mardi 10 février 2015

Belize, un parfum de Caraïbe un peu cher ...

Une jolie petite matinée de navigation ensoleillée nous suffira pour rejoindre la ville de Placiencia, sur la côte. En effet, nous tenons à nous affranchir des obligations de déclarations. Nous pouvions le faire à Punta Gorda, plus au sud, mais les autorités locales ont la réputation de nes pas être des plus honnêtes. Une fois mouillés dans la baie bien protégée, nous accostons avec l'annexe sur le ponton de Brenda, une voluptueuse cuisinière qui prépare le meilleur Jerk Chicken de toute la Caraïbe. Puis nous traversons Placencia, ville décontractée, lente et cool comme on adore. Ici, le temps s'est arrêté et tout le monde semble jouir de cette bulle spacio-temporelle avec le sourire et la démarche de celui qui n'a jamais porté de chaussures, en effet ici pas de goudron, tout est en sable !
Nous prendrons une lancha, bateau en bois et qui sert de transport rapide, pour aller à Big Creek. Après nos 20 minutes a fond les manettes dans la mangrove, nous sautons dans un taxi qui nous emmènera voir Immigration-Douanes-Agriculture-Autorités du Port...dans le désordre. Chacun nous demandera de l'argent et encore de l'argent, des papiers, des photocopies de passeports, des listes d'équipage, les numéros des moteurs, etc... Nous sortirons de là allégés de près de 180 dollars et devons payer dorénavant de 5 à 10 dollars par personnes par jour sur les îles protégées ...
Cela nous laisse un sentiment étrange en terme de liberté, en effet, de se savoir sur son bateau ancré à l'abri derrière une petite île déserte au milieu de nulle part on apprécie différemment le temps qui s'écoule lentement quand on doit payer 40 dollars par jour... Hélas cette amertume ne nous quittera pas d'avantage quand nous aurons à quitter le pays car, là encore, on nous demandera 40 dollars à l'immigration et encore 50 dollars aux douanes pour avoir le droit de ... sortir du pays !

Et un coucher de soleil gratos !


Mon cher (trop cher) Bélize, la prochaine fois que je viendrai te voir, s'il y en a une, ce sera dans la clandestinité !
Je ne dépenserai plus mon argent à payer des fonctionnaires qui dorment (et ronflent - véridique-) dans leur bureaux mais chez Brenda ou dans les petits shacks de grillade de poissons sur la plage ! 


Passé cette étape, nous apprécierons tout de même le pays, ses eaux turquoises, ses requins, ses poissons, ses langoustes, ses dauphins, ses couchers de soleils (ils sont encore gratuits), ses îles désertes et presque désertes, son ambiance générale dé-con-trac-tée.  


Préparation du pain ...

Notre rythme de vie à 4 à bord, ce qui est une nouveauté pour nous, s'installe paisiblement à la cadence des réveils tardifs, des baignades, des rigolades, des apéros et des balades ...

Savoir apprécier les choses simples est un art ... simple ... 
Nous remonterons ainsi la pays du sud vers le nord en zigzaguant en fonction des zones coralliennes et de la météo. Cette dernière s'étant mise en tête de nous faire perdre la notre, en effet, nous avons eu beaucoup de "temps variable" avec des vents qui prenaient plaisir à tourner de 360° la nuit et ou le bateau se retrouvait la moitié du temps, voir plus, non protégé de la houle qui montait rapidement. Nous avons donc eu quelques "sales nuits" avec des réveils ou l'on a qu'une seule hâte c'est de quitter l'endroit ou l'on est. On s'est même vu naviguer plus confortablement qu'on était installé au mouillage, c'est pour dire.

L'invitation du lagon...
S'enchaîneront alors les îles de Wippari Cay, Rendez-Vous Cay avant de nous enfourner dans la paisible baie de Sapodilla. Véritable havre de paix, ce mouillage nous remettra en forme pour poursuivre notre chemin vers le nord.

St Georges Cay: Beaucoup de bateaux de pêche manœuvrent encore à la voile ...
Nous serpenterons entre Ragged Cay, Twin Cays dans des endroits aux sondes nous annonçant clairement que seuls les catamarans et les ketch américains à faible tirant d'eau peuvent être autorisés à franchir ces zones. En effet, comme aux Bahamas, nous avalons des milles dans 1m40 d'eau, parfois moins. Nous irons nous tanker dans le petit trou de végétation de ManOwar. Les barbecues et les soirées musiques s’enchaînent au rythme des milles parcourus...


Faire le singe est aussi un art ...

Habiter sur une île de la Caraïbe est le rêve de beaucoup, on se demande pourquoi ... 
Un petit saut de puce vers Tobacco Cay, près du récif. Là encore, l'ambiance est en dehors du temps et nous apprécions la petite bière fraîche en regardant le soleil disparaître à l'ouest...

Un bar-resto, un ponton, une plage, des palmiers ... What else ?
Une jolie bouffée d'air favorable nous propulsera tranquillement pour les 30 milles qui nous séparent de Robinson Cay ou nous mouillerons. Puis nous ignorerons Belize City qui est aussi peu sure que moche pour traverser les canaux des Drowned Cays. La cartographie est imprécise, le balisage inexistant et le sondeur chute, chute et chute encore, nous faisons plusieurs milles avec 1m20 au sondeur ... pour 1m20 de tirant d'eau ! Deux trainées de boues sablonneuses nous donc suivent parfois... Nous mouillerons ce soir là à St Georges Cay.


Cay Caulker la tranquille...
Encore une petite série de canaux (passage entre des îles rapprochées) avec des sondes de profondeur impensables puis nous déroulons le génois pour rejoindre Cay Caulker. Cette île est très developpée par rapport à ce que nous avons eu jusqu'ici : ils ont des magasins ! ... avec de la viande et de la bière, et nous manquons des deux.
En plus de cette opulence, l'île est vraiment agréable, tout est facile, la bière est fraîche, les petits restos sont nombreux, pas chers et bons... C'est la Caraïbe, celle qui ne doit pas disparaître, celle oubliée par nos Antilles françaises emmerdées par les législations hors de propos sur la création d'entreprise et les lois sanitaires, nos Antilles endormies et mal élevées par nos RMI, RSA et autres nourritures de parasites. Ici, pas de racisme résiduel, ni d'aides de l'état, c'est l'église de la débrouille, la loi de la plage, tout le monde est pieds nus et se salue d'un grand geste de la main: "salut mon frère", frère d'eau, frère de sable, frère de soleil, frère des îles et tout fonctionne plutôt pas mal ...


Belikin est un grand philosophe contemporain avec qui on a beaucoup discuté ...

De petits endroits peinards, sympas et colorés ne manquent pas...
Une dizaine de milles nous séparent de Ambergris Cay et de sa ville San Pedro ou nous irons faire nos formalités de sortie. Nous mouillons dans le lagon par 1m40 d'eau. D'énormes raies en bancs de 3 à 10 passent régulièrement sous le bateau, c'en est à un tel point que nous devons inspecter les alentours du bateau avant de plonger pour se rafraîchir. Je sais, on a des soucis terribles ...

San Pédro est une petite ville très agréable, touristique mais au rythme lent imposé par l'ambiance générale. Les voitures comme partout sur la cote du Belize sont des "golf-cart", de toutes la couleurs, de 2 à 6 places et donnent le tempo du trafic routier: lent et fun.

Pour quitter San Pedro, 2 options pour traverser la barrière de corail: redescendre de 20 milles ou prendre la passe de San Pedro. Tout le monde en parle de cette passe, plutôt des dangers qu'elle comporte. Réputée infranchissable par vent fort à modéré, les courants nous entraînent de plus vers les récifs acérés et à fleur d'eau et pour couronner le tout la passe n'est pas rectiligne imposant de manœuvrer au milieu. Nous avons le temps, je vais donc avec John inspecter celle-ci en dinghy pour se faire une opinion personnelle et faire des relevés GPS. La passe est effectivement traître, il ne vaut mieux pas y rentrer par mauvais temps sans être solidement motorisé, mais demain nous devons en sortir par beau temps, cela ne nous posera donc aucun problème.

Nous sommes prêt à quitter le pays... Direction: le Mexique !

Le seau de bière, une proposition que ni un anglais ni un breton ne sait refuser ...

1 commentaire:

  1. AHHHHH ! Vous voilà de retour sur ce blog....Magnifique reportage . Joli, ce Belize, mais d'après ce récit je comprends mieux pourquoi je n'ai jamais reçu de certificat d'enregistrement de l'administration locale après avoir déposé ( et payé ) une marque en 2005....!!!!! biz de Syb.

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