Nous arriverons à Great Inagua vers
4h00 du matin, le phare de Mathew Town nous ayant guidé jusqu’à lui les derniers 15 milles. Les feux par ici sont rares pour ne pas dire
inexistant. Il n'existe en fait que 3 phares sur les 500 milles
d'archipel des Bahamas et sans doute autant de marques, sinon aucun
balisage n'existe ni ne résiste ni à la météo ni aux glissement
de sol sous-marins.
Au petit jour, nous débarquerons faire
nos formalités d'entrée sur cette île tranquille ou ne vit que
très peu de monde malgré son assez grande taille. A peine avons
nous commencer à marcher le long de la route qui mène au bâtiment
des Douanes et Immigration qu'une voiture s’arrête pour nous y
emmener, les voyageurs sont rares par ici, c'est donc une
conversation animée que nous devrons interrompre une fois arrivés.
Rarissime encore, l'officier des
Douanes qui, tout en sourire, se comporte plus en hotesse d'accueil
touristique qu'en douanier en nous souhaitant la bienvenue aux
Bahamas et discutant avec nous comme le ferais un tenancier de Pub en
nous vantant la beauté de son île dont les 3/4 sont une réserve
naturelle. Cela ne lui à pas empêché de se rappeler que les taxes
sont de 300 $ (cruising permit inclus) mais nous avons eu tous les
tuyaux administratifs pour ne plus être embêtés nulle part
ailleurs dans l’archipel.
Seuls au monde ... |
Puis ce sera le tour de l'officier
d'Immigration de nous souhaiter la bienvenue et de nous donner les
bonnes
adresses pour boire un coup et manger tout en tamponnant nos
passeports. Il se proposera même spontanément de nous reconduire en
ville avec son véhicule de service en nous précisant sur le chemin
ou était la poste, le "general store", l'hopital, etc...
Ca, c'est de l'accueil chaleureux.
Nous sommes seuls au mouillage et il en
sera ainsi pendant un bon bout de temps...
Nous aurons 100 milles à faire pour
quitter cette île aux saveurs de bout du monde et aller nous perdre
dans les méandres turquoises du système composé de Crooked Island,
Acklins Island et Castle Island. Ici, personne... pas un chat. Nous
nous imaginions les Bahamas avec peu de monde mais pas à un tel
paradis, nous sommes le seul bateau et nous n'apercevrons pas âme
qui vive. Pas d'humain en tous cas car d'énormes raies glissent
lentement sous le bateau ainsi que de nombreuses tortues. Nous sommes
mouillés par 3m sur fond de sable dans la partie la plus profonde du
lagon, nous irons explorer les nombreux canaux sillonnant la mangove
en dinghy, c'est la vie sauvage, il n'y a personne, toute cette
verdure, tout ce turquoise, pour nous seuls. On vit nus sur le
bateau, l'eau est à 28°, un petit morceau de paradis.
Beau le jour, mais beau le soir aussi ... |
Un paradis proche de l'enfer si on s'en
réfère aux statistiques d'accident, en effet, l'archipel des Bahamas
est
le plus grand cimeterre de bateau recensé. On pourrait croire
qu'il y est facile de naviguer mais les plages blanches et les eaux
attirantes sont trompeuses. Il n'existe aucun balisage, les dangers
sont nombreux et multiples, tête de roches, hauts fonds, bancs de
sables mouvant et nous sommes obligés d'y passer pour approcher ces
îles paradisiaques par ailleurs. Ici, les locaux utilisent la
"Eyeball navigation" (navigation yeux grand-ouverts) et
naviguent à la couleur de l'eau. Hors de question de partir d'un
endroit ou d'y arriver sans avoir très précisément préparé sa
nav, avec moults waypoints au poste de barre car inutile de songer
descendre à la table à carte pendant les slaloms nécessaires aux
approches car ceux-ci se font de visu. Adieux les tirants d'eau de
plus d'1m80, de longues navigations parfois avec 70cm d'eau sous la
quille sont à envisager mais c'est la recette pour faire de la voile
dans une piscine turquoise! Les Bahamas, c'est cool, c'est beau et
tranquille mais les navigations c'est du sérieux si on veut en
profiter pleinement.
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