Nous quittons Annapolis sans hisser de
toile car comme depuis un moment, il n'y a pas de vent ...
Peu importe la race du cheval,
l'important est de voyager. Nos chevaux, 60 en l’occurrence, sont donc
mis a contribution en vitesse de croisière lente (1500 à 1900
trs/mn). Il nous faut 2 jours pour rallier Chesapeake City, MD donc
inutile de regarder les marées et les courants, nous les aurons
alternativement contre et avec nous.Nous franchirons notre deuxième pont, le Chesapeake Bay Bridge ( à ne pas confondre avec le Chesapeake Bridge à l'entrée de la baie et qui est un pont tunnel). La navigation,des plus calme, se fera sous pilote mais avec une veille permanente, en effet, les courants traversiers des rivières auxiliaires créent des remous type machine à laver ou un pilote ne peut que conserver le cap, ce qui n'est pas suffisant pour rester sur la route. De plus, les cargos commencent à se rapprocher car les berges de la baie se ressèrent. C'est plus joli mais on est un peu plus "serrés" pour se croiser.
Le soir on se trouvera un mouillage sauvage dans l'une des incalculables ramifications des affluents.
Le Chesapeake Bay Bridge, ne pas confondre avec le Chesapeake Bridge ou le Chesapeake City Bridge .... |
Le lendemain, après quelques milles,
nous serons obligés de suivre le chenal pour éviter les zones
"shallow" (avec peu d'eau). Seules les barques de pêche
peuvent dorénavant aller s'aventurer dans les zones aux faibles
profondeurs. Nous continuons notre petit bonhomme de chemin
tranquillement, la rivière est maintenant devenue de taille telle
que nous voyons le paysage défiler de chaque coté. 3 à 4 noeuds de
courants sont alternativement nos amis ou pas. Nous sommes en pleine
nature, quelques maisons sont construites sur des terrains donnant sur
la rivière mais assez clairsemées dans l'ensemble.
Paysage de notre mouillage sauvage dont nous ignorons le nom... |
D'énormes convois poussés ou tractés
nous croisent, des "sport-fishing boat" nous dépassent à
grande vitesse mais à bonne distance. Plus loin la "circulation"
devient réglementée, on s'approche du canal donc balises
multi-information, bornes d'alignement nous facilitent la navigation.
Un truc drôle, la priorité est, bien entendu, donnée aux navires
commerciaux et donc tous les autres bateaux sont encouragés à
passer le canal le plus vite possible, donc pas de limitation de
vitesse... Ce qui fait la grande joie de ces "cigarettes",
véritables bolides aquatiques propulsés par 2,3 ou 4 moteurs V8 ou
V10 en échappement sec.
L'heure de l'apéro ... |
Nous arriverons en vue, de Chesapeake city
en début d'après midi, nous sommes samedi et cet endroit charmant
est le coin a visiter du week-end et le rassemblement de ces
puissantes "cigarettes", du coup les choppers Harley
Davidson et les vieilles Chevrolet de 67, Ford Mustang 1969, Ford T
des années 50 converties en "Hot Rods" font pareils et
s'offrent en spectacles aux amateurs de chromes et de flammes. Cette
toute petite ville, possèdent tout de même ses propres pontons
(gratuits pour 2 nuits), son dinghy dock et offre concerts de
Rock'n'Folk et de Country Music (nous sommes à la latitude du
Kansas). Nous nous faufilerons (autant qu'un cata de 13m puisse le
faire) a travers cette activité pour rejoindre le fond de la petite
baie réservée au mouillage, ici encore fort tirants d'eau à
proscrire, nous passerons à 1m20 pour 1m20... La pioche croche
rapidement en face des US Army Engineers Corps qui entretiennent le
canal, puis nous irons découvrir l'architecture de cette petite
ville pleine de charme. Le soir, nous serons au comptoir face au pont
et au canal... et le lendemain sera consacré aux engins motorisés à
la mécanique chromée, au pneus ultra-large et aux peintures
travaillées. C'est l'Amérique.
Pour sortir de la baie de Chesapeake
city, nous surveillons les courants car nous attaquons le canal en
lui-même et il n'est pas stupide d'attendre le bon moment pour les
avoir avec nous. 25 milles de voyage en train, c'est peu l'impression
que cela donne, nous filons moins vite qu'un TGV certes mais
affichons un 8 noeuds sans forcer et, installés sur des rails, nous
laissons la paysage défiler.
Les ponts se succèdent sans se
ressembler, l'eau est lisse et de toutes façons la navigation à la
voile est interdite sur cette portion. Un Ketch typique américain
nous doublera avec ces coques à clins et son cul canoë mais sinon
seul un gros convoi nous croisera dans ce petit matin d'un dimanche
embrumé. Nous atteindrons Delaware City, DE à la mi-journée et
nous commencerons à descendre la Delaware River, nous espérons
atteindre un point à mi-chemin avant le soir. Toujours pas de vent,
nous glissons lentement sur un miroir...Concentration intense ... |
Paysage typique vu des vitres du train ... |
C'est là, que c'est arrivé...
Nous étions à l'intérieur, moi dans la coque bâbord quand une étrange odeur nous parvient aux narines. Je sort immédiatement pour apercevoir une fumée blanche importante sortir de l'échappement et puis le moteur cale avant que j'ai eu le temps de l’arrêter. On n'ouvrira le capot que pour constater la surchauffe du moteur, il fume, de l'huile s'échappe par des endroits normalement étanche dont le plan de joint de culasse. Mon diagnostic grossier nous fait savoir que le moteur ne redémarrera pas sans l'aide d"'un mécanicien qui lui aura ouvert les entrailles d'abord. Nous le laissons refroidir et nous dirigeons vers le mouillage prévu sur un seul moteur. Slalom entre les crab-pots (casiers a crabes) et les hauts fonds puis mouillage.
Nous étions à l'intérieur, moi dans la coque bâbord quand une étrange odeur nous parvient aux narines. Je sort immédiatement pour apercevoir une fumée blanche importante sortir de l'échappement et puis le moteur cale avant que j'ai eu le temps de l’arrêter. On n'ouvrira le capot que pour constater la surchauffe du moteur, il fume, de l'huile s'échappe par des endroits normalement étanche dont le plan de joint de culasse. Mon diagnostic grossier nous fait savoir que le moteur ne redémarrera pas sans l'aide d"'un mécanicien qui lui aura ouvert les entrailles d'abord. Nous le laissons refroidir et nous dirigeons vers le mouillage prévu sur un seul moteur. Slalom entre les crab-pots (casiers a crabes) et les hauts fonds puis mouillage.
Chesapeake city vu de notre mouillage... |
Le lendemain, le vent s'est levé, pas
beaucoup, 15 noeuds mais suffisamment pour montrer du doigt
l'inutilité de n'avoir qu'un seul moteur sur un catamaran: on tourne
en rond mais on avance pas droit. Envoi de génois rapidement
histoire de contrer ce couple de rotation et nous pouvons imaginer
quitter notre endroit. Nous tirons un bord ainsi jusqu'a l'autre rive
du Delaware puis pour corser le tout un orage arrive au loin, les
avis météo pleuvent à la VHF, nous retraversons une zone de
crab-pot de l'autre coté du fleuve puis mouillons dans un mouchoir
de poche. Nous resterons bloqué ainsi 2 jours en attendant que le
vent de 25 noeuds se calme et nous permette de manœuvrer dans ce
terrain de mines....
Base des US Army Engineers Corps. Il font un travail remarquable. |
Ce matin, pétole, une bonne pétole
comme on aime bien quand on est handicapé... Le truc est que le
bateau ne devient maniable qu'a partir de 2,5 noeuds, il faut donc
avancer en tournant en rond car on a qu'un seul moteur puis quand on
atteint la vitesse de maniabilité de 2/3 noeuds on peut légerement
incliner sa trajectoire et aller ... en ligne droite ... Génial non
?
Nous prenons la direction de Cape May,
le port de pêche sportive le plus important de la cote Est, qui
heureusement possède un spécialiste Volvo ... donc on en saura plus
au prochain numéro ...
La plus vieille maison de Chesapeake |
Panorama de notre balcon ... |
Très belles photos panoramiques, je ne suis jamais allée a Chesapeake. Ca à l'air très mignon en tout cas avec ces anciennes maisons victoriennes.
RépondreSupprimerLaura