samedi 19 janvier 2013

Barbuda, plate comme une crêpe !

Découverte par Christophe Colomb en 1493, Barbuda est une île plate au beau milieu d'un grand plateau corallien dont le plus haut "sommet", tout de même appelé "the Highlands", culmine à 59 m ! Son littoral quasi vierge de toute construction est bordé de longues plages de sable blanc et de banc de coraux. Peu fréquentée et peu visible, il faut réserver son arrivée de jour et par bonne visibilité, nous arriverons par le Sud-Ouest et remonterons la côte jusqu'au fond de Low Bay, nous sommes seuls au mouillage face à une plage de 15km, c'est paisible, isolé et désert, l'atmosphère en est presque étrange.

Ambiance du soir, plus un bruit, plus de vent, plus personne...

Une seule route (12km) mène à la seule agglomération qui jouxte l'immense lagon et regroupe les 1500 habitants de l'île, on y trouve de rares magasins ou il y est difficile de trouver du thé mais dans lesquels on peut tout demander, renseignements, taxis, langouste, cigarettes, alcool... Rares aussi sont les endroits pour manger, et attention (!) car à 3 nous avons vidé le bar d'un des restaurants, en effet, il n'y avait que 2 bières... Mais malgré ce dénuement, règne sur cette île une atmosphère de bout du monde, un peu hors du temps. Le douanier nous reçoit chez lui, dans une pièce dédiée ou on ne peut pas s'y assoir tant le nombre de "dossiers à classer" encombre le sol, le canapé, la table et l'Officier d'immigration est aussi chez elle car son enfant est malade... Nous sommes loin, très loin, des complications administratives habituelles mais tout se passe bien avec un peu de patience.


Deux principales choses à découvrir sur Barbuda, son sanctuaire de Frégates Noires et son site de plongée au Sud de l’île. Pour cette fois, vu le temps qui nous est imparti ce sera balade dans le vaste lagon bordé de mangrove qui abritent une communauté de ces véritables acrobates du ciel: les Frégates. Nous nous offrons les services d'un "guide" qui nous emmènera au cœur de leur fief. Tous ceux qui naviguent dans les Caraïbes connaissent les Frégates et ont l'habitude d'en voir réaliser d'impressionnantes arabesques à proximité des falaises et dans les courants de vents les plus forts pour littéralement "chasser" le poisson qui n'a aucune chance face à ce champion de voltige et de plongeon à grande vitesse. Sur Barbuda, la Frégate est chez elle, tous les arbres de la mangrove abritent une ou deux colonies d'oiseaux qui viennent s'y reproduire et élever les petits. Les mâles sont reconnaissables car ils gonflent une "poche" rouge vif au niveau de la gorge pour indiquer qu'ils sont "disponibles" et attendent d'être choisi par une femelle qui sera séduite par l'organe masculin ainsi gonflé (...). Les petits sont, eux, reconnaissables par leur tête toute blanche et un coup de peigne ébouriffé comme au saut du lit. 

Les ailes à la découpe acérée et la queue de pie font que les Frégates sont reconnaissables.

Prochaine île: celle qui à héritée du prénom du frère de Christophe Colomb, Bartholoméo, Saint- Barthélémy (on peut dire Saint Barth', on est entre nous...)

lundi 14 janvier 2013

Stop à Deep Bay

Nous n'avons qu'une vingtaine de miles à parcourir pour rejoindre Deep Bay qui se trouve sous le vent d'Antigua, nous appareillons donc tranquillement et quittons Freeman Bay et le Fort Berkeley situé sur la rive opposée. Nous longeons la côte Sud en débordant Falmouth Harbour, puis Rendez-Vous Bay, puis nous arrondirons largement l'extrémité Ouest de l'île ou un très grand nombre de récifs affleurent la surface traitreusement. L'eau commence à devenir joliement turquoise de par sa faible profondeur et les fonds corraliens de sable blanc quand le moulinet se met à cliqueter, ce ne sera, hélas, qu'un Barracuda que nous ne pourrons pas manger pour cause de risque de Ciguatera. Un quart d'heure plus tard, un autre Barracuda mordra à la 2ème ligne et nous décidrons de relever les cannes à pêche dans cet environnement trop corraliens pour que les poissons soient comestibles. 


Nous tirerons un bord de près pour remonter sous le vent de l'île et dépasser les Five Islands (les 5 îles) dressées fièrement les pieds dans l'eau. Le but est de diminuer la navigation du lendemain aussi nous choisirons un mouillage suffisamment au Nord, Dickenson Bay est bien trop exposée à la grosse houle de Nord qui ne s'est pas encore complètement calmée, nous choisirons donc Deep Bay. Ce joli mouillage se trouve devant une large plage de sable déserte, le seul "hic" c'est qu'une épave se situe dans le goulet d'entrée et ses superstructures sont suffisamment dangereuses pour qu'un balisage fut envisagé, malheureusement celui-ci est "aléatoire" (dixit les Instructions Nautiques). C'est donc avec précaution qu'il faut rentrer mais une fois à l'intérieur, seule une onde de houle vient perturber parfois le clame des lieux. L'eau est turquoise mais le sable corallien en suspension la rend laiteuse, nous mouillons par 4 mètres de fond et nous ne voyons pas notre ancre même en y allant à la nage. Nous décidons de débarquer sur la plage pour aller visiter les ruines du Fort Barrington, situé sur Goat Hill (la colline aux chèvres, et il y a en a encore!) et qui domine la baie et nous offre une vue imprenable sur l'endroit. Demain, une petite navigation de 25 miles nous attend pour rejoindre Barbuda.

Mouillage face à la plage de sable fin et portrait de vos navigateurs préférés, qui ont bonne mine pour un hiver...

Pour ceux qui se faisait du soucis pour notre invité du bord:
Aquarelles - Sieste sur le trampoline - "En navigation" ...


samedi 12 janvier 2013

Land of sea and sun ...

Les poulies, fusibles sur un cata.
Départ de Deshaies à 8h du mat', on sait que cela va être sport: voilure à 2 ris, génois 3/4. Deux autres bateaux nous suivent quand on quitte l'anse, un Hallberg Rassy 40 et un cotre aux voiles endraillées, tout le monde à 2 ris et trinquette ou génois réduit. Nous filerons ainsi jusqu’à la moitié du parcours qui doit rallier Antigua. Nous sommes à 45° du vent et la mer est déjà grosse quand un grain s'approche, nous enroulons 2 tours de génois car nous sommes déjà à 30 nœuds de vent. On voit le vent monter soudainement, nous abattons donc en choquant les écoutes, mais un grand bruit nous fait lever les yeux, la bosse de ris N°2 à lâché (poulie cassée et bosse effiloché) c'est donc par plus de 40 nœuds que nous devons prendre le 3ème ris puis lofer et ainsi reprendre notre route. Nous terminerons ainsi faute de pouvoir larguer le 3ème ris après la succession de grains qui déferlera sur nous, nous nous ferons donc rattraper par le HR40 (des bretons de Vannes !). Nous louperons une daurade qui faisait des bonds spectaculaires pour se défaire de son hameçon.
English Harbour est en vue, nous passons les Colonnes d'Hercules et rentrons dans ce super abri, déja repéré autrefois par Nelson. Nous mouillons à Freeman's Bay par 2m40 de fond (!) à 40m de la plage. Dès le lendemain nous partirons à la découverte de cet endroit mignon comme tout, nous retrouvons l'agencement et la propreté des anglo-saxons. Nous longeons les quais ou sont amarrés de superbes yachts, un étalage de motorisations, d'inox polis, de mats vertigineux, de teck longuement huilés, de cordages lovés proprement, de passerelles privatives et d'équipages en uniforme... Nous sommes dans la zone du monde ou la crise ne se lit que dans les journaux... et encore, c'est à se demander !

Le pays de la mer et du soleil...
Nous ferons notre "entrée" aux bureaux des customs-immigration-port-authorities et paierons 48US$ pour rester 4 jours mouillés dans la baie, cruising permit inclus et valable pour Barbuda, notre prochaine île-escale. Nous ferons un stop dans une des criques abritées au nord avant de parcourir les 25 miles nous séparant de Barbuda. Mais dans l'immédiat nous avons un léger problème technique, la bosse de ris quand elle à lâché à eu un effet "élastique" et est rentrée dans la bôme, nous devons donc y refaire passer un messager qui servira à repasser le cordage. Vu le parcours que le messager doit effectuer avec les poulies et les différents bloqueurs nous ne pouvons pas nous "contenter" de mâter la bôme et de faire glisser un plomb le long de l'espar. Nous démonterons donc la voile et les lattes complétement, puis le bag, les jacks, puis nous devrons déboulonner la bôme, y frapper la drisse, puis en ayant pris de soin de contrôler qu'elle ne se balade pas de droite a gauche, la monter le long du mat jusqu’à former un angle d'environ 45° pour que le petit plomb au bout d'un fil de pêche puisse dégringoler le long de l'intérieur (Tg45° = 1, soit pour une bôme de 7m une obligation de la monter à... 7m de haut)... Après plusieurs tentatives infructueuses, nous avons fait varier le nombre de plombs, la taille du fil et ... l'angle de la bôme. Hier soir nous étions encore en situation d'échec, mais ce matin, bien décidés à en découdre avec la trigonométrie récalcitrante et les coefficients de frottement entre plomb de pêche et aluminium anodisé de l'intérieur de la bôme, nous avons commencer par monter la bôme encore plus haut, puis notre membre d'équipage temporaire aux grandes oreilles à adopté la technique très précise et très étudiée du "secouage de la bôme comme un forcené" pour qu'enfin un léger tintement se fit entendre et nous avons vu nos plombs ressortir de l'autre coté de la bôme... Alléluia !
Ne nous restait plus qu'à remonter le tout puis nous sommes allés nous baigner autour du bateau avec les tortues et les bancs de poissons... Ce soir, un petit casse-croute au pub, le "Salty Bulldog" (celui au bout de la jetée ou on peut amarrer les annexes, comme on garerait notre voiture habituellement), puis demain on décolle... Le coup de tabac est passé, il fait super beau, les alizés sont faibles, 15/25 noeuds :) et nous allons longer la côte... Tout va bien !

Le Yacht club...




Vue de notre mouillage...






mercredi 9 janvier 2013

Déchiffrer les chiffres

25 nds, travers: de quoi inscrire des vitesses de référence
Que de chiffres, que de chiffres... On va les garder et ne vous donner que les principaux.
Nous sommes partis des Saintes au petit matin pour Deshaies au Nord de la Guadeloupe, en effet les vents, et la mer qui allait avec, rendait le mouillage inconfortable. De plus, le BMS (bulletin météo spécial) diffusé sur le 16 par le CROSSAG annonçait des évolutions plutôt musclées... Les conditions ne sont pas très bonnes pour prendre la mer mais si on reste ce sera pire... donc on dégage !
40 milles pour rejoindre Deshaies dont la moitié en canal (entre les îles et donc non protégé) et on a mis (on commence avec les chiffres) moins de 5 heures... soit une moyenne de 8,5 nœuds avec une mer que seuls ceux qui sont venus naviguer par ici avec des vents de plus de 30 nœuds connaissent. Vitesse de vent maxi enregistrée à 33 nœuds, vitesse de pointe 11,7 nœuds, houle et vent à 90°. Voilure à 2 ris, génois 2 tours... 

Le pire c'est que nous étions dans des conditions confortables pour Jingle, on a eu des embruns 2 fois sur le pont, même pas de quoi capeler un ciré... Encore « jeunes » aux manœuvres de ce nouveau bateau, nous en avons profiter pour multiplier les prises de ris et les diminutions de voiles d'avant. Vu les surfaces, faut pas jouer car le biceps, même s'il est nécessaire,  n'arrive pas à pallier les efforts engendrés par la centaine de mètres carrés de toile, surtout dans les rafales à plus de 30 nœuds...
Nous avons ralliés Deshaies, dernier mouillage avant Antigua... et nous y sommes bloqués depuis 3 jours avec une météo désastreuses, des vents de 40 nœuds et des vagues de 7m sont annoncées. Nous avons régulièrement 35 à 37 nœuds de vent au mouillage, nous faisons donc le gros dos en attendant l'accalmie prévue demain (vent 25 nœuds et creux de 3m...)

Balade autour de Marie-Galante et visite des distilleries locales... On est revenus avec un véritable chargement !

Recyclage et gestion des déchets aux Saintes et vue sur la baie avec les pélicans qui ont élus domiciles à proximité

Pour ceux qui s'inquiètent, notre passager se porte à merveille.
Ici, au bar (...) avant d'aller manger ...




mercredi 2 janvier 2013

Ne pas s'inquiéter...

Pour ceux qui s'inquiètent pour les pauvres navigateurs isolés et loin du monde, nous nous devons de rassurer tout le monde sur notre "réveillon"...
Nous avons récupéré notre ami le "Lapin" (Aïe-aïe-aïe) puis quitté la marina de Guadeloupe au petit matin et avons navigué parmi les grains et donc avec alternance de soleil et coup de vent. Nous mouillons à notre bien-aimée Anse Canot, 2 bateaux y sont déjà installés (c'est peu et tout est calme), puis baignade, puis petite douche chaude, on s'habille un peu (on est civilisés) et, très tôt (17h30,) on commence les festivités:

Ti-punch
Foie gras / Jurançon
Brouillade de truffe maison (30 grammes de truffe) / Gaillac Rosé
Indétronable "bizou" de minuit
Moelleux au chocolat maison, cœur de Pyrénéen
Shrubb Orange

Le lendemain (malgré un étonnant mal de tête), les premières langoustes viendrons agrémenter nos assiettes...

Donc, un seul conseil, ne vous inquiétez pas pour nous ... Demain, visite des distilleries de Marie-Galante puis route vers les Saintes...

On vous souhaite plein de cocotiers dans les jardins, plein d'eaux turquoises dans les baignoires et plein d'Alizés dans les boite à projets...

samedi 29 décembre 2012

Vent, vitesse et contrastes

Antilles, pays des arc-en-ciel...
 Nous quittons le tranquille (pour une fois) mouillage de Porthmouth ou nous n'avons, cette fois, pas dérapé... Certains navigateurs cyclo-atlantiques s'en rappellent... Il faut dire que nous avons un peu de pression quant à l'image des Capitaines de catamarans à redorer, en effet, ceux-ci sont généralement des "marins à la petite semaine" et sont sur des bateaux de location et ... il mouillent comme des sabots, il faut bien le dire. Je n'hésite donc pas à contrôler le bon "piochage" de la Delta de 25Kg et de ses 40 mètres de chaines couramment déroulés par une bonne marche arrière lente mais franche. (Sois rassurée Camille, tu peux mouiller derrière nous ;))

Nous avons une vingtaine de miles à parcourir, nous attendons sagement l'arrêt des grains qui nous ont ponctués notre nuit. Cela nous offre, en revanche, de belles couleurs et de beaux arc-en-ciel. Puis zou, nous mettons le cap sur les Saintes... Nous quittons le mouillage en même temps qu'un Lagoon 420 et qu'un Océanis 400, les 22 nœuds qui nous cueillent au début du canal nous invitent à prendre un ris, la mer n'est pas trop formée, nous sommes à 50 degrés du vent et une vitesse moyenne de 8.5 nœuds s'affiche au speedo, le Lagoon prend 2 ris et reste sur place et l'Oceanis se battra vaillamment pour nous suivre mais dans des conditions de gîte "inconfortables". Il lâchera l'affaire en abattant (abattre: s'écarter du lit du vent) à mi-parcours. Les grains se succèdent, nous sortons donc nos petites vestes de pluie tropicales et découvrons et apprécions Jingle. Une leçon de prise: ne pas tarder à prendre un ris avec des grand-voile de 65m2, les efforts sont énormes et il faut du biceps si on tarde un tantinet à mettre la bonne toile.

Joli ciel contrasté à l'approche d'un grain

Nous arriverons pour la première fois de jour aux Saintes, l'arrivée par le sud est toujours un peu préoccupante avec ses ilots déchiquetés, ses haut fonds et ses passes labyrinthiques, l'Anse Fideling est "occupée", les bouées de l'Ilet Cabrit toutes prises (10), nous nous dirigeons donc vers le pain de Sucre et mouillons par 18m de fond. L'eau est cristalline et nous appelle immédiatement... 2 superbes paquebots "5 mats" de croisière quitteront la baie sous nos yeux à l'heure de l'apéro, joli spectacle ...
Le Pain de Sucre est un mouillage un peu rouleur, nous apprécions encore ce matin les caractéristiques du catamaran à être peu sensible à ce type d’inconvénients.
A l'abri, plus de 20 nœuds de vent d'Est au moment de lever l'ancre nous annoncent que la journée sera sans doute ventée. De plus, les grains qui se succèdent vont venir perturber cette remontée vers la Guadeloupe qui doit se faire au près. Ce sera grand-voile à 2 ris et 2 tours dans le génois qui seront nécessaires pour étaler des vents jusqu'à presque 30 nœuds sous les grains. Devant nous un Lagoon 500, comme nous, tire courageusement ses bords pour remonter vers la "PP", bouée atterrissage et entrée du chenal. Encore une fois, inutile de mettre trop de toile, ça force mais n'accélère pas. En revanche, une fois réglées, les 13 tonnes du bateau allongent la foulée, la coque au vent se lève jusqu'au quillon... 9,7 nœuds au speedo, nous "dévorons" le Lagoon.
Les grains s'éloignent lorsque nous pénétrons dans le chenal, nous larguons tout ce que nous avions pris (le Capitaine est en mal de manœuvres avec ces mois de non-navigation) et glissons sur l'eau lisse de la rade de Pointe à Pitre, 16 nœuds de travers nous propulsent puissamment et nous pouvons découvrir et affiner quelques réglages qui compenseront l'état lamentable de notre garde-robe.

Ciel du soir aux Saintes à l'heure de l'apéro (photo prise des transats arrières)

Nous arrivons à la marina du Bas du Fort, et je dois dire que je n'ai jamais été aussi bien reçu dans une marina française (les anglo-saxons savent ce qu'est un bateau, ils savent donc ce qu'ils font). Appel VHF, un marin en bateau et le responsable du ponton à terre nous attendent... Car, hummm, la place qui m'est attribuée est la dernière près des roches affleurantes, je dois y aller en marche arrière et m'amarrer sur pendille à l'avant (une première)... et bien, un catamaran de 13 tonnes, ça se manœuvre très bien. Il faut juste abandonner l'idée des réactions des monocoques et l'écartement des 2 moteurs (7m50 !) fait le reste... Ça parait simple, hein ? :)

Jingle sagement amarré à la marina...


vendredi 28 décembre 2012

Jingle fait sa star ...

Nous avons croisé Fanny, l'aquarelliste déjà connue de nos services, à Sainte-Anne. Jingle, le tout-nouveau-sur-l'eau s'est prêté au jeu et à pris la pose comme une vraie star pour se faire croquer...

Profil bâbord

Profil tribord

mercredi 26 décembre 2012

C'est reparti !

En effet, c'est reparti comme avant !
Ce matin départ du mouillage face aux plages du Carbet direction la Dominique, un joli arc-en-ciel nous annonçait une belle journée... sous les averses ! Nous avons slalomé entre les grains et la pluie pour cette navigation, ceci nous a permit de tester nos vestes de quart "tropicales" légères, étanches et respirantes.
55 miles nous attendaient,  lever à 6h30 (comme au chantier) puis départ vers Porthmouth. Première traversée de canal avec premières accélérations de vent sur Jingle, premières prises de ris, premiers dauphins et premières grosse houle de NE. Nos premiers 8 noeuds sans forcer assis confortablement et au sec (d'eau de mer seulement !)...et premier retour de pêche bredouille ...
Ce soir mouillage dans cette baie quasi-déserte que nous avons connue beaucoup plus peuplée, apéro sur les transat et ... Ô surprise, 30 minutes de connexion internet au beau milieu de l'eau... Génial !

Départ des Anses d'Arlet et arrivée aux plages du Carbet

Jingle au Carbet

Arc-en-ciel double et complet, s'il vous plait !

samedi 22 décembre 2012

Drisse, led et dessalinisation ...


Un petit saut hier dans le Cul de Sac du Marin (et oui, c'est son nom véritable) pour faire venir à bord Didier, le technicien de chez Caraïbe-Marine spécialiste de la dessalinisation car nous avons investi dans cette machinerie complexe de traitement d'eau de mer par phénomène d'osmose inverse qu'est un déssalinisateur (un "dessal" dans le langage du marin qui ne veut plus bafouiller) ! La garantie constructeur ne fonctionne qu'après le contrôle de l'installation par le technicien, sa mise en route et ses essais car j'avais effectué moi-même l'installation. J'ai eu les félicitations du spécialiste puis ... ça fonctionne ! La magie de la technologie: le soleil alimente nos batteries via les panneaux solaires puis la machine fonctionne et nous fabriquons notre propre eau douce... Autonomie quand tu nous tiens...
Nous en avons profité pour faire des essais de manivelle de winch électrique et monter a nouveau dans le mat pour changer notre feux de mouillage par de la led, économe en électricité et au fonctionnement automatique.
Tant qu'a faire à être la-haut, j'ai remplacé la drisse de GV... Casse-tête... en effet, comment changer une drisse avec laquelle on monte au mat pour changer cette même drisse (balancine inutilisable pour monter sur un cata) ??? On monte en tête, on s'y installe, on s'y amarre (ou on s'y accroche comme on veut) et on sort un cutter pour couper la drisse et on coupe... Glups, ça fait quand même un drôle d'effet... puis changement de la manille de mat et enfilage/tréfilage/tarabiscotage des drisse et poulies (drisse mouflée) puis remise en place des 60 mètres de cordage puis raccrochage sur la drisse et descente sur le pont...

mercredi 19 décembre 2012

Allo ? A l'eau !

Typo revue et corrigée
Vous voulez des nouvelles de l'avancement des travaux ?

Décrassage, lessivage, javelisation terminé.
Rangements cuisines, chambre, modifiés et multipliés (équipets, étagères...)
Mise en place du bar (ouf, on est sauvé)
Cabine avant tribord: démontage ancienne cabine, modification des éléments structurels, mise en place nouveau plancher, création trappes 2 niveaux, mise en place éléments de rangement, tiroirs et penderie
Cabines avants: adaptation et modification éclairage.
Salle de bain tribord 1: élimination ancienne douche et ancien lavabo, démontage WC, création trappe accès réseau électrique, montage lavabo résine, éléments de rangement et colonne de rangement.
Salle de bains tribord 2: remplacement pompe et mise en place nouveau système de distribution d'eau
Adaptation support du four (remplacé), modification et optimisation de l'aération.
Renforcement des menuiseries de placards
Mise en place convertisseurs (180W et 2KW)
Support transat imprégné et installé
Remise en route système eau douce et mer, nettoyage filtration et remplacement colliers
Remplacement et remise en place passe-coque, vanne et colliers
Redécoupage des des planchers pour meilleurs accès fonds
Révision wc x3
Dessalinisation : création et mise en place support pompe basse pression, support filtration, disjoncteur et tableau electrique puis mise en place du dessalinisateur et raccordement en eau de mer (entrée) et eau douce (sortie).
Révision serrures et mise en place poignée coffre arrière et capots moteurs
Remplacement ancre et chaine, remontage du davier, remplacement du système de sécurité.
Remplacement cordages
Démontage et remplacement rollers de génois
Mise en place, génois, GV et lazy bag
Remplacement feux tête de mat
Démontage enrouleur génois pour vérification étai en sortie de sertissage (chat échaudé...)
Pose de 2 marches en tête de mat (le confort à 20m de haut ça compte!)
Calage de la bome
Réglage du mat
Traitement osmose terminé
Gel coat extérieur, meulé, enduit, poncé et re-gelcoaté, puis polishé
Déco mise en place...

Puis ce fut la mise à l'eau, non que les travaux soient terminés mais nous avions un peu notre saoul de vivre parmi les moustiques et patauger dans la poussière-boue (suivant le taux d'humidité). Un petit hic technique de dernière minute (pompe primaire gas-oil à remplacer) puis direction l'anse Caritan en face de Ste Anne. L'ancre plonge, la chaine se déroule, la patte d'oie se tend, le bateau tiens par 4m de fond et ... plouf! C'est a notre tour de plonger à l'eau et retrouver les joies nautiques et  la vie "à bord d'un bateau qui flotte". Nous poursuivons les travaux, je ne vous donne pas la liste, je n'ai pas assez de place, mais dans un cadre radicalement différent et avec des impératifs temps nettement plus souples.

Allez quelques photos: 
Faillençages, éclats et autres impacts à traiter ...

Dernières bulles et impacts

Couche de gelcoat au pistolet avant ponçages

Prêt à prendre la mer !

Madame la marquise à déjà pris ses aises
 
Le ... dressing ...

La salle de bains 1

Au ponton de Caraïbes-Gréement pour réglage du mat... premières manœuvres de port avec rafales 3/4 avant ...

 

Le carré commence à prendre vie ...

Comme la cuisine...

On a même notre sapin de Nwel (Noël en créole), le même que nous avions en transat l'année dernière, puis notre bébé baobab africain (et oui, un vrai!) offert par Pinpin et Gégé qui à été mis en terre depuis 5 jours...

jeudi 22 novembre 2012

C'est pas des vacances !

Il fait trop chaud (35° dès 6h30), on dégouline de sueur toute la journée, nous devons travailler sans aucune aération dans le bateau car l'air est pollué par les poussières de fibres de verres qui sont poncées et meulées sur les coques (la notre et celles alentours), nous baignons dans une atmosphère mélangée d'eau de javel et d'acétone avec une touche d'insecticide, la nuit nous dormons dans une reconstitution de Pearl Harbour et ce sont les moustiques qui gagnent, ce qui fait que le matin nous ne comptons plus nos piqures qui s'ajoutent à nos urticaires dus aux irritations de fibre de verre sur tout le corps... Nous n'avons pas d'eau courante et nous devons nous doucher dans un endroit ou il serait indécent d'y laisser son chien en punition, on y patauge dans cette boue noirâtre propre à la couleur du sol du chantier et on s'y bagarre avec les moustiques et autres bestioles...
Comme dit Sandrine, on est pas beau à voir mais on est content quand même... Allez savoir ...Pas de masochisme, juste une vie de navigateurs qui préparent leur bateau, c'est dur mais ce n'est qu'un (pas si) mauvais moment à passer...

PS: Nous n'avons pas de connection internet en ce moment alors pardon pour notre manque de constance :)


La "déco" temporaire de Jingle, stratification des œuvres vives visibles et patch de mastic sur œuvres mortes

Le capharnaüm propre à tout emménagement ...


dimanche 4 novembre 2012

Parés à embarquer !

El Creator

Comme vous l'avez certainement lu dans la dernière parution du magazine "Voiles & Travaux", la dernière collection "Fast Forward" de la célèbre marque "JINGLE" vient d'être présentée au récent Salon du "Grenier/Atelier" de Carnac.
Des foules entières de VIP, journalistes internationaux et médias télévisés se bousculent pour, enfin, découvrir la gamme longtemps tenue secrète et qui va inonder le monde de la mode sur les pontons chics et les aéroports des Caraïbes. 
Mais, spécialement pour vous, ici, nous avons tenus à vous en faire une présentation succincte mais globale de l'énigmatique collection "FF" *
*(Fast Forward NDLR)

L'ensemble est réalisé en bache PVC 650gr résistant aux rayons cosmiques, double rabat avec fermeture velcro rendant les éléments étanches aux aspersions, dragonnes et bandoulières en sangle épaisse et sécurisante, poignées "Grip-Control" en tuyau d'arrosage de la Nasa, coutures suifées et résistantes aux UV

Collection "Bagage"
Les membres d'équipage-Mannequin-Mécanicien-Cuisinier-Décorateur-Capitaine-Régleur-Animateur-Pêcheur-...

Celle sans laquelle rien ne serait rien...
Les dessins au crayon ...

mercredi 17 octobre 2012

On est au bout du rouleau ... de tissus !

Les dernières pièces détachées et les relations dans le cercle
Même les bonnes choses ont une fin... et nos travaux de sellerie arrivent à leur fin eux aussi. En fait pas "tous" nos travaux de sellerie car certains nous attendent patiemment sur place. En effet, la sellerie de l'intérieur du bateau, le carré, n'est pas encore faite puis nous aurons les rideaux occultants à mettre en place sur les hublots de pont et de coques. Puis viendra le temps des aménagements ou bon nombre de rangements seront fait en ... tissus ! Et oui, un catamaran ça va vite mais le prix à payer est une guerre sans merci contre le poids donc on risque de limiter les bois peints et lourds et autres systèmes de fixation en métal pour des structures suspendues en tissus technique (Une idée de Sandrine).
En attendant, nous avons terminé les coussins du cockpit et nous nous attaquons, pour la dernière ligne droite, aux "transats" positionnés sur le bain de soleil à l'arrière, ce n'est pas le plus facile car les formes sont complexes mais nous nous imaginons déjà allongés dessus en train de siroter un délicat breuvage face au soleil couchant dans une crique tranquille et le courage, l'ingéniosité et le savoir-faire viennent facilement...

mardi 16 octobre 2012

Préparatifs de départ ...

On vient de faire le point avec la société de composite qui s'occupe du SAV de Fountaine-Pajot. Elle a pris de l'avance, aussi la date cible de remise à l'eau est fixée à la fin du mois prochain, notre départ vient donc 3 semaines avant, soit aux alentours du 10 Novembre.

Le compte à rebours est donc enclenché...

mercredi 10 octobre 2012

Travaux : déco mais boulot !

Jusqu'ici nous étions dans le "lourd", le "gros", le "rough"... de la voilerie quoi. Mais maintenant nous attaquons la sellerie ... et, léger euphémisme, c'est un métier ! Certes, je le découvre et je trouve toutes nouveautés passionnantes, mais, il m'est nécessaire de pratiquer intensément une activité sportive tous les matins pour rester zen avant de commencer mes ouvrages créatifs ... Toute la difficulté réside dans le détail et la finition, jusque là, j'ai pas peur, mais quand il s'agit de tissus "léger" (du Sunbrella quand même) et que les replis et les recoins et les toutes petites coutures sont toutes fines, j'avoue avoir un mal de chien à ne pas m'énerver. Je doute faire ce métier très longtemps... A moins que je m'améliore ...


Traçage des pièces, puis découpe au fer des différents matériaux - Sandrine découd une de mes bêtises ...

vendredi 5 octobre 2012

Travaux, vitesse de croisière !

Fidèlement accompagnés de notre Sailrite, nous reprenons donc nos travaux. Nous avons profité de la semaine d'attente pour finaliser nos achats techniques et autres éléments que l'on ne trouve qu'ici et expédier l'ensemble par colis aux Antilles.
S'enchainent les assemblages du taud de barre/protection des organes de commande et électronique extérieure, puis de la capote du poste de barre et enfin du "monstre", c'est a dire le lazy-bag (pièce située sur la bome et retenant la voile une fois celle-ci affalée). En chiffre, c'est simple, c'est 14m2 de tissus, 15m de dacron, 6 matéraux différents, le tout pour 5,4Kg ! Et oui, bateau de 44 pieds = bome de plus de 6m ... Mais hier soir, après une semaine de travaux exclusivement dessus, nous l'avons terminé. Nous allons conserver cette cadence et nous attaquer à la sellerie proprement dite, nous avons reçu le tissus Sunbrella qui agrémentera notre espace de vie extérieur sur le bateau.

Travaux du Lazy-Bag, prise de patron, gabarit de découpe, préparation des éléments renforts, glissières des joncs en fibre, fermeture éclair, ralingue...

On remarquera la petite touche "perso" avec le symbole "Fast-Forward" (Avance Rapide), élément constitutif du logo de Jingle (avec Play, Stop et Eject), cousu sur l'avant du Lazy-Bag . Le détail c'est essentiel !


Traçage des pièces, taud de protection 3D, capote du poste de barre, ambiance laborieuse et ciel breton d'octobre...

Timing made in USA

On l'a vu dans notre dernier message, tout était prêt pour les travaux de sellerie/voilerie, le matériel était là, le team était dans les starting-blocks... Mais hélas dès les premiers points de couture, la machine à coudre, pourtant de bonne facture, nous a gentiment expliquée que le niveau des premiers travaux correspondait à 150% de ce qu'elle savait faire. On risquait de casser, au mieux de fausser la machine, et puis de ne pas pouvoir assembler nos pièces de tissus (on est à 320 gr/m2, c'est très épais)... Nous faisons donc le tour des possibilités d'achat d'une nouvelle machine, une machine capable de réaliser les travaux que l'on envisageait... Hélas, un tour d'horizon complet nous apprend que cette machine n'existe pas, ou pas en France. Rapidement, nous lançons nos recherches outre-Atlantique et commandons une machine à coudre "Sailrite", une véritable machine professionnelle portable, d'une robustesse légendaire. C'est du matériel américain sur base coréenne, c'est du solide. Incroyablement solide, une fois à poste dans notre grenier/atelier une semaine après la commande, le fonctionnement de la machine tient d'avantage du comportement d'outil agricole que de la machine à broder, c'est fait pour le "lourd". Elle absorbe les épaisseurs de tissus, dacron, bache et plastique avec une régularité déconcertante. On lui a donné jusqu'à 6 épaisseurs de tissus + 4 épaisseurs de dacron + 2 épaisseurs de bache et notre "Sailrite" à cousu sans broncher ce centimètre de matériau.
Elle a sauvé notre timing qui commençait salement à déraper...