...Un vent de 20 nœuds nous attend (entre 17 et 28 en réalité). Je ne sais pas ce qui m'a pris d'imaginer une si faible vitesse, car ce fut à plus de 8,5 nds de moyenne que nous avons "dévalé" les quelques 150 milles de traversée, avec des surfs à 10, 12, 14 nds et nous avons même enregistré un 16,5 nds ! ... Du coup, nous aborderons la pointe Nord-Ouest de l'île de nuit ! Nous contactons les autorités, comme il se doit, pour déclarer notre approche. Très courtois et très agréable, l'officier à l'accent difficilement identifiable (le subtil mélange Ecossais-Irlandais-Caraïbe: Cayman)  nous route vers Spotts Bay, une zone située au sud de l'ile, car les vents importants nous empêchent d'approcher les bouées d'attente de la côte Est.

Amarrage au corps-mort visiteur
Nous avons à contourner Sand-Cay, la pointe aux hauts fonds du sud-ouest, les vagues qui y déferlent sont turquoises et impressionnantes. Le jour est enfin levé quand nous arrivons à la bouée, en effet aux Caymans on ne mouille pas pour ne pas abîmer le corail et les bouées sont gratuites. L'annexe est mise à l'eau et nous partons à terre pour faire nos formalités. Les 2 officiers des Douanes et Immigration nous attendent patiemment dans la grosse berline break qui leur sert de bureau quand il fait mauvais temps, ils écoutent la radio et plaisante en se présentant... haaa, l'ambiance détendue des îles, c'est vraiment agréable... Bon, très vite on me demande quand même si j'ai des fusils de chasse sous-marine à bord car je dois les déposer et les reprendre à notre départ. En effet, ils protègent le super écosystème qui baigne dans une eau plus que limpide et qui leur sert de joyau et attire tous les plongeurs du monde, alors quand je répond que j'en ai trois, je m'attend au regard de mépris du gendarme face au tueur de petites bêtes mais au contraire, ils s’intéressent de très près à mes armes modifiées par mes soins et m'interroge sur mes prises et mes profondeurs de chasse... et on taille le bout de gras gentiment... Puis ce sera à notre tour de poser la question qui fâche: combien devons nous payer pour les taxes d'entrée? ... et là, avec un grand sourire on nous répond "les Iles Caïmans sont des îles sans taxes, soyez les bienvenus ..."

Comment ça on est tout petit ???
 Nous passerons la journée et la nuit dans le sud de l'île, puis nous reviendrons vers Georgetown, la capitale (et la seule ville) de cette île d’à peine 200km2 (pour 50.000 habitants). Quatre paquebots y sont déjà mouillés et déversent leurs milliers de touristes dans les boutiques hors-taxes du centre-ville . Nous prendrons à nouveau une bouée et partons, nous aussi, faire nos touristes en ville mais un tourisme bien particulier, nous partons en effet à la découverte du super-marché ! ... En effet, nos 5 mois cubains ont épuisés quasiment toutes nos réserves, cela fait des mois que nous n'avons plus de fruits ou de légumes, mais là, on attaque la zone dangereuse ou nous avons du aller taper du dentifrice chez nos copains du bateau d’à coté et nos coffres à provisions sonnent sinistrement creux ... C'est donc avec un certain vertige mêlé de respect que nous entrons dans le temple des fruits et légumes, de la lessive, du poivre en grain, du gel douche, du lait, du beurre, du liquide vaisselle et autre bizarrerie qui nous font défaut. Puis vient le temps du plaisir bête, on se prend du pain aux céréales, du camembert Président, des côtes de porc, de la salade, de la moutarde Maille, des fraises pour un repas "qui change" de la tourte à la langouste et du poisson grillé...


 Plusieurs aller-retour serons effectués et il en reste encore à faire pour un approvisionnement digne de ce nom. Puis parallèlement, nous partirons à la recherche de médecins et de dentiste afin de réparer et faire une maintenance "équipage" nécessaire. Ensuite ce sera le défilé des éternels fournisseurs d'équipements techniques pour les éternels joints-colle-vis-embouts-raccords et autres joyeusetés électroniques, puis la recherche d'une laverie afin de faire de "véritables" lessives terminera notre premier assaut de la vie civilisée.


A 5 heure tout les passagers sont a bord et partent le soir... nous pas !

 Cette semaine, entre nos rdv médicaux, nous allons partir à la recherche d'un chantier qui puisse sortir le bateau de l'eau. En effet, en dehors de la peinture antifouling, nous devons faire vérifier et sans doute profiter d'être en zone civilisée et hors-taxe pour changer, en prévention, les joints-soufflets des embases moteurs, nous sommes dans les temps mais une entrée d'eau dans une cale moteur serait désastreuse. Même chose pour le gréement, je me suis mis en relation avec Fred, l'expert que nous avions mandaté avant achat et qui connait bien le bateau, et qui confirme mon diagnostics d'usure. Un gréeur professionnel sévit sur Grand Cayman, nous allons donc arrêter de "pousser le bouchon" et remplacer si possible les éléments majeurs, soit galhaubans, étai et martingale de poutre avant.

Derrière cette pointe, une plage de près de 10 km de long ... de sable blanc...
Voila... une escale plus technique que touristique en prévisions pour les prochaines semaines. Il faut le faire et même si hier soir en rentrant d'une bouffe chez les copains, la pleine lune suffisait à éclairer le fond sous le bateau par plus de 15mètres (!) tant l'eau est claire et attirante, il nous faut résister et travailler à la maintenance pour continuer notre voyage dans de bonnes conditions de santé et de sécurité ...

4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Juste une jolie petite histoire.
    Merci de l'avoir partagée.
    Cordialement

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  2. Moins deux on retournait à Cuba avec des oranges !!!!!!!!!!!!!!!
    Bizzz

    Anick

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  3. C'est bon de revoir ce blog s'animer, de vous lire ....de vous voir !

    ... Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés ...!

    A plus tard pour des retrouvailles en plein eau ! J'ai (un peu) hâte de savoir où !!!
    En attendant, prenez soin de vous et de Jingle.
    Des bisous,
    <°>>>><

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  4. Toujours pareil mais on ne se lasse pas de l'eau turquoise. Avec le bateau sur cales, les vélos vont reprendre du service.
    A part Burger King il y a sûrement quelques restos sympas mais surtout faîtes soigner le bateau et également le capitaine et surtout le mousse.
    Bisous très forts
    Maryvonne

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