lundi 21 mars 2016

Des Aigles aux Salines ...

Deux heures du matin, le réveil sonne, tout le monde debout !
Les vents viennent de se calmer et aujourd'hui est une journée avec vents faibles, nous allons donc profiter au maximum de ces quelques heures calmes pour "tracer direct" puis suivre la côte lorsque les vents se lèveront à nouveau ce soir.



2h30, la voile est hissée, génois déroulé en grand, les 7 noeuds de vent dans le 50° nous aident mais la mer est hachée car nous avons un peu de courant avec nous et la houle résiduelle est énervante et inconfortable.

9h00, le vent est complètement tombé mais la houle de travers est toujours là, agaçante et rendant l'atmosphère désagréable. En effet, voile, gréement et cordage claquent, cognent, s'usent et s'abîment. On affale tout ! Moteur à 2000 tours, on en profite pour faire de l'eau douce.

Le vent jouera un peu avec nous entre 10h et 17h, puis décidera de se lever.

17h00, on hisse la grand voile.
17h30, on prend le ris n°1
18h30, on prend le ris n°2

22h00 Le vent monte encore, la mer grossit. Nous changeons de cap pour faire une route plus proche des côtes et bénificier ainsi des vents de terre qui calmeront les vents dominants.

0h00 l'ambiance se calme enfin, nous allons longer la baie et ainsi suivre une route à moins de 3 milles des côtes.

5h00, nous nous prenons un filet dans le safran et l'hélice babord. Le bateau hoquète et continue sa route mais il faudra être vigilent à l'arrivée au mouillage.

Le vent d'est montera avec l'arrivée du jour, mais nous faisons maintenant une route suffisament sud pour ne pas être pénalisé.

Bahia de Las Aguilas ...


Il est 11h00 quand nous sommes installés dans la Bahia de Las Aguilas (la Baie des Aigles) par 4m80 de fond de sable et de corail, la plage de sable blanc délimite l'horizon de l'eau turquoise. Un mouillage désertico-paradisiaque comme nous les affectionnons. Ici, rien, personne, pas de route, pas de construction, pas de touristes... seule une barque de pêcheurs viendra nous échanger 6 langoustes contre une demi-bouteille de rhum et 3 bières fraîches... Nous irons démêler le filet pris dans l'hélice, qui étrangement peut encore tourner, et le safran puis repos ...

Les fonds sont de mauvaise tenue, nous avons déroulés 55m de chaîne, mais les vents permanents nous font déraper lentement mais régulièrement. C'est une situation à laquelle nous sommes habitués, nous avons de l'eau à courir avec des fonds plats, donc pas d'inquiétude.

Cinq jours plus tard, nous préparons notre passage du Cap Beata par le canal Beata en faisant un saut de puce d'une vingtaine de milles pour aller mouiller sous le vent de l'île du même nom: Isla Beata. Nous partirons tôt, et aussitôt un vent soutenu nous accueille dès la sortie de l'abri de la baie des Aigles. Nous aurons donc à tirer quelques bord par 25-27 noeuds réels pour venir mouiller sur cette petite île jolie comme tout ou seules une vingtaine d'embarcations de pêcheurs viennent y faire leur saison de pêche. Un poste de Garde-Côte y est également présent, nous aurons droit à leur visite, puis un café et une bière fraîche reduiront les formalités à leur plus simple expression.

Sous le vent de Isla Beata ...

Deux jours plus tard, une "fenêtre météo" s'ouvre. En fait, avec les accélérations et de vent dues à la géographie et les différentes brises et courants, on ne peut être surs de rien quant aux prévisions que nous recevons par satellite. Donc, 6h30, nous partons avec des conditions "moyennes" sans gros coup de tabac prévu, c'est notre seule certitude. Autre certitude aussi, notre GPS-lecteur de carte du poste de barre vient de nous lâcher.

Nous tirons un long bord vers le nord pour ainsi franchir le canal de Beata sur l'autre bord mais d'une seule traite. Le canal n'est pas super large et peu profond, on ne veut pas y zigzaguer entre les hauts fonds. Le vent est déja fort mais la mer est calme, nous faisons un cap raisonnable. Nous avons prévu d'abattre un peu à la sortie du canal car l'état de la mer et le vent seront certainement ceux que l'on est censés rencontrés lors du passage d'un cap par vents contraires...

Le deuxième ris est pris, le troisième en position, le génois est roulé au "4ème" tour" façon trinquette, nous sommes donc sereins pour les rafales à plus de 30 noeuds et franchissons la mer désastreuse que nous rencontrons à la sortie du cap. Le but est de s'en éloigner en tirant un bord sud-est puis virer une fois les accélérations d'effet de cap épuisées. La houle est grosse et pleine face, mais nous filons 6 à 7 noeuds légèrement débridés. Tout va bien, mais nous nous félicitons de ne pas avoir de passagers dans cette ambiance de combat, le ciel est gris, la mer est grosse et le vent siffle furieusement dans les haubans...

Bonne nouvelle, le vent adonne de 60° ! Cela nous aide considérablement et nous permet de "couper" notre route initiale et de gagner du temps. Une heure plus tard, le vent refuse et revient dans sa configuration "prévue". Nous virons et notre cap coincide avec la route directe. Une houle croisée vient renforcer l'effet "machine à laver" de ce type de navigation, nos organismes sont heureusement amarinés...

Le vent se calmera vers 14h00, la mer redeviendra structurée. Nous larguons un ris. Un coin de ciel bleu est prometteur. Nous pêchons un barracuda de taille moyenne.

Les conditions continuerons ainsi à a se calmer, nous larguerons le ris restant pour conserver de la puissance dans cette mer qui est encore houleuse. Cette fois ce sera un thon que nous ramèneront à bord.

23h00, nous sommes en vue (nocturne) de Las Salinas (les Salines), notre destination. Le vent tombe complètement ( 5 noeuds), nous affalons tranquillement et préparons notre approche "à l'ancienne" sans cartographie au poste de barre.

23h30, quelques zig et zag plus tard, nous sommes rentrés dans la baie et sommes mouillés par 5m de fond. Demain nous verrons ce à quoi ressemble cet endroit ...

Il est déja tard quand nous allons à terre le lendemain. Nous interrogeons les gens de l'hotel proche, qui nous indiquent aimablement comment aller aux bureau de l'immigration. Un quart d'heure de bus plus tard, nous sommes dans l'algéco de l'officier d'immigration, les passeports sont tamponnés et nous voilà allégés de 80 dollars. Restent les "autorités maritimes" avec lesquels nous avons rdv à 14h. Ils arrivent à 3, un Garde-côte, un officier des services de sécurité (M-2), un officier des narcotiques. Un petit clapot se fait un plaisir de mouiller tout ce petit monde entassés dans le dinghy pour venir à bord de Jingle. Une fois à bord, remplissage de feuille de papier blanc que nous leur fournissons. Là encore, un café, un verre de rhum et 10 dollars de pourboire simplifieront les formalités... mais nous avons fait notre entrée officielle en République Dominicaine !

Bahia de las Salinas, la baie des Salines et l’hôtel duquel on vous écrit ...

9 commentaires:

  1. Comme ce turquoise et cette douce brise chaude font du bien en ce 22 mars ...
    Pensées et bises.
    <°>>>><

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  2. Heureusement les photos sont superbes. Je n'avais pas compris que vous vous entraîniez pour la pêche au bar à la pointe bretonne . Nous espérons une mer plus clémente et des bons vents d'ouest pour la suite du voyage. Bisous très forts. Maryvonne

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  3. Bon courage pour la remontée.
    Nous étions partis de Boca Chica et avion fait étape à l'Isla Saona, puis à Mona Island (très sympa mais entrée pas facile à travers la barrière de corail), devant La Parguera sur Porto Rico, puis Isla Caja de Muertos (près de Ponce), très sympa aussi, puis Culebra...

    Mario MARCAZZAN

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  4. On commençait à s'ennuyer sans nouvelles de la Jingle Company. Plein de bises de Syb.

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  5. Elle a de la gueule votre trace et sa capture d'écran... c'est vrai que ça donne envie..... la houle en moins... Joli compte rendu et j'espère à bientôt.... bisous mes breizh

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  6. Bon c'est bien gentil tout ça mais au 9 avril vs êtes ou ??????

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  7. Et au 14 ??
    Vous nous feriez la blagounette d'être déjà dans la transat ?!!
    Meuh non, sinon vous nous auriez dit de mettre des mots doux sur l'Iridium !!!
    ;-)
    Bisous
    <°>>>><

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  8. Pour mimi et pour les autres, aux dernières nouvelles ils sont tranquillement installés à Saint Martin ��

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  9. La dernière publication est bien sûr de maryvonne !

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