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Les poulies, fusibles sur un cata. |
Départ de Deshaies à 8h du mat', on sait que cela va être
sport: voilure à 2 ris, génois 3/4. Deux autres bateaux nous
suivent quand on quitte l'anse, un Hallberg Rassy 40 et un cotre aux
voiles endraillées, tout le monde à 2 ris et trinquette ou génois
réduit. Nous filerons ainsi jusqu’à la moitié du parcours qui
doit rallier Antigua. Nous sommes à 45° du vent et la mer est déjà
grosse quand un grain s'approche, nous enroulons 2 tours de génois
car nous sommes déjà à 30 nœuds de vent. On voit le vent monter
soudainement, nous abattons donc en choquant les écoutes, mais un
grand bruit nous fait lever les yeux, la bosse de ris N°2 à lâché
(poulie cassée et bosse effiloché) c'est donc par plus de 40 nœuds
que nous devons prendre le 3ème ris puis lofer et ainsi reprendre
notre route. Nous terminerons ainsi faute de pouvoir larguer le 3ème
ris après la succession de grains qui déferlera sur nous, nous nous
ferons donc rattraper par le HR40 (des bretons de Vannes !). Nous
louperons une daurade qui faisait des bonds spectaculaires pour se
défaire de son hameçon.
English Harbour est en vue, nous passons les Colonnes d'Hercules
et rentrons dans ce super abri, déja repéré autrefois par Nelson.
Nous mouillons à Freeman's Bay par 2m40 de fond (!) à 40m de la
plage. Dès le lendemain nous partirons à la découverte de cet
endroit mignon comme tout, nous retrouvons l'agencement et la
propreté des anglo-saxons. Nous longeons les quais ou sont amarrés
de superbes yachts, un étalage de motorisations, d'inox polis, de
mats vertigineux, de teck longuement huilés, de cordages lovés
proprement, de passerelles privatives et d'équipages en uniforme...
Nous sommes dans la zone du monde ou la crise ne se lit que dans les
journaux... et encore, c'est à se demander !
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Le pays de la mer et du soleil... |
Nous ferons notre "entrée" aux bureaux des
customs-immigration-port-authorities et paierons 48US$ pour rester 4
jours mouillés dans la baie, cruising permit inclus et valable pour
Barbuda, notre prochaine île-escale. Nous ferons un stop dans une
des criques abritées au nord avant de parcourir les 25 miles nous
séparant de Barbuda. Mais dans l'immédiat nous avons un léger
problème technique, la bosse de ris quand elle à lâché à eu un
effet "élastique" et est rentrée dans la bôme, nous
devons donc y refaire passer un messager qui servira à repasser le
cordage. Vu le parcours que le messager doit effectuer avec les
poulies et les différents bloqueurs nous ne pouvons pas nous
"contenter" de mâter la bôme et de faire glisser un plomb
le long de l'espar. Nous démonterons donc la voile et les lattes
complétement, puis le bag, les jacks, puis nous devrons déboulonner
la bôme, y frapper la drisse, puis en ayant pris de soin de
contrôler qu'elle ne se balade pas de droite a gauche, la monter le
long du mat jusqu’à former un angle d'environ 45° pour que le
petit plomb au bout d'un fil de pêche puisse dégringoler le long de
l'intérieur (Tg45° = 1, soit pour une bôme de 7m une obligation de
la monter à... 7m de haut)... Après plusieurs tentatives
infructueuses, nous avons fait varier le nombre de plombs, la taille
du fil et ... l'angle de la bôme. Hier soir nous étions encore en
situation d'échec, mais ce matin, bien décidés à en découdre
avec la trigonométrie récalcitrante et les coefficients de
frottement entre plomb de pêche et aluminium anodisé de l'intérieur
de la bôme, nous avons commencer par monter la bôme encore plus
haut, puis notre membre d'équipage temporaire aux grandes oreilles à
adopté la technique très précise et très étudiée du "secouage
de la bôme comme un forcené" pour qu'enfin un léger tintement
se fit entendre et nous avons vu nos plombs ressortir de l'autre coté
de la bôme... Alléluia !
Ne nous restait plus qu'à remonter le tout puis nous sommes allés
nous baigner autour du bateau avec les tortues et les bancs de
poissons... Ce soir, un petit casse-croute au pub, le "Salty
Bulldog" (celui au bout de la jetée ou on peut amarrer les
annexes, comme on garerait notre voiture habituellement), puis demain
on décolle... Le coup de tabac est passé, il fait super beau, les
alizés sont faibles, 15/25 noeuds :) et nous allons longer la
côte... Tout va bien !
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Le Yacht club... |
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Vue de notre mouillage... |
Comme quoi même des grandes oreilles peuvent être utiles sur un bateau... ses congénères le remercient pour avoir fait oublier, l'espace d'un instant, tous ces siècles de funestes réputations.
RépondreSupprimerBravo le secoueur ! Mais bon, le civet il n'y coupera pas...c'est la dure loi de la mer.biz de Syb.
Bonjour les forçats du boulot.
RépondreSupprimerJe viens d'apprendre le chinois trop technique pour moi (pas marin du tout).
Bon vent pour la prochaine escale.
Mes bons voeux à tous.
Claude
Et oui, tout est tellement plus simple avec un 28 pieds :op Chouette votre photo de mouillage... avez-vous eu l'explication pour ces grosses ancres sur la côte ? Nous on imagine qu'il s'agit d'anciennes chaînes anti-dérapage: si tu chasses, ton ancre se chope dedans et là crois moi tu bougeras plus !
RépondreSupprimerSyb, les grandes oreilles servent toujours... au moins pour mieux t'entendre mon enfant ...
RépondreSupprimerClaude: Meilleurs voeux pour toi aussi.
Les filles: concernant les monstres de métal qui ressemblent à nos ancres et leurs chaines, nous on opte plus simplement pour une négligence toute humaine .... et donc sans rôle affecté initialement... mais pratique lors d’éventuels dérapages ...
Je reprends le fil des commentaires après une absence en Ethiopie. heureusement que je n'ai pas eu les informations en direct.
RépondreSupprimerArrêtez de me faire peur. Mais il est vrai que les photos font rêver.
Maryvonne
Merci pour les bons voeux.
SupprimerUne bonne année à vous deux.
Bisous
Claude
Coucou
RépondreSupprimerJe suis toujours marocaine mais j'attends quand même des nouvelles de Saint Anne (bateau, soleil,......
Bisous
Maman Maryvonne